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Critique de Marylou26


« Il était une fois un garçon que sa maman aimait par-dessus tout. »

Il ne fait pas bon être une POA (une Personne d'Origine Asiatique) dans cette Amérique états-unienne que nous dépeint Celeste Ng dans son roman dystopique qui pourrait tout aussi bien se passer de nos jours tant ce qu'elle y décrit trouve des échos dans notre actualité. Margaret Miu, la maman de Bird, une poétesse d'origine chinoise s'étant retrouvée militante malgré elle, a dû quitter son mari et son fils de neuf ans après que son recueil de poésie Nos coeurs disparus soit devenu le symbole de la résistance au PACT (pour Preserving American Culture and Traditions Act), une loi qui permet d'arrêter toute personne dont les comportements sont jugés anti-américains et de lui retirer manu militari la garde de ses enfants. « le PACT, insistaient ses partisans, allait renforcer et unifier la nation. Ce qu'ils ne disaient pas, c'est que l'unité supposait un ennemi commun. Une boîte dans laquelle recueillir toute leur colère; un bouc émissaire à charger de tout ce qu'ils redoutaient. » L'auteure, à travers le regard d'un jeune garçon en quête de sa mère, réussit à nous faire ressentir ce qu'il en est d'être ainsi privé de ses droits et de vivre constamment dans la peur, dans l'impuissance et dans le désespoir. Une lecture glaçante, paradoxalement d'une grande beauté, sur la force de l'amour et le pouvoir des mots, et surtout, sur la grandeur des histoires.
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