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EAN : 9782253177241
648 pages
Le Livre de Poche (16/04/2014)
3.69/5   285 notes
Résumé :
Anno Dracula part d’une idée simple : et si Dracula n’était pas mort ? Imaginant un passé alternatif dans lequel le vampirisme serait devenu monnaie courante, Kim Newman joue avec les références historiques et littéraires, mêle personnages réels-la reine Victoria, Oscar Wilde et même Bram Stoker lui-même !-et fictifs-Dracula, bien entendu, mais aussi le docteur Moreau ou Moriarty-dans un superbe hommage au maître du genre qu’est Stoker.

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Critiques, Analyses et Avis (111) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 285 notes
Un roman sur le thème du vampire qui… vampirise d'innombrables autres oeuvres et le temps du lecteur

Pas du tout fan de Twilight ou de Bit-Lit, assez allergique au steampunk qui partage avec ce roman un cadre Victorien, c'est avec méfiance que j'ai abordé ce roman. Mes à-priori étaient-ils justifiés ?

Newman vampirise le monde artistique

A la base, Anno Dracula part d'une question : que se serait-il passé si, dans le roman de Bram Stoker, le fameux Comte avait mis en déroute l'équipe de van Helsing, avait bâti une véritable invasion silencieuse en transformant de plus en plus d'humains en vampires, puis en faisant venir des vampires qui lui étaient inféodés d'Europe Centrale ? Que ce serait-il passé s'il avait réussi à séduire et épouser la Reine Victoria en plein veuvage et à devenir Prince consort, c'est-à-dire dans les faits le véritable maître de l'Angleterre ?

Très logiquement, certains personnages du roman de Stoker, ainsi bien évidemment que certains personnages historiques (en raison de l'époque et du fait que l'intrigue est basée sur les meurtres de Jack l'Éventreur), sont de la partie. Newman utilise aussi, en tant que héros, deux personnages créés pour d'autres romans ou écrits (dont Geneviève, créée à la base pour le monde de… Warhammer). Mais le recyclage de personnages ne s'arrête pas là, en réalité il ne fait que commencer : dans la postface, l'auteur explique, en détails, d'où est venu chaque personnage secondaire, de quelle oeuvre de littérature de genre, de littérature blanche ou de cinéma (de la Hammer, bien entendu, mais pas que). C'est l'occasion pour vous de tester vos connaissances historiques, littéraires ou cinématographiques, mais il y a tellement d'emprunts, dont certains de personnages tertiaires du roman en question, ou même de romans / films relativement peu connus du grand public, que l'exercice va se révéler malaisé. Tout de même, certains personnages imaginaires ou historiques seront connus de tous, à commencer par Jekyll & Hyde, le Docteur Moreau, Elephant Man, Holmes ou bien entendu Jack l'Éventreur.

Univers

Bien, donc imaginez une Angleterre uchronique de 1888, dans laquelle Dracula est aux commandes du pays, et où une portion significative de la population du pays est formée par des Vampires. Les gens cherchent activement à recevoir le Baiser des ténèbres, car celui-ci donne rien moins que l'immortalité (et fige la personne à l'âge qu'elle avait au moment de sa transformation). Mais le vampire n'a pas intérêt à faire disparaître l'humain normal, car il lui est indispensable en tant que réserve de sang et pour faire tourner le pays de jour. Car le vampire de Newman, particulièrement celui qui vient juste de le devenir, est mortellement sensible aux rayons du soleil. Même les Anciens comme Dracula le supportent, certes, mais difficilement.

Clairement, une atmosphère très Troisième Reich plane sur la description de ce royaume vampire : du camp de travail / rééducation / concentration de Devil's Dyke (accessoirement garde-manger pour les vampires) aux descriptions de la très SS / Gestapo « Garde Karpathe (Sic) », l'influence est très claire. Et forcément, vu le thème, les protagonistes et le fait que la grosse majorité de l'intrigue se déroule de nuit, l'ambiance ne peut être que ténébreuse.

Le Vampire chez Kim Newman

Il est nettement sous-entendu par l'auteur que le Vampirisme ne relève pas de la magie mais d'une maladie ou d'une mutation, transmissible lorsque le vampire et l'humain qu'il veut transformer boivent respectivement le sang de l'autre. Malgré tout, il y a certains éléments surnaturels, qui classent le roman dans le Fantastique (et l'Horreur, bien entendu), comme l'absence de reflet des vampires ou les capacités des Lignées. En effet, comme dans certains univers de la littérature vampirique, l'un d'eux peut créer une « lignée » en transformant des humains en ses semblables, et en leur transmettant ses pouvoirs spécifiques (transformation en animal, contrôle des animaux, télépathie, etc). En vieillissant, le jeune vampire ainsi créé finira même par ressembler à son « père en ténèbres ». Plus un vampire est âgé, plus il est puissant. le statut redouté et envié d'aîné est ainsi acquis après au moins deux vies humaines d'existence.

Les vampires de la Lignée de Dracula (la majorité de ceux d'Angleterre) sont aussi susceptibles de développer des mutations permanentes rappelant la morphologie d'un animal, comme des poils très drus par exemple. Certaines prostituées vampires s'en servent pour attirer des clients aux goûts disons… particuliers.

L'auteur va au bout de sa logique

J'ai beaucoup apprécié le fait que l'auteur tire très minutieusement les conséquences de sa transformation de l'Angleterre en pays dirigé par des vampires, avec une partie de la population transformée en ces créatures. Un exemple : certaines prostituées sont des vampires. Cela ne les sort pas du caniveau, et elles sont obligées de continuer leur activité. Cela leur crée aussi un nouveau besoin, celui de se nourrir de sang. Mais de nouvelles opportunités se sont aussi créées : au lieu de se faire payer en argent, elles peuvent aussi se faire payer… en sang, en évitant de tuer le client. Client qui, au-delà de banales faveurs sexuelles, pourra aussi chercher à assouvir de troubles fantasmes en se faisant sucer le sang ou en allant trouver une de ces prostituées avec des mutations quasi-animales décrites plus haut.

Anarchy in the UK

Si pour certains, le Vampirisme est une opportunité (d'immortalité ou sociale / économique), si pour d'autres, l'obéissance à la reine (même une reine vampire) prime sur tout, pour certains autres, en revanche, la domination du Prince consort Dracula est inacceptable. Plus le roman avance, plus une sorte de mouvement contre-révolutionnaire se développe, mouvement qui balaye large, des socialistes aux chrétiens intégristes.

Bref, malgré sa puissance et sa cruauté, le Nosferatu est haï d'une partie de la population, qu'aucun avantage au monde, immortalité ou autre, ne convaincra d'abandonner son humanité ou son pays aux ténèbres. Il faut dire que la justice à base d'empalements, les exactions des vampires (l'un d'eux se sert par exemple de son pouvoir hypnotique pour violer et boire le sang des femmes impunément durant le roman) et leur extrême brutalité, celle de la Garde Karpathe (Sic) notamment, ne font rien pour arranger la situation (brutalité qui, avec celle de Jack, donne lieu à quelques scènes franchement gores ou horrifiques). Ce sont les meurtres de Jack l'Éventreur qui vont mettre le feu aux poudres.

Intrigue, style & rythme

Toute l'intrigue du roman est structurée autour des meurtres de Jack, dont, je le précise, l'identité est très vite dévoilée. On suit Beauregard, un humain normal (non-Vampire) agent secret du gouvernement (enfin, du gouvernement… de fidèles de la Reine, plutôt), qui va être conduit à faire équipe avec la belle Geneviève, une vampire française encore plus vieille que Dracula en personne. le duo fonctionne bien, mais pas du tout avec les ressorts semi-comiques ou au contraire fortement antagonistes qui sont des classiques avec ce genre de protagoniste à deux têtes. Une originalité de plus du roman, à mon avis.

Si la structure de l'intrigue est rythmée par les meurtres, le rythme lui-même est constant. Certains romans proposent une montée progressive du rythme, d'autres un début lent suivi d'une brutale accélération, sans décélération avant la fin. Anno Dracula maintient le même rythme, prenant et haletant, du début à la fin. C'est facile et agréable à lire, et c'est avec regret qu'on lâche le roman. L'auteur a, enfin, bien su rendre l'ambiance et les convenances victoriennes, sans excès de style lourd ou pénible à lire.

Malgré tout, il faut prévenir la lectrice ou le lecteur potentiel : c'est gore, c'est horrifique, c'est sanglant par moment, que ce soit à cause des meurtres de Jack ou des exactions des Vampires.

Un roman original, avec beaucoup de qualités… et que des qualités ?

Soyons clair, cette fois c'est un vrai roman de vampires, pas de doute là-dessus (notamment sur un point mineur mais qui me paraît personnellement important, la nette relation entre vampirisme et érotisme). La démarche de continuation et de transformation appliquée au roman de Bram Stoker est intéressante, bien que pas particulièrement originale. Les qualités d'écriture de l'auteur sont certaines, ses personnages principaux intéressants, le monde et l'idée centrale du roman sont bien décrits et exploités, mais…

… Mais la fin ne m'a pas parue très satisfaisante, un peu cousue de fil blanc, pas super-réaliste et surtout tronquée par rapport à la façon dont d'autres événements sont beaucoup plus largement décrits. de plus, la surabondance de placements de personnages appréciés par l'auteur dans d'autres oeuvres, littéraires ou non, fait parfois frôler l'overdose au lecteur.

Dans l'ensemble, cependant, c'est une lecture extrêmement recommandable, pour l'érudition historique de l'auteur, sa démarche d'hommage à l'oeuvre de Stoker, la méticulosité de la construction et de l'exploitation de l'univers, le mélange Dracula + Jack l'Éventreur, les qualités d'écriture et le rythme prenant du roman (les chapitres courts aidant beaucoup à donner envie de poursuivre la lecture, au passage), le sympathique duo de protagonistes, et ce, et c'est le plus important, que vous soyez amateur de vampires ou pas.

Retrouvez une version (légèrement plus) longue de la critique sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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C'est en 1476 qu'est officiellement décédé le voïvode Vlad III « l'Empaleur », plus connu depuis le roman de Bram Stocker sous le nom de Comte Dracula. Mais imaginez un peu que ce cher comte refasse surface en Angleterre à la fin du XIXe et parvienne à s'insinuer dans les bonnes grâces de la reine Victoria, jusqu'à obtenir d'elle qu'elle le nomme Prince consort... C'est le parti pris de Kim Newman qui nous offre avec « Anno Dracula » un roman qui pourrait sembler au premier abord très classique mais qui réserve malgré tout de bonnes surprises. le casting en est d'ailleurs une, puisque le récit nous permet de croiser aussi bien Dracula que van Hellsing mais aussi Bram Stocker, Joseph Merrick (plus connu sous le nom d'Elephant man), Lestrade, et bien sûr Jack l'Éventreur. Car au-delà de la présence de Dracula dans la capitale londonienne, le coeur de l'intrigue repose essentiellement sur la présence à Whitechapel d'un assassin baptisé « Scalpel d'argent » qui s'en prend depuis plusieurs nuits aux prostituées exerçant dans le quartier. le point commun entre toutes ses femmes : leur condition de vampire...

Bien que s'appuyant sur des événements et personnages aujourd'hui encore bien connus du grand public (qu'il s'agisse de Dracula ou de Jack l'Éventreur), le récit de Kim Newman propose une approche différente de la question en corsant l'affaire grâce à la présence de ces fameux vampires. Car l'intérêt du roman ne réside pour une fois pas tant dans la découverte des caractéristiques et du mode de fonctionnement de ces redoutables créatures buveuses de sang que dans celle de leur intégration dans la société de l'époque. Un parti pris original qui permet à l'auteur d'aborder des thèmes beaucoup plus variés tels que le patriotisme ou encore la xénophobie. Outre le contexte, l'intrigue est elle aussi de bonne facture et, si le fait que l'identité de Jack l'Éventreur nous soit révélée dès la toute première page peut au premier abord déstabiliser, l'auteur a su conserver tout au long du roman la maîtrise complète de son récit dont les nombreux rebondissements maintiennent le lecteur en halène du début à la fin. Belle réussite également en ce qui concerne les personnages, à commencer par les deux protagonistes au passé mouvementé à propos desquels on aurait d'ailleurs souhaité avoir un peu plus de renseignements.

Kim Newman signe avec « Anno Dracula » un roman divertissant et bien plus réfléchi qu'on pourrait le croire. Les vampires y sont pour une fois traités non plus comme des créatures sombres et solitaires vivant à l'insu de tous, mais au contraire comme partie intégrante d'une société qui souffre de plus en plus de cette cohabitation forcée. A ceux qui auraient apprécié le roman, sachez qu'un autre ouvrage de l'auteur, « Le Baron rouge-sang », remet en scène certains personnages présents ici dans le contexte du début du XXe siècle.
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Anno Dracula et moi avons failli couper court assez rapidement à notre petite aventure livresque. Et c'est uniquement parce que je déteste ne pas finir un livre que j'ai acheté, que j'ai poursuivi ma lecture. Je rassure tout de suite les fans du roman, je me félicite d'avoir poursuivi, car au final, une fois la première partie de l'oeuvre finie, l'histoire devient très prenante et il est assez difficile de quitter les personnages auxquels on s'attache. Mais la trame met, à mon goût, beaucoup trop de temps à se mettre en place. Et c'est assez pénible. Pour moi, le début se résume assez à des tergiversions politiques qui nous plantent le décor, mais qui sont tellement peu intéressantes que le plus important se trouve noyé dedans. Je ne sais pas combien de personnages nous sont présentés au début et qui au final n'apparaissent qu'à ce bref moment où ils sont cités pour ne plus rien avoir à faire dans la suite de l'histoire… Sans compter les élucubrations de politiciens qui s'envoient des fleurs à tout, où les discussions mondaines sans grand intérêt… du coup, je m'étais demandée si j'avais bien compris le résumé du roman, car mis à part les deux premiers chapitres, j'attendais le côté thriller fantastique toujours et encore.

Ce qui m'avait intriguée, aussi, était le fait que l'auteur avait décidé d'imaginer ce qu'il se serait passé si Harker et ses acolytes n'avaient pas vaincu Dracula dans le roman éponyme. J'avais lu Dracula de Bram Stocker lorsque j'étais adolescente et cette lecture m'avait fasciné au point que j'avais dévoré par la suite les grands classiques du même genre. J'étais donc très curieuse de voir ce que la « survie » de Dracula aurait pu changer. Et en un sens, même si on ne voit au final Dracula que quelques instants, je trouve que l'idée a été très bien menée. J'ai juste été un peu désappointée que Dracula ne soit pas plus « présent ». le titre du roman portant son nom, je m'étais attendue à le voir quasiment durant tout le livre. Mais ce n'est pas plus mal. Cela nous permet de découvrir deux personnages que j'ai adoré suivre : Charles et Geneviève. le duo que forment ces deux-là a été le point de départ de mon envie d'en savoir plus sur Anno Dracula. Geneviève est vraiment un personnage attachant et très réussi. Son « grand âge » n'en fait pas quelqu'un de pédant qui a tout vu et qui sait tout. Non, elle reste au contraire très humaine dans sa conduite, chaleureuse et bienveillante. Elle m'a tout de suite charmée. Charles, lui, a tout du gentleman anglais et il n'en fallait pas plus pour me plaire. Et leur duo est très intéressant, entre la réserve de cet homme mystérieux et le naturel désarmant de la vampire.

Ce qui est aussi une réussite est la présence de nombreux personnages connus, fictifs ou réels. J'ai vraiment adoré cet aspect là du roman. Et même si certains sont seulement cités, il était très agréable de voir s'entrecroiser les personnages des romans de l'époque ou des êtres ayant réellement existés (Jekyll, Lestat, Sherlock Holmes, Lestrade, tous ceux du roman de Dracula, Jack l'Éventreur, ses victimes, les policiers ayant participés à l'enquête…). J'allais très souvent sur la page wikipédia consacré au roman pour en apprendre un peu plus sur les protagonistes que je ne connaissais pas. C'est très ingénieux et original. Pour ma part, j'adhère totalement (je ne sais pas si cela est le cas des puristes par contre…).

L'intrigue en elle-même se concentre vraiment sur les meurtres de l'Éventreur. Je connais bien entendu l'histoire « originale », mais le plus important dans Anno Dracula est de voir mais aussi de comprendre le tueur, car à de nombreuses reprises des chapitres lui sont consacrés. On entre ainsi dans son délire, suivant ses pas macabres et voyant peu à peu l'explication à tout cela. Il est difficile de ne pas avoir pitié de lui d'ailleurs… Malgré l'horreur très présente dans le roman, l'auteur nous permet de cerner Scalpel d'Argent et c'est à mon sens le plus important. Les meurtres et donc l'enquête menée par Charles et Geneviève se retrouvent intimement liés mais tissent en même temps une toile autour d'eux. Différentes intrigues se mêlent donc avec justesse et nous permettent de mieux appréhender la nouvelle société anglaise que Dracula a créée. Ces derniers passages n'étaient pas forcément mes préférés, même s'ils avaient leur importance. Je préférais de loin retrouver mon duo préféré. Ce qui arrivait fort rapidement à chaque fois. D'ailleurs, j'ai souvent trouvé que les passages d'un chapitre à un autre était assez abrupte. Tout comme la fin… C'est assez déstabilisant même si on finit par s'y habitué…

L'ensemble a donc été une très bonne lecture qui a quelques défauts à mon goût. Je ne sais pas si je lirais les suites de Anno Dracula même si la curiosité me poussera sûrement à le faire dans un avenir proche.
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Reçu dans le cadre de Masse Critique sur le mois de la fantasy, je tiens tout particulièrement à remercier l'équipe de Babelio ainsi que les éditions Bragelone pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.

Anno Dracula fut d'abord publié sous la forme de "novela" puis il y eu plusieurs éditions qui furent retravaillées entre temps. L'histoire se déroule à Londres en 1895 et les vampires ou plutôt les "non-morts" cohabitent en toute harmonie, si je puis m'exprimer ainsi, avec les sang-chaud, bref les gens comme vous et moi. le comte Dracula, après avoir soumis la reine Victoria par la force et lui avoir donné "le baiser fatal", s'est proclamé prince consul et règne dorénavant sur toute l'Angleterre.
Voilà pour le contexte. Quant à l'intrigue, il s'agit d'horribles crimes, tous commis sur des prostitués mais qui sont aussi des vampires jusqu'alors non-élucidés. Cela ne vous rappelle rien ? Si, bien évidemment l'histoire de Jack L'éventreur, qui fut d'abord appelé, ici, à tord, "Scalpel d'argent".
Charles Beauregard, membre du Diogene's Club, une sorte de société secrète, est chargé d'enquêter sur l'affaire aux côtés de la police. Il se liera alors d'amitié (voire plus ? ) avec la vampire Geneviève Dieudonné, qui lui sera d'une aide précieuse.

Dans cet ouvrage, toutes sortes de personnages, fictifs ou non, se croisent. Aussi, le lecteur ne devra-t-il pas s'étonner d'y rencontrer Florence Stoker (l'épouse de Braam Stoker), Sherlock Holmes, la reine Victoria, Sherlock Holmes, le vampire Lestrade, Oscar Wilde et bien d'autres encore. Tous ayant vécus (réellement ou non) sous l'époque victorienne. Un énorme travail de documentation et une intrigue passionnante, le tout écrit dans une écriture agréable à lire et divisé en de courts chapitres. Bref, que demander de plus ? Un régal ! Un petit bémol cependant pour la fin (la fin alternative est aussi un peu décevante et bien plus sanglante que la fin qui a été adoptée). A découvrir !
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Dans ce roman, l'auteur part du postulat que Dracula n'est pas mort et qu'il a même épousé la reine Victoria.
La vie à Londres est donc bien différente de celle qu'on croit connaître, puisque les vampires y vivent maintenant au grand jour et se multiplient chaque nuit.
De nombreux personnages ayant réellement existé jouent un rôle dans cette histoire, que ce soit Jack l'éventreur, Bram Stoker ou Oscar Wilde, mais on y trouve aussi des personnages de romans comme les docteurs Jekyll ou Moreau, par exemple.
L'évocation de la vie au XIXème siècle est particulièrement bien décrite, on ressent le froid, la pluie et la peur dans les ruelles de Whitechapel, on accompagne les messieurs dans leurs clubs, on tente d'apporter un peu de réconfort à tous les malheureux vivants dans les taudis de la capitale, on se rend à des soirées dans les beaux quartiers où on boit du champagne toute la nuit.
Un premier tome très addictif où la quête d'un meurtrier sanguinaire va être au coeur des préoccupations de chacun.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
29 novembre 2012
Anno Dracula, le thriller vampirique du siècle ? Peut-être pas… Mais assurément l’une des plus belles contributions au genre.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Des nuits intenses s'annoncent, mes amis, et nous avons une chance de mener le monde. Nous sommes le vent venu de l'Est. Nous sommes la fureur de la tempête. Dans notre sillage nous laisserons ce pays pacifié, et changé. Ceux qui hésiteront ou se montreront trop tièdes seront balayés par le torrent. Beaucoup seront détruits pendant que la lune se lèvera sur notre Empire. Mr Darwin avait bien raison : seuls les plus forts sont faits pour survivre. Nous devons nous assurer que nous sommes les plus forts parmi les forts.
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C’est à seize ans que Chandagnac lui avait donné le baiser des ténèbres. Elle était l’aînée de Vlad Tepes d’au moins une décennie. Encore sang-chaud, il clouait les turbans des Turcs à leurs têtes et faisait empaler ses compatriotes alors qu’elle était déjà une vampire et apprenait ce qui faisait maintenant d’elle la plus âgée de sa lignée. Avec quatre siècles et demi derrière elle, Geneviève avait du mal à ne pas s’irriter de ces morts à peine réchauffés qui lui jouaient le grand air de la condescendance.
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"_Quelle tristesse que nous ne puissions utiliser la photographie ! [...]
_Mais seul un peintre peut saisir l'essence de l'homme, déclara Ruthven. Le génie humain sera toujours supérieur aux artifices mécaniques ou chimiques."
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- Une arme assez onéreuse, certainement ?
- C’est exact, Mr B. Ceci est le modèle Reid, du nom du gentleman yankee qui a dit que les balles devaient être chères, pour rappeler que la vie n’est pas une denrée qu’on doit gaspiller.
- Une pensée admirable. Et étonnante de la part d’un Américain…
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Et maintenant Dracula se prend pour un "moderne" ! Il peut vous réciter par cœur tout l'indicateur ferroviaire de St Pancras à Norwich les jours fériés. Mais il n'arrive pas à croire que le monde à évolué depuis qu'il est passé aux ténèbres. Savez-vous comment il est mort ? Il s'était déguisé en Turc pour espionner l'ennemi, et ce sont ses propres hommes qui lui ont brisé la nuque quand il a voulu rejoindre ses lignes. Le germe était déjà en lui, planté là par quelque nosferatu imbécile, et il est ressorti de terre. Il n'appartient à aucune lignée, mais il aime tant cet humus putréfié dont il est revenu qu'il y dort dès qu'il en a l'occasion. Il y a du terreau de tombe dans sa descendance, Godalming. Estimez-vous être heureux d'être de ma lignée, elle est pure. Peut-être ne nous transformons-nous pas en chauve-souris ni en loups, mais nous ne sommes pas pourris jusqu'à l'os et nous ne perdons pas l'esprit dans des frénésies homicides.
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