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Critique de ChezLaurette


Ce qui est difficile quand on vit une tragédie, c'est non seulement de traverser le drame en tant que tel, mais également d'éloigner l'épée de Damoclès qui semble alors déployer constamment son ombre au-dessus de notre tête.

C'est précisément cette crainte permanente de subir une nouvelle tragédie qui a envahi le quotidien de Pétula, 16 ans, lycéenne à Vancouver, après avoir vécu un drame familial dont je vous laisse découvrir la teneur. Cynique, créative, obsédée par l'hygiène et les règles de sécurité, craintive et surtout - comme le titre l'indique - pessimiste, Pétula doit poursuivre sa vie avec l'impression que le danger la guette dans chaque recoin de son petit monde, à commencer dans l'atelier d'art-thérapie auquel elle est contrainte de participer avec d'autres jeunes. On découvre ainsi une bande d'adolescents abîmés par la vie, pétris de désillusions, mais qui marquent par leur originalité, leur humour et leur force de caractère

Chacun est amené à trouver un moyen pour sortir du cercle de tristesse dans lequel il a été plongé, un ressort pour se reconnecter au monde et aux joies qu'il peut offrir. Pour Pétula, il prendra la forme d'un "homme bionique", Jacob, qui débarque dans son lycée, dans son atelier "art-psy" et dans sa vie avec un goût pour la provocation et une passion folle pour le cinéma. Son avant-bras mécanique intriguant son nouvel entourage, le jeune homme prend un malin plaisir à répondre, à qui lui demande la raison de la perte de ce membre, par des références à des scénarios de films célèbres, qu'il choisit et modifie à chaque nouvel interlocuteur. Si cette parade prête à sourire, elle pourrait bien en réalité cacher un lourd secret, que le lecteur découvre petit à petit aux côtés de Pétula et de ses compères du groupe "art-psy".

Un vent de fraîcheur souffle sur les pages de ce roman "young adult", que je me suis hâtée de tourner tant sa lecture était agréable. Et sacrebleu, que cela fait du bien de tomber sur un livre capable de faire rire autant que de contenir des mots sur le deuil d'une justesse extrêmement touchante ! Truffé de références cinématographique, Les optimistes meurent en premier aborde en effet de lourds sujets tels que la culpabilité qui peut découler de la mort d'un proche, l'acceptation des différences et le retour difficile vers le chemin du bonheur lorsqu'on s'est égaré sur des sentiers de profonde tristesse. Malgré une fin un tantinet trop expéditive, ce roman au ton irrévérencieux et plein d'espoir (re)donne goût à la vie . Un beau pied de nez à la mort et à toutes les souffrances qu'elle impose.
Lien : https://www.chezlaurette.org..
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