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Critique de le_Bison


Aujourd'hui, je m'envole pour le Japon. Rendez-vous amoureux avec cette brune épicée biberonnée à la bière dès les prémices de l'enfance, de la gueuze à la Chimay au pays du saké. Sans stupeur, ni tremblement. J'ai toujours aimé boire des bières brunes avec une belle brune, surtout en tenue d'Adam et d'Eve. C'est comme ça qu'elle est la meilleure, la brune. D'ailleurs cela fait bien longtemps que je l'ai perdu de vue. Des mois que mon chemin solitaire s'est vu écarter de sa route, littéraire. Bref, je m'écarte de la voie de la bière, ou celle de l'amour, ou celle des cerisiers japonais. En 1989, Amélie atterrit au Japon, comme un retour au pays de son enfance. Elle donne des cours de français – ou de belge, va savoir les mystères du langage et son décodage – et tombe amoureux de son élève, Rinri. Et comme Rinri rime avec Amélie, je laisse de côté la Kirin, bonne pour accompagner quelques sushis et autres yakitoris, pour me rincer l'oeil d'une belle gueuze, une geisha au kimono entrouvert, sers-moi donc une Chimay que je mate ton sexe épilé.

Un roman léger, légèrement autobiographique, qui prête parfois à sourire ; le choc des cultures est toujours source d'amusement ou de quiproquo. Orient-occident, deux mondes qui s'affrontent, deux perceptions différentes de la vie, et de l'amour. Si j'ai souri un peu à la lecture de celui-ci, il m'a aussi entrouvert les portes d'une certaine nostalgie enfouie à la surface de ma mémoire. Gravir le Mont Fuji est une expérience inoubliable, me dire que je l'ai fait quelques mois avant Amélie me renvoie à mes lointains souvenirs. Me dire aussi que j'aime boire des Chimay en compagnie du sourire, le plus beau, d'une brune me plonge dans ce spleen indéfinissable qui a plongé dans ma vie depuis tant d'années maintenant.

Si « Stupeur et tremblements » m'avait fait frissonner de plaisir, voir même sourire, ce nouveau tome des aventures d'Amélie au pays du soleil levant, m'a paru plus long, pourtant Amélie la prolifique ne fait guère dans la longueur romanesque. Mais le temps a passé depuis la découverte de ce premier roman, les souvenirs du Japon sont encore présents dans mon esprit, mon âme s'est perdu entre les pages de la vie, Amélie a vécu cette ébauche d'amour, Rinri est resté sur le quai d'une gare. Mais voilà les hommes aiment en silence, les femmes expriment leur amour, et celui d'Amélie se terminera par un billet sans retour pour sa terre d'adoption, celle de la gueuze et de l'écriture. Ce fut probablement salutaire pour l'écrivain renommée qu'elle devint ensuite...
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