La prison de glace : Médecin au Pôle Sud, l'incroyable combat d'une femme pour survivre

Tel était le pôle sud. On y arrivait pour conquérir un dragon, et il fallait en affronter d'autres dont on ignorait qu'ils vous poursuivaient.

Les êtres humains recèlent pour survivre et communiquer de nombreux talents innés qui sont mis en sommeil dans une société technique.

On nous a ensuite projeté un film sur la meilleure façon de survivre en Antarctique qui comportait certaines informations utiles : comment éviter l'hypothermie (si vous avez froid aux pieds, mettez un bonnet), comment prévoir le blizzard et comment prendre une douche "navale" de deux minutes, la seule autorisée au pôle. (chap. 2)
Chaque personne avait droit à deux douches de deux minutes par semaine et à un chargement de machine à laver. On ne tirait la chasse que lorsque c'était vraiment nécessaire. (chap. 3)

En Antarctique, le champ des recherches est d'une étendue stupéfiante. L'année précédente, cent quatre-vingt-sept programmes de recherches américains avaient été menés sur le continent, depuis l'étude de poissons et de l'antigel naturel que contient leur sang, jusqu'à celle du réchauffement de la planète au travers du comportement des glaciers.

Toute personne hivernant en Antarctique doit passer des tests psychologiques poussés - des tests paraît-il tr`s semblables à ceux qui permettent de sélectionner les postulants pour les sous-marins nucléaires.

Comme me l'a dit un des professeurs, il n'y a pas de malades imaginaires, seulement des médecins incompétents.

Il nous a toujours encouragés à prévoir des issues de secours. Si nous entrions dans un immeuble que nous ne connaissions pas, il nous demandait:' Comment sortirais-tu de là ?' Cela ma bien servi, des années plus tard, dans un hôtel en feu. J'étais enceinte, avec une jambe dans le plâtre et un enfant de deux ans dans les bras, mais j'ai été la deuxième personne à évacuer ce bâtiment plongé dans l'obscurité, parce qu'en arrivant j'avais instinctivement compté le nombre de portes qui me séparaient de l'escalier de secours.

Une fois, alors que j'étais enceinte, un homme a sorti un couteau pendant que je coupais son blouson en cuir avec des ciseaux. J'ai été sauvée par un infirmier des urgences, un ancien medic qui avait fait deux périodes au Vietnam. Il a vu le couteau approcher de mes côtes et m'a poussée contre le mur avant que j'aie pu réaliser ce qui se passait.