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Critique de Sylphandros


Il est certain que ce livre ne se lit pas avec une tasse de thé et des biscuits.
C'est glauque, malsain et sauvagement jubilatoire. A mon sens, c'est le meilleur roman d'Amélie Nothomb. Quand on compare ce livre avec ses fables grotesques et épouvantablement ennuyeuses comme Acide sulfurique ou le Fait du Prince, on se demande si il s'agit du même auteur. Ce livre est son premier et cela se sent : c'est un jaillissement. C'est la naissance de l'écrivain. J'ai lu tous ses livres (ce qui n'a pas toujours été agréable), et je trouve que Prétextat Tach est le personnage clé de l'auteur. On a l'impression que ce gros tas est un résumé de toute la crasse qui stagnait dans le cerveau de Nothomb : orgueil monstrueux, cynisme acéré, misanthropie incurable qui s'élève au rang d'idéologie...etc...
La féerie vers la fin n'a rien de niais et de grotesque. C'est la vision des choses d'Amélie, comme dans ses livres autobiographiques. Vision qui scelle le mythe de Prétextat Tach, dans lequel pourront se retrouver bien des lecteurs, puisqu'il s'agit de la pureté extraordinaire de l'enfance détruite par la métamorphose de l'adolescence, de la souillure dont se couvre l'individu pendant qu'il grandit. Cet obèse affreux préfère se complaire dans son orgueil surhumain et se bannir du reste du monde plutôt que de céder à la médiocrité qui gangrène les masses.

Il y a beaucoup d'Amélie dans Prétextat, ou plutôt beaucoup de Prétextat dans Amélie.

Livre génialement malsain, salement drôle et qui se finit en apothéose sordide.

Si vous n'aimez pas ce livre, vous ne pouvez pas aimer Amélie.
Je le recommande vivement à tous ceux qui veulent la connaître. Cela vaut mille fois mieux que ses derniers petits bouquins sans force...
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