AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ManonChronique


J'ai énormément aimé l'entrée en matière :
« le pessimiste a plus souvent raison que l'optimiste, mais l'optimiste s'amuse davantage… Et ni l'un ni l'autre ne peuvent arrêter le cours des événements. » Signé Robert A. Heinlein.
Qui d'entre de nous ne devrait pas instaurer ce leitmotiv quelque part dans un coin de son cerveau ?

Après tout, comme si bien illustrée par notre héroïne Pétula, le danger d'une mort imminente nous guette de partout ! D'une salade mal nettoyée, d'une tuile mal accrochée, d'un échange de salive ou d'une distraction sur la chaussée…
Sauf que la source de son tourment n'est pas tant la mort que son incapacité à se pardonner.

Si la culpabilité est aussi irrationnelle qu'une phobie, elle est surtout difficile à éradiquer.
On peut s'en vouloir d'avoir fait mal, de nourrir par conséquent des remords ou des regrets. Prendre son courage à bras-le-corps et demander pardon tout en tirant les bonnes leçons (motivés pour les bonnes raisons).
On peut admettre les insécurités et les risques que portent nos choix et ceux des autres mais agir avec parcimonie et raisonnement tout en profitant de la vie.

Alors que faire contre le sentiment d'illégitimité au bonheur ? Que faire quand on se condamne à l'autoflagellation ? Comme si notre souffrance ne serait jamais assez grande pour effacer le mal que l'on a commis (ou d'être), même si c'était un pur accident ou que l'on ne pouvait pas le prévoir ?

Vous l'aurez compris, ce roman traite de la culpabilité et du deuil. C'est un court roman très agréable qui arrive à faire rire malgré ses sujets difficiles. Il ne tombe pas dans le mélodrame ou le cérémonieux. Les personnages sont aussi hétéroclites qu'attachants. Ils apportent tous leur touche personnelle dans ce patchwork de la reconstruction et du pardon.

Moi qui vis en colocation prolongée avec cet encombrant compagnon, je me suis souvent identifiée dans ce récit (alors que je n'ai à pleurer d'aucune perte humaine dans mon entourage proche).

Peut-être que la culpabilité commence le jour où l'on voit la déception dans les yeux des gens dont l'estime nous importe plus que le nôtre… Cette question restera en suspens.

Ce roman a le défaut de ses confrères de la jeunesse : de ricocher à la surface… mais avec la qualité de finir sur une note optimiste.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}