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Critique de Klasina


Une écriture fiévreuse, poétique, mais toutefois consciente. Nietzsche, quelques semaines, avant qu'il ne s'éteigne, porte encore la vivacité et la croyance en la vie, après des années de conquête de cette dernière. Nietzsche, n'est pas qu'un philosophe au coup de marteau, qui détruit tout, même la Tradition. Au contraire, il cherche à revivifier la connaissance qui s'est perdue dans les mistrals froids de l'Hiver. Si Nietzsche critique la morale et notamment chrétienne, c'est parce qu'elle empêche le devenir, qui est le jeu même de la vie. le christianisme s'est éternisé, dans la voie de l'inertie. L'homme a arrêté de créer, de composer avec les formes.

Nietzsche cherche la philosophie pure et authentique. de ce fait, il questionne les a priori, et par revendication de cette philosophie, il prend le droit de revenir sur l' « absolu délégué » de la Tradition qui s'est cristallisé en un joyaux intouchable. Cette méthode qui consiste à questionner les a priori est la généalogie. Notre conception du monde est fondée sur les valeurs. C'est ce qui donne sens, à ce chaos qu'est l'existence. Nietzsche veut la transmutation des valeurs, celles qui auraient foi dans le devenir et la vie. C'est que Nietzsche a constaté que la civilisation était malade, qu'elle renonçait aux mouvements mêmes qu'est la vie. Dans le cas Wagner, il déclara que l'art wagnérien est malade, ce qui est le diagnostic de la modernité. Il dira même « la musique devenue Circé ».

L'auteur ne se sent pas ni une exception, ni supérieur par rapport aux autres hommes. Il se sait lui-même nihiliste, mais « le philosophe en lui protestait ».

Le Crépuscule des idoles sonne la fin de cette vénération des valeurs amoindrissant la vie. Nietzsche s'attaque à Socrate et à Platon qui distingue le monde sensible et le monde intelligible. Il promeut le monde intelligible, des idées, en révolte contre ce monde sensible. Ce qui est une forme de nihilisme, de fuite de la vie. Et de même, pour tous qui est mis en question ( Schopenhauer, les moeurs allemandes…le christianisme) sous le scalpel de la critique, du soupçon et de l'interrogation.

Nietzsche attend juste que l'homme, exprime dans son oeuvre ( civilisation, valeurs), l'amour pour la vie, une conquête, une soif de vivre. Comme le danseur qui s'est cassé les deux jambes, il faut qu'il danse à nouveau.

Renverser les valeurs, c'est les détruire. Mais c'est reconstruire, quelque chose de novateur, quelque chose de plus léger, de plus gai, de plus vivant. C'est surmonter le virage tragique de la vie, et le dépasser, toujours plus vite, toujours plus fort. C'est se grandir par ce qui nous intensifie. Ce peut être, la création, la joie, la connaissance… Etre chevalier pour la vie, n'est-ce pas là que devrait être toute morale et tout combat ?
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