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Critique de justeuneligne


Marie Nimier est fille d'écrivain. Fille de Roger Nimier, mort à 37 ans dans un accident de voiture, en compagnie d'une femme au drôle de prénom ( Sunsiaré) qui n'était pas sa mère. La petite avait alors cinq ans et demi. A plus de quarante ans, elle part sur les traces de ce père, dans un roman (ou récit) écrit de manière plus associative (comme chez le psy) que chronologique ou même logique. En cherchant à se rapprocher de ce père, qui avait une grande notoriété au moment de sa mort, elle se cherche elle-même et espère se trouver, se rassurer, se réconcilier. J'ai beaucoup aimé ce travail de reconstruction ou recomposition. Je l'ai trouvé très touchant.
Marie nous livre les liens qu'elle fait avec cette perte précoce et peu accompagnée : elle apprend à conduire sur le tard, elle est inhibée au volant et enchaîne les échecs à l'examen, elle a l'occasion de consulter des lettres de son père qui vont être vendues aux enchères et découvre avec stupeur le faire part de sa naissance à un de ses amis, en fin de courrier, comme un PS : « au fait, Nadine a eu une fille hier. J'ai immédiatement été la noyer dans la Seine pour ne plus en entendre parler » A 25 ans, Marie mettra en acte cette parole de son père en se jetant dans la Seine, sans pouvoir expliquer son geste. La tonalité de sa relation avec ce « papa » est assez sombre, la petite fille a du sentir qu'elle dérangeait, elle a été blessée de pas pouvoir exister même symboliquement dans la vie de cet homme qui ne lui a rien légué ( il avait fait un testament dans lequel il donnait certaines choses à son frère Martin ). Son parcours d'écriture lui permet de se déprendre de cet héritage lourd de non-dits.

L'écriture est fluide, le propos n'est pas dénué d'humour, au détour de certaines phrases Marie s'adresse au lecteur et en fait son confident. Au delà de l'histoire singulière, le propos est beaucoup plus large. Comment Fait-on avec l'absence, le manque et le silence ?

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