Quand l'ampleur du paysage donne l'impression d'aller à perte de vue, le regard éprouve l'infini...
On naît homme, puis on le devient.
Le désert, pareillement, offre l'infini à celui qui marche mais sans lui permettre jamais d'entrer dans ce qu'à chaque pas il lui promet.
L'aligot est un plat qui, dans les années trente, n'était guère connu hors de l'Aubrac, sans doute parce que la tome fraîche nécessaire à sa confection ne voyageait pas.
La vue n'est pas seulement un sens, qui aurait pour unique fonction de nous informer des choses environnantes, elle accumule aussi en nous une mémoire visuelle inséparable de notre langage, de nos souvenirs et de notre pensée.
Des graines de glace se forment à partir d'un manchon sur lequel ruisselle et se solidifie l'humidité.
Un sous-bois de hêtres, lieu des ombres qui tremblent dans la lumière filtrée par le feuillage...
Là où furent l'enfance et le premier regard, il ne reste rien qu'un vivant encore vivant.
Le vent travaille ici la neige comme ailleurs le sable.
Qu'ont de si attractif ces paysages? Ils ont pour eux de susciter une si forte adhésion à leur espace que cet espace, un instant, nous devient intérieur.