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Critique de Renod


Renod
09 décembre 2015
Quand je découvre un auteur français de roman policier, je crains toujours de tomber sur les stéréotypes du genre, un univers qui mélange grossièrement Julie Lescaut et les thrillers américains. Ce n'est pas le cas d'Olivier Norek qui, s'il utilise les codes – et parfois les clichés - du genre, évite de tomber dans ses travers. Commençons par les clichés. Victor Coste, le personnage principal du roman, est capitaine au sein du service départemental de police judiciaire de Seine-Saint-Denis. C’est un excellent flic au cœur brisé. Son équipe est un panachage d’archétypes : le fonceur assez brutal, le geek, le bon flic compromis et la collègue au look de camionneur. Malgré cela, les personnages sont parfaitement crédibles. Idem pour l’histoire qui, sans être vraisemblable, est très efficace. Coste et son équipe sont confrontés à des mises en scène étranges. Un caïd de banlieue est retrouvé inerte dans un entrepôt de Pantin. L’homme a été émasculé. Au Pré-Saint-Gervais, les policiers découvrent le corps brûlé d’un toxicomane. Dans une cité de Bobigny, un dealer a été vidé de son sang (le terme pour ce crime est exsanguination..) Coste reçoit deux lettres anonymes portant la mention « Code 93 » et le renvoyant vers deux affaires qui n’ont étrangement pas donné lieu à des enquêtes : une prostituée étouffée dans un camp à La Courneuve et une jeune femme morte d’une overdose dans un squat aux Lilas. Pantin, le Pré-Saint-Gervais, Bobigny, La Courneuve, les Lilas, nous sommes bien au cœur du « 9-3 », un département dont la réputation sulfureuse effraie les investisseurs. Pour faire baisser les statistiques de la délinquance et redorer le blason du 93, il faut faire en sorte de sortir des chiffres présentables. L’enquête se dédouble. Coste doit aussi comprendre pourquoi ces enquêtes ont été volontairement oubliées mais sa curiosité va vite déranger des personnages haut placés. L’auteur n’oublie pas de placer quelques notes d’humour et des détails qui renforcent la vraisemblance du récit. On apprend notamment pourquoi les policiers évitent d’utiliser les ascenseurs lors de leurs interventions ou comment les guetteurs donnent l’alerte à l’entrée d’une patrouille. Olivier Norek est crédible quand il décrit le terrain, il l'est moins pour nous parler des milieux d'affaires et politiques. Comme ses personnages, il est plus à l'aise dans une cité que dans un hôtel particulier des beaux quartiers. "Code 93" m'a convaincu et je compte lire le second roman d'Olivier Norek , "Territoires", en espérant qu'il soit plus axé sur la banlieue.
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