Ici, les rêves de jour sont interdits, il faut les cacher. Certains chats les tiennent sous la langue, prêts à les avaler. D’autres matous les chantent ou les dessinent. (…)
Des chats plus audacieux veulent voir pour de vrai les rêves vivre. Ils s’enfoncent dans les lignes interdites, esquissent un tag ou osent un graffiti. Leur espérance de vie dure le temps d’un songe. Sur le pavé, ils crèvent. Le rêve était leur seul trésor. (p. 65)
Au début, c’est blanc dans ma tête. Je ne pense à rien et ce rien paraît blanc. Pareil à la page où l’on a envie de dessiner. Ou semblable aux nuages les plus lents. J’ai un poids un milieu du cerveau où les pensées ne passent pas.
Je n'ai à t'offrir que ce souvenir-là. Emporte-le, ou bien oublie encore.
Chienne de vie, que fais-je dans cette ville ? On dirait que la haine commence ici.
Dans la rue, le coeur des gens bat à l'envers. Tout le monde s'épie. Un voisin est un ennemi. Les murs n'ont pas seulement des oreilles, ils cachent des yeux
Toutes les nuits, je suis à la trace ces snipers qu'on appelle les tueurs de rêves.
Des chats plus audacieux veulent voir pour de vrai les rêves vivre.