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Critique de bollengc


Comme chaque année depuis vingt ans, le nouveau cru d'Amélie Nothomb est en librairie. Comme chaque année depuis maintenant quelques années, le lecteur se demande si le livre sera intéressant ou une nouvelle déception, s'il dépassera les cent pages et si la police utilisée sera de taille standard (et non en gros caractères).
L'a priori est donc plutôt négatif à l'ouverture de ce nouveau ‘roman': 168 pages et une police plutôt grosse. Voyons le côté positif, la souffrance n'en sera que plus courte...

Pour ce nouveau cru 2012, l'auteure a décidé de revisiter un conte traditionnel, Barbe Bleue.
Fidèle à ses traditions, ses personnages portent des prénoms originaux et la protagoniste est belge.
Saturnine, victime de la crise du logement parisien, répond à une offre de colocation plutôt alléchante (qui n'aurait pas rêvé d'une chambre de 40m² avec salle de bain et cuisine pour la modique somme de 500 euros par mois en plein centre de Paris!). C'est dans la file d'attente qu'elle apprend les rumeurs sur le maître de maison: les huit colocataires précédentes auraient mystérieusement disparu...
Mais ce ne sont pas ces sombres histoires qui feraient refuser à notre héroïne ce somptueux appartement. Seule condition particulière au contrat, n'entrer sous aucun prétexte dans la chambre noire du propriétaire des lieux.
S'ensuit un dialogue entre nos deux protagonistes. le maître des lieux, Don Elemirio Nibal y Milcar, très pédant et fier de ces origines nobles espagnoles, déclare sa flamme à Saturnine à la fin du premier repas qu'ils partagent, suite à son analyse pertinente et artistique du dessert à base d'oeuf qu'il a concocté.
Nous avons ensuite à subir, au fur et à mesure des repas, des échanges plutôt philosophiques qui n'accrochent pas le lecteur. On croirait relire les dialogues de l'Hygiène de l'assassin, dans lequel Prétextat Tach (mais où va-t-elle chercher les patronymes de ses personnages?) qui vivait reclu dans son appartement (encore un point commun avec Don Elemirio) voue également une passion pour les oeufs crus (quel renouvellement!). Et, surprise, Saturnine tombe amoureuse malgré elle de son hôte.

Malgré ce côté un peu niais, la construction de l'histoire est plutôt intéressante.
Même si les prénoms des personnages sont un peu tirés par les cheveux, le fait que les colocatrices de Don Elemirio aient toutes un prénom finissant par ‘-ine' fait sourire.
Les représenter chacune par une couleur du spectre donne un côté scientifique et artistique à ce récit et achever l'histoire de ce barbe bleue des temps modernes par la découverte de la couleur manquante du spectre, qui lui sera fatale, permet de finir ce roman en apothéose, un peu à la manière de l'arroseur arrosé.
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