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Critique de YsaM
J'ai vu passer ce roman sur mon fil Instagram avec de magnifiques chroniques et j'ai tout de suite eu envie de découvrir la plume de Claire Norton, je suis ravie de cette lecture, même si le sujet est délicat, triste mais oh combien porteur d'espoir.
On entre dans la vie de Valentine, presque sur la pointe des pieds parce qu'on comprend tout de suite qu'il y a quelque chose de lourd et de pesant dans l'existence de cette jeune maman très fusionnelle avec son fils Nathan. Il a six ans et c'est lui qui lui donne le courage de vivre et d'affronter les drames qui se jouent dans cet appartement où elle vit avec D, son mari depuis seize ans. Elle travaille à temps partiel dans une librairie, un moment de bonheur où elle peut s'échapper et être à l'abri des coups de son mari.
Valentine n'a pas d'amies à qui se confier, elle n'a pas non plus le droit de sortir ni de parler à qui que ce soit, sa vie se résume à l'appartement, son travail et les trajets aller-retour jusqu'à l'école. Elle est totalement isolée, c'est d'qui lui a imposé ça, pour pouvoir la maîtriser, pour lui faire sentir qu'elle est seule et qu'il est là pour elle, qu'elle ne trouvera jamais personne d'autre que lui pour l'aimer, qu'elle ne vaut rien, qu'elle n'existe que grâce à lui. Elle est totalement sous son emprise, c'est le schéma habituel des salopards qui battent leurs épouses.
Valentine n'a pas eu de vrai bonheur dans sa vie, sa mère l'a abandonnée quand elle était petite, quand elle a enfin trouvé une famille d'accueil et un ami avec lequel elle était très proche, un nouveau drame s'est abattu sur la jeune fille qu'elle était. Quand elle a rencontré d'elle y a cru au grand amour, celui des contes de fées, le prince charmant et tout ça, faut dire que d'avait mis le paquet, c'est ça les manipulateurs pervers narcissiques, ils sont malins, habiles et ça fonctionne à tous les coups.
Claire Norton nous ouvre les portes de l'appartement et on est tout de suite en apnée, un peu comme Valentine qui ne sait jamais à quel moment les choses vont dégénérer. Elle fait tout pour arrondir les angles, pour ne pas déranger D, mais il ne faut pas grand chose pour l'énerver et pour que les coups pleuvent un peu plus fort à chaque fois. Valentine protège son fils, elle n'a pas d'autre choix, si elle s'enfuit il la retrouvera et la tuera, qu'arrivera-t-il à Nathan ensuite ?
La jeune femme est perpétuellement en alerte, habitée par la peur. d'est infect, imbus de sa personne, irrespectueux, manipulateur, vicieux, on se demande comment elle a pu tomber amoureuse de cet homme et pourquoi elle ne l'a pas quitté tout de suite, quand les premiers coups ont été donnés. Mais tout ça ce sont les choses habituelles qu'on reproche aux femmes battues. La vérité est toute autre et on le comprend bien vite avec le récit de l'autrice, alors quand de nouveaux voisins s'installent sur le même palier, juste en face de l'appartement, on se prend à rêver, Valentine va pouvoir demander de l'aide, se confier, elle ne sera plus seule. Suzette est une charmante femme plus âgée que Valentine, elle pourrait être cette maman que Valentine n'a pas eue, qu'elle a longtemps cherchée sans jamais la trouver. Puis Suzette verra peut-être que quelque chose ne va pas dans l'appartement d'en face.
On respire un peu, Valentine est proche de ses voisins, le couple est adorable, Nathan s'attache très vite à eux, c'est un petit garçon solitaire qui retrouve un peu de joie de vivre avec Guy qui fait office de grand-père. Tous les jours, après l'école, les goûters se passent chez les voisins. Suzette gâte le petit avec des gâteux, des crêpes. Sa mère lui a demandé de ne rien dire à son père concernant ces visites. Nathan s'exécute, il sait garder les secrets, malgré son jeune âge il a déjà compris comment se comporter avec son père pour éviter que sa mère n'en pâtisse. Il a intégré les interdits.
Petit à petit, grâce à Suzette et Guy, Valentine prend conscience que la vie qu'elle mène avec d'ne pourra pas durer. Elle reprend confiance en elle aussi, c'est très laborieux, un pas en avant, trois pas en arrière, et pendant ce temps là, les coups continuent de pleuvoir à la moindre incartade. Suzette et Guy l'accompagnent dans ce cheminement nécessaire pour la suite, mais rien n'est gagné. le couple sera pourtant l'élément déclencheur et bien plus que ça encore, pour la vie future de Valentine et Nathan. Parce qu'il y a aussi des secrets dans ce merveilleux roman, des situations auxquelles on ne s'attend absolument pas et qui donnent du baume au coeur.
Claire Norton nous dresse de merveilleux portraits de gens attachants, des gens qui ne jugent pas, qui tentent de comprendre et d'aider Valentine à franchir le pas vers la liberté. Quand elle retrouve son ami de jeunesse, grâce à Suzette, c'est un pas supplémentaire vers son autonomie. On tremble pour l'héroïne qui risque sa vie à chaque instant quand elle est en présence de son monstre de mari. On est un peu surpris parce que les voisins ne bougent pas, ils entendent pourtant les cris de la jeune femme, mais personne n'a idée d'intervenir ou d'appeler la police, pourquoi ?
Ce roman bouleverse, chamboule, j'ai la haine pour ce d'qui mériterait une bonne raclée pour ensuite croupir en prison. J'ai parfois envie de secouer Valentine, puis je me souviens qu'elle n'est guidée que par la peur et que tout ce qu'on pourrait lui dire ne servirait à rien, elle est dans sa bulle de terreur, son appartement est une prison, un lieu de souffrances. Je sais aussi que Valentine n'a aucune confiance ni estime d'elle même, parce que D, a, petit à petit tissé sa toile pour l'immobiliser et il a réussi.
Quel magnifique roman qui donne tellement d'émotions. On est sur des charbons ardents en permanence, on a peur et on souffre avec la jeune femme. Elle est courageuse, pleine d'amour pour son petit qu'elle protège, mes sentiments sont parfois ambigües, si j'ai énormément d'empathie pour Valentine, j'ai aussi une certaine colère qui gronde, pourquoi Valentine accepte-t-elle d'être traitée de cette façon ?
La lecture est difficile et pourtant agréable, parce qu'on finit par entrevoir, au loin, un morceau de ciel bleu et on espère que Valentine va s'y accrocher. L'écriture est fluide, l'autrice ne s'embarrasse pas de fioritures, elle y va direct et ça percute. On passe par un sacré panel d'émotions parce qu'au delà du stress, de la violence et de la tristesse, il y a aussi des moments de bonheur, de la solidarité, de l'amour et de l'espoir.
Enorme coup de coeur pour ce livre en ce qui me concerne, j'ai hâte de découvrir les autres romans de l'autrice.
Lien : https://jaimelivreblog.wordp..
On entre dans la vie de Valentine, presque sur la pointe des pieds parce qu'on comprend tout de suite qu'il y a quelque chose de lourd et de pesant dans l'existence de cette jeune maman très fusionnelle avec son fils Nathan. Il a six ans et c'est lui qui lui donne le courage de vivre et d'affronter les drames qui se jouent dans cet appartement où elle vit avec D, son mari depuis seize ans. Elle travaille à temps partiel dans une librairie, un moment de bonheur où elle peut s'échapper et être à l'abri des coups de son mari.
Valentine n'a pas d'amies à qui se confier, elle n'a pas non plus le droit de sortir ni de parler à qui que ce soit, sa vie se résume à l'appartement, son travail et les trajets aller-retour jusqu'à l'école. Elle est totalement isolée, c'est d'qui lui a imposé ça, pour pouvoir la maîtriser, pour lui faire sentir qu'elle est seule et qu'il est là pour elle, qu'elle ne trouvera jamais personne d'autre que lui pour l'aimer, qu'elle ne vaut rien, qu'elle n'existe que grâce à lui. Elle est totalement sous son emprise, c'est le schéma habituel des salopards qui battent leurs épouses.
Valentine n'a pas eu de vrai bonheur dans sa vie, sa mère l'a abandonnée quand elle était petite, quand elle a enfin trouvé une famille d'accueil et un ami avec lequel elle était très proche, un nouveau drame s'est abattu sur la jeune fille qu'elle était. Quand elle a rencontré d'elle y a cru au grand amour, celui des contes de fées, le prince charmant et tout ça, faut dire que d'avait mis le paquet, c'est ça les manipulateurs pervers narcissiques, ils sont malins, habiles et ça fonctionne à tous les coups.
Claire Norton nous ouvre les portes de l'appartement et on est tout de suite en apnée, un peu comme Valentine qui ne sait jamais à quel moment les choses vont dégénérer. Elle fait tout pour arrondir les angles, pour ne pas déranger D, mais il ne faut pas grand chose pour l'énerver et pour que les coups pleuvent un peu plus fort à chaque fois. Valentine protège son fils, elle n'a pas d'autre choix, si elle s'enfuit il la retrouvera et la tuera, qu'arrivera-t-il à Nathan ensuite ?
La jeune femme est perpétuellement en alerte, habitée par la peur. d'est infect, imbus de sa personne, irrespectueux, manipulateur, vicieux, on se demande comment elle a pu tomber amoureuse de cet homme et pourquoi elle ne l'a pas quitté tout de suite, quand les premiers coups ont été donnés. Mais tout ça ce sont les choses habituelles qu'on reproche aux femmes battues. La vérité est toute autre et on le comprend bien vite avec le récit de l'autrice, alors quand de nouveaux voisins s'installent sur le même palier, juste en face de l'appartement, on se prend à rêver, Valentine va pouvoir demander de l'aide, se confier, elle ne sera plus seule. Suzette est une charmante femme plus âgée que Valentine, elle pourrait être cette maman que Valentine n'a pas eue, qu'elle a longtemps cherchée sans jamais la trouver. Puis Suzette verra peut-être que quelque chose ne va pas dans l'appartement d'en face.
On respire un peu, Valentine est proche de ses voisins, le couple est adorable, Nathan s'attache très vite à eux, c'est un petit garçon solitaire qui retrouve un peu de joie de vivre avec Guy qui fait office de grand-père. Tous les jours, après l'école, les goûters se passent chez les voisins. Suzette gâte le petit avec des gâteux, des crêpes. Sa mère lui a demandé de ne rien dire à son père concernant ces visites. Nathan s'exécute, il sait garder les secrets, malgré son jeune âge il a déjà compris comment se comporter avec son père pour éviter que sa mère n'en pâtisse. Il a intégré les interdits.
Petit à petit, grâce à Suzette et Guy, Valentine prend conscience que la vie qu'elle mène avec d'ne pourra pas durer. Elle reprend confiance en elle aussi, c'est très laborieux, un pas en avant, trois pas en arrière, et pendant ce temps là, les coups continuent de pleuvoir à la moindre incartade. Suzette et Guy l'accompagnent dans ce cheminement nécessaire pour la suite, mais rien n'est gagné. le couple sera pourtant l'élément déclencheur et bien plus que ça encore, pour la vie future de Valentine et Nathan. Parce qu'il y a aussi des secrets dans ce merveilleux roman, des situations auxquelles on ne s'attend absolument pas et qui donnent du baume au coeur.
Claire Norton nous dresse de merveilleux portraits de gens attachants, des gens qui ne jugent pas, qui tentent de comprendre et d'aider Valentine à franchir le pas vers la liberté. Quand elle retrouve son ami de jeunesse, grâce à Suzette, c'est un pas supplémentaire vers son autonomie. On tremble pour l'héroïne qui risque sa vie à chaque instant quand elle est en présence de son monstre de mari. On est un peu surpris parce que les voisins ne bougent pas, ils entendent pourtant les cris de la jeune femme, mais personne n'a idée d'intervenir ou d'appeler la police, pourquoi ?
Ce roman bouleverse, chamboule, j'ai la haine pour ce d'qui mériterait une bonne raclée pour ensuite croupir en prison. J'ai parfois envie de secouer Valentine, puis je me souviens qu'elle n'est guidée que par la peur et que tout ce qu'on pourrait lui dire ne servirait à rien, elle est dans sa bulle de terreur, son appartement est une prison, un lieu de souffrances. Je sais aussi que Valentine n'a aucune confiance ni estime d'elle même, parce que D, a, petit à petit tissé sa toile pour l'immobiliser et il a réussi.
Quel magnifique roman qui donne tellement d'émotions. On est sur des charbons ardents en permanence, on a peur et on souffre avec la jeune femme. Elle est courageuse, pleine d'amour pour son petit qu'elle protège, mes sentiments sont parfois ambigües, si j'ai énormément d'empathie pour Valentine, j'ai aussi une certaine colère qui gronde, pourquoi Valentine accepte-t-elle d'être traitée de cette façon ?
La lecture est difficile et pourtant agréable, parce qu'on finit par entrevoir, au loin, un morceau de ciel bleu et on espère que Valentine va s'y accrocher. L'écriture est fluide, l'autrice ne s'embarrasse pas de fioritures, elle y va direct et ça percute. On passe par un sacré panel d'émotions parce qu'au delà du stress, de la violence et de la tristesse, il y a aussi des moments de bonheur, de la solidarité, de l'amour et de l'espoir.
Enorme coup de coeur pour ce livre en ce qui me concerne, j'ai hâte de découvrir les autres romans de l'autrice.
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