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Critique de Takalirsa


Je suis sensible à la cause animale, j'ai aimé l'ambiance africaine ainsi que les paysages des Pyrénées (où je passe mes vacances depuis deux ans), cependant j'ai trouvé le ton de ce roman vraiment (trop) sinistre.
Il y est surtout question de chasse, de ces « gros connards pleins aux as » qui paient des fortunes pour « prélever » l'un des « big five » (ici : le lion) et exhiber ensuite sur les réseaux sociaux les photos de leurs trophées (« La mise en scène macabre des victimes de leur cruelle passion »). Loin de tout cliché, l'auteur a choisi une jeune femme de vingt ans comme chasseuse, sorte de Katniss (elle tire à l'arc, avec un modèle high tech) surentraînée par son père depuis toute petite (elle a réalisé sa première chasse au fauve à l'âge de dix ans!). Ces scènes-là sont terribles, tout comme les propos tenus par les passionnés.

Le point de vue de la chasseuse, Apolline, est contrebalancé par celui de Martin, garde au parc national des Pyrénées qui joue les lanceurs d'alerte (« Les hommes étaient plus forts pour détruire la nature que pour la préserver, parc national ou pas. ») face à l'extinction des espèces. C'est bien vu, mais j'ai trouvé le personnage très désabusé, ce qui finit par être agaçant. D'ailleurs son attitude va se retourner contre lui…
On suit également le jeune Kondjima de la tribu des Hombas, pour qui le lion est tout simplement un « cow killer » causant bien des dégâts sur les troupeaux. Pour lui, laisser des étrangers tuer le fauve est contraire à toutes les traditions ancestrales. Encore faut-il avoir les armes et le courage de l'affronter…
Cerise sur le gâteau, on suit même le lion en question, baptisé Charles comme si, dans cette histoire, hommes et animaux étaient tous à la même enseigne : des fauves les uns pour les autres.

La deuxième partie du roman établit un parallèle entre la traque dans la savane sur les traces du lion (qui a eu lieu un mois plus tôt), et une autre dans les Pyrénées enneigées. J'ai trouvé ces chapitres un peu longs et répétitifs bien que l'idée soit astucieuse (« De chasseuse, je suis devenue la proie »).
Avec tout ça la fin ne pouvait être que tragique… L'issue de ce mélange de colère, de passion et d'orgueil est même franchement désolante !
Ainsi, selon moi, l'intrigue est finement construite, le roman très documenté, mais âmes sensibles s'abstenir !
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