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EAN : 9782253111184
224 pages
Le Livre de Poche (13/10/2004)
  Existe en édition audio
3.74/5   6132 notes
Résumé :
L'annonce de la mort imminente de Prétextat Tach, Prix Nobel de littérature, misanthrope et obèse, suscite un engouement sans précédent chez les journalistes du monde entier.

Rares sont ceux qui ont le privilège d'approcher le grand homme ; les quatre premiers, trahis par leur incompétence et leur fatuité, sont éconduits de façon grossière : le premier est épinglé pour sa bêtise, le deuxième, écœuré, fuit au récit des orgies rituelles de Tach, les deu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (366) Voir plus Ajouter une critique
3,74

sur 6132 notes
Il est vrai que jusqu'à présent, je connaissais très peu Amélie Nothomb et c'est une nouvelle fois ma belle-mère qui m'a orientée vers cette lecture en me disant que c'est LE Livre d'elle qui l'avait poussé à découvrir par la suite tout ce qu'elle avait écrit.

Ce dernier nous plonge dans l'univers de Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, et auquel il ne reste que deux mois tout au plus à vivre, étant atteint d'une maladie assez rare touchant les cartilages. Cet homme obèse de quatre-vingt-trois ans est un monstre d'obscénité et de vulgarité. Il se plait à écraser lamentablement tous les journalistes venus l'interviewer, se sentant supérieur à eux et sachant pertinemment qu'aucun d'entre eux n'a réellement lu ce qu'il a écrit, sinon ils n'auraient pas eu envie de le rencontrer car ce qu'il écrit est ignoble mais relevant inexorablement du pur génie.
Aussi, plusieurs sont tombés face à lui, humiliés et se sentant rabaissés plus bas que terre...tous jusqu'à ce qu'arrive Nina, une brillante journaliste (une fouille-merde pour reprendre ses propres termes) qui, malheureusement pour elle, part déjà avec un gros désavantage de son côté aux yeux de Prétextat Tach : celui d'être une femme. Mais pourquoi Prétextat Tach exècre-t-il les femmes à ce point-là et en a-t-il toujours été ainsi ?
Cependant, ce que ce dernier ignore, c'est que Nina sera la seule à le sortir de sa torpeur d'ennui et à même à le faire revenir à la vie ou à la mort si vous préférez, pour le peu de temps qui lui reste à vivre (enfin, cette phrase est très ambigüe pour tout le commun des mortels mais pas pour Prétextat Tach et si vous voulez savoir pourquoi, je vous invite à lire cet ouvrage).

Un ouvrage qui m'a déconcertée et même écoeurée dans les premiers chapitres tant j'ai trouvé le personnage de Prétextat Tach ignoble, imbu de lui-même, égocentrique au possible, vulgaire, insupportable et j'en passe mais dès l'intrusion du personnage de Nina dans le roman, j'ai été complètement époustouflée par l'écriture de l'auteure, par le jeu de répliques piquantes de sarcasme qui s'instaure entre la journaliste et le prix Nobel. de lors, impossible de lâcher le livre des mains tant cela était exaltant et extrêmement bien écrit ! Un ouvrage qui m'a complètement bluffée je l'avoue. A découvrir !
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Pretextat Tach est un écrivain célèbre qui a reçu le prix Nobel de littérature.
Il a écrit vingt-deux romans et n'écrira plus.
Il est atteint d'un cancer très rare, le cancer des cartilages qui porte un nom qu'il aime prononcer.
A quatre-vingt-trois ans, la mort l'attend prochainement et seulement cinq journalistes sont autorisés à l'interroger.
Il est insupportable, misanthrope, mysogine, odieux.
La cinquième journaliste, Nina, parviendra à parler avec lui et lui tenir la dragée haute.
C'est dans leurs joutes verbales que résidera l'intérêt du roman. Ils vont chacun y laisser des plumes dans l'histoire.
Il lui révèlera un secret et elle verra ses valeurs secouées.
J'avais découvert le roman en 1992 au hasard des rayons de la bibliothèque de la ville et avais été très surprise par le style de cette jeune auteure.
En le relisant ces derniers jours après avoir retrouvé le livre dans une foire de livres d'occasion, je m'aperçois qu'Amélie Nothomb était déjà bien elle-même à cette époque. Elle en faisait seulement un peu trop, sans doute pour se faire connaître.
Le thème des livres contenus dans les tiroirs, elle le reprendra pour elle.
Le rapport à la nourriture, il sera longuement abordé dans ses interviews et ses romans après 1992.
Son goût pour les noms à dormir debout était déjà bien présent.
Par contre, la haine qui sort de ce livre, on ne la retrouve heureusement plus à ce niveau aussi exacerbé dans ses derniers volumes.
Je n'ai pas lu tous les livres d'Amélie Nothomb mais quelques-uns quand même dont les derniers et celui qui reste mon préféré "Les catilinaires"où le personnage encombrant ressemble physiquement à Pretextat.
Je peux affirmer qu'Amélie Nothomb va marquer son époque. Elle a vraiment son style et sa personnalité bien à elle.

Challenge plumes féminines 2018
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Pretextat Tach, un célèbre écrivain obèse, misanthrope, misogyne, atteint d'une maladie très rare et condamné accorde une dernière interview à une journaliste Nina plutôt fine d'esprit.
Au fil du dialogue entre les deux protagonistes, la journaliste habile manipule l'écrivain, ce dernier se dévoilant minutieusement, finit par avouer ses secrets et surtout le meurtre monstrueux de sa cousine Léopoldine assassinée dans sa jeunesse.
Ce roman dont le dialogue nous tient en haleine par son suspense et cette dualité insidieuse, nous démontre en parallèle une réflexion sur différents aspects tels que l'art de l'écriture, de la lecture mais également la société et ses travers.
C'est un petit chef d'oeuvre, un véritable régal dans une perversité absolue.
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Je m'étais toujours refusée jusqu'à maintenant à lire Amélie Nothomb, me méfiant de ce personnage fantasque et aussi surtout de cette auteure qui publie avec une régularité de métronome. Et puis un jeune ami lecteur, m'a conseillée d'essayer... Alors, j'ai fait confiance... Et ce roman m'a captivée. Je l'ai lu avec intérêt, surprise par la bonne qualité de l'écriture et le sujet original. Et, je l'ai aimé. Seul reproche, la fin que je trouve un peu hâtive. Mais un bon livre rédigé dans un vocabulaire un peu soutenu. Une bonne surprise.
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J'aime bien les titres des livres d'Amélie Nothomb : " Métaphysique des tubes", "Cosmétique de l'ennemi ", "Biographie de la faim", " Les prénoms épicènes", " Les aérostats" et cette fois ci " Hygiène de l'assassin". Et c'est vrai qu'on se pose tous la question à propos des assassins : au niveau de l'hygiène, c'est comment ? Nickel ou pas net net ?
L'écrivaine aux jolis chapeaux nous enchante par ses belles réflexions sur l'écriture, ainsi à travers ses personnages, elle nous dit :
" L'écriture fout la merde à tous les niveaux : pensez aux arbres qu'il a fallu abattre pour le papier, aux emplacements qu'il a fallu trouver pour stocker les livres, au fric que leur impression a coûté, au fric que ça coûtera aux éventuels lecteurs, à l'ennui que ces malheureux éprouveront à les lire, à la mauvaise conscience des misérables qui les achèteront et n'auront pas le courage de les lire, à la tristesse des gentils imbéciles qui les liront sans les comprendre, enfin et surtout à la fatuité des conversations qui feront suite à leur lecture ou à leur non-lecture. " un bel éloge de l'écriture...
Elle poursuit : " Il y a toujours une poignée de désoeuvrés, de végétariens, de critiques novices, d'étudiants masochistes ou encore de curieux qui vont jusqu'à lire les livres qu'ils achètent." Non mais c'est vraiment dingue ça, je l'crois pas !
Amélie Nothomb nous fait ensuite part de son intime conviction : " Au fond, les gens ne lisent pas ; ou, s'ils lisent, ils ne comprennent pas ; ou, s'ils comprennent, ils oublient. "
Et de conclure :" C'est un bienfait que de ne pas être lu. On peut tout se permettre. le sommet du raffinement, c'est de vendre des millions d'exemplaires et ne ne pas être lu. " Je suis d'accord avec elle, ne lisons pas les livres d'Amélie Nothomb, ça lui fera tellement plaisir....
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critiques presse (1)
LeFigaro
09 octobre 2017
Hygiène de l'assassin , d'Amélie Nothomb, est une féerie furieuse. Un conte de sorcières, comme il y a des contes de fées.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (381) Voir plus Ajouter une citation
La race humaine est ainsi faite que des êtres sains d'esprit seraient prêts à sacrifier leur jeunesse, leur corps, leurs amours, leurs amis, leur bonheur et beaucoup plus encore sur l'autel d'un fantasme appelé éternité.
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- Vos yeux se sont-ils habitués à l'obscurité ? Distinguez-vous mon visage à présent ?
- Oui vaguement.
- Tant mieux pour vous. Apprenez, monsieur, que si j'étais beau, je ne vivrais pas reclus ici. En fait, si j'avais été beau, je ne serais jamais devenu écrivain. J'aurais été aventurier, marchand d'esclaves, barman, coureur de dots.
- Ainsi, vous établissez un lien entre votre physique et votre vocation ?
- Ce n'est pas une vocation. Ça m'est venu quand j'ai constaté ma laideur.
- Quand l'avez-vous constatée ?
- Très vite. J'ai toujours été laid.
- Mais vous n'êtes pas laid.
- Vous êtes délicat, vous au moins.
- Enfin, vous êtes gros, mais pas laid.
- Qu'est-ce qu'il vous faut ? Quatre mentons, des yeux de cochon, un nez comme une patate, pas plus de poil sur le crâne que sur les joues, la nuque plissée de bourrelets, les joues qui pendent - et, par égard pour vous, je me limite au visage.
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Amélie Nothomb est une écrivaine qui a vécu au Japon jusqu'à ses 7 ans. Elle a à présent 49 ans, et a publié des livres tout au long de sa vie, cependant ses ouvrages ont toujours été influencés par ce pays qui lui est si cher : Le pays du soleil Levant. Elle a adopté des rituels japonais comme le thé ou le fait de se lever à 4h du matin, toute sa vie a été influencée par le Japon. Elle est retournée des années après, elle a rencontré l'amour et elle est toujours fascinée par ses souvenirs passés là-bas. De plus elle était très attachée par Nishio-San sa "mère japonaise" à qui elle repense souvent apparemment et qui a joué un grand rôle dans sa vie.

On retrouve dans ses livres le thème de l'enfance qui est aussitôt rapporté au Japon. Puisque certains livres sont basés sur les idées, les croyances et le mode de vie japonais. Dans "Hygiène de l'assassin" par exemple, on rencontre "Prétextant Tach", un écrivain moderne et adoré alors que ce dernier un arrogant hors-pair, un mal-élevé sans nom et un homme grotesque. Mais ce qui ressort principalement de ce personnage est le fait qu'il soit obèse. En effet, ce mot qui définit chez nous un homme rassurant, inoffensif et handicapé, représente au Japon une personne agressive, voire méchante (comme les sumos). Et c'est encore une fois le Japon qui caractérise le personnage principal du roman d'Amélie Nothomb. "Hygiène de l'assassin" est son premier roman et qu'elle a écrit à 17 ans, lui a posé énormément de problèmes à sa sortie, puisque sa manière d'écrire est mature ou du moins pas celle d'une jeune fille de 17 ans, mais d'une personne qui a de l'expérience, qui a vécue. Tout le monde pensait donc qu'elle s'était faite aidée, ce qui était faux évidemment.
Enfant, elle était très seule, c'est aussi cette solitude qui ressort du personnage Prétextant Tach. Au final, Amélie Nothomb écrit un peu de son histoire dans chaque livre, mis à part dans "Biographie de la faim" qui est une véritable autobiographie. Dans chaque œuvre, elle ôte le voile sur une facette de sa personnalité. Et dans "Hygiène de l'assassin" c'est la solitude et la méchanceté qui ressortent entre autres du livre. Des sentiments qui doivent être bien cachée au fond d'elle même.

Enfin, "Hygiène de l'assassin" est un livre intriguant, intéressant et très surprenant puisque plus l'histoire avance et plus la façon d'écrire d'Amélie Nothomb est simple et incroyablement passionnante, en plus le fait qu'il soit presque entièrement en dialogues permet d'ajouter du suspens et de la vivacité au récit, c'est un livre que j'ai adoré et dévoré.
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- Féministe, moi ? Je hais les femmes encore plus que les hommes.
- Pourquoi ?
- Pour mille raisons. D'abord parce qu'elles sont laides : avez-vous déjà vu plus laid qu'une femme ? A-t-on idée d'avoir des seins, des hanches, et je vous épargne le reste ?
Et puis, je hais les femmes comme je hais toutes les victimes. Une très sale race, les victimes. Si on exterminait à fond cette race-là, peut être aurait-on enfin la paix, et peux-être les victimes auraient-elles enfin ce qu'elles désirent, à savoir le martyre.
Les femmes sont des victimes particulièrement pernicieuses puisqu'elles sont avant tout victimes d'elles-mêmes, des autres femmes.
Si vous voulez connaître la lie des sentiments humains, penchez-vous sur les sentiments que nourrissent les femmes envers les autres femmes : vous frissonnerez d'horreur devant tant d'hypocrisies, de jalousie, de méchanceté, de bassesse. Jamais vous ne verrez deux femmes de battre sainement à coups de poing ni même s'envoyer une solide bordée d'injures : chez elles, c'est le le triomphe des coups bas, des petites phrases immondes qui font tellement plus mal qu'un direct dans la mâchoire.
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La plupart des gens ne lisent pas. A ce sujet, il y a une citation excellente, d'un intellectuel dont j'ai oublié le nom : "Au fond, les gens ne lisent pas ; ou, s'ils lisent, ils ne comprennent pas ; ou, s'ils comprennent, ils oublient."
Voilà qui résume admirablement la situation, vous ne trouvez pas ?
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Vidéo de Amélie Nothomb
Sur France Inter, Amélie Nothomb a choisi de dénoncer une injustice à ses yeux : les musées qui obligent trop souvent leurs visiteurs à réserver en ligne.
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