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Critique de Skoubidoo


J'ai lu ce livre dans sa version originale en anglais il y a plusieurs années pour un devoir à la fac. Dans une liste de nombreux ouvrages, il fallait en choisir un, le lire et en faire un résumé. Parmi toutes les oeuvres proposées, c'est le résumé de "The Time traveler's wife" qui m'a le plus intriguée.

En lisant ce roman en VO (l'anglais n'étant pas ma langue maternelle), je suis peut-être passée à côté de quelques subtilités, et pourtant encore aujourd'hui ce livre fait partie de ceux qui m'ont le plus marquée.

Je vous épargne le synopsis, d'autres l'ont intégré dans leurs critiques, et sinon vous l'aurez certainement lu sur la page Babelio du livre.

Dans un pavé de plus de 500 pages, Audrey Niffenegger réussit l'exploit de construire une histoire passionnante et véritablement hors du commun en nous offrant les points de vue de Clare et de Henry. Malgré un thème ambitieux et très complexe comme celui des voyages temporels, l'autrice tisse habilement un fil conducteur et nous fait naviguer sans peine entre plusieurs temporalités sans jamais nous perdre en chemin, en conservant cohérence et continuité tandis que l'histoire se poursuit.

Une confiance et une complicité sans faille, un juste équilibre entre sensualité et tendresse, une harmonie dans la vie comme au lit, un amour éternel à toute épreuve… Mais c'est super, en voilà une histoire d'amour parfaite ! On en viendrait presque à être envieux.se et à se demander si une telle relation amoureuse peut vraiment exister. Un véritable conte de fées en apparence, me direz-vous ! …

Sauf que cette histoire est très loin d'en être un. La réalité et la difficulté de la vie rattrape vite les deux protagonistes, et au passage nous aussi, lecteur. Nos personnages sont complexes, imparfaits, énervants, bourrés de défauts (en bref, humains), mais ils s'aiment obstinément, obsessivement. Et au final, je me suis vraiment demandé ce qui les unissait au fond, à part une passion physique qui semble totalement irrationnelle...

D'ordinaire je ne suis pas DU TOUT une adepte des romans qui parlent d'amour. Mais, malgré certains moments très « cul-cul la praline » (exactement ce que je déteste dans ce genre), la part de science-fiction liée aux voyages dans le temps de Henry ainsi que l'originalité de l'histoire m'ont aidée à passer au-dessus et faire abstraction de mes réticences.

Je me permettrai une petite parenthèse en mentionnant la série Doctor Who, au cas où il y aurait ici des fans comme moi. Cette histoire entre Clare et Henry ne va pas sans me faire penser bien sûr à celle entre River Song et le Docteur, qui voyagent tous deux dans le temps chacun de leur côté et se croisent à des moments différents de leurs vies sans savoir à quel stade en est leur relation...

Enfin bref. J'étais mal partie pour ressentir de l'empathie pour nos héros Clare et Henry et je n'en ai jamais vraiment eu je crois. Et pourtant, il y a dans leurs efforts pour tenter de mener une vie normale quelque chose de dramatique et tragique qui m'a touchée. En dépit de la force de leur amour, leur quête de bonheur sans cesse contrecarrée par une sorte de fatalité ne peut pas nous laisser insensibles.

C'est pour toutes ces raisons que "The Time traveler's wife" ("Le Temps n'est rien", donc) est pour moi un roman fort et bouleversant (de par sa construction, son originalité, son histoire…) qui m'a profondément marquée et qui restera à vie dans un coin de mon coeur.

PS : j'ajouterai que la traduction du titre original en "Le Temps n'est rien" me laisse un peu perplexe. On ressent énormément la lourdeur et la lenteur du temps qui s'écoule du côté de Clare, qu'on suit depuis pratiquement le début de son existence et dont le cours de la vie se poursuit normalement. C'est d'ailleurs sur elle que se centre le titre original "The Time traveler's wife", ce qui n'est pas anodin.
A l'inverse on ne sait pas grand chose de celle de Henry qui semble passer à 100 à l'heure, rythmée par ses bonds temporels.
Le temps qui symbolise le cours de la vie, le temps comme entité toute-puissante, le temps qui s'invite comme troisième membre à part entière dans le couple de Clare et Henry...
Cette thématique du TEMPS est omniprésente.
Aussi, ramener le titre français à "Le Temps n'est rien" est soit une manière de vouloir montrer que le temps, aussi cruel soit-il, n'est pas un obstacle quand on s'aime, soit un autre choix linguistique qui m'échappe...
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, je suis curieuse !

Et c'est ainsi que je conclurai cette critique déjà bien trop longue !


Lien : https://www.troischatspitres..
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