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Critique de Eve-Yeshe


Amélie fait ses études au Japon et décide de donner des cours de Français à des Japonais pour améliorer sa propre pratique de la langue japonaise. C'est ainsi qu'elle rencontre Rinri.
Au début, ils parlent de choses et d'autres. Puis, leur relation change, ils se tutoient, Amélie fait la connaissance des parents de Rinri et des grands-parents déjantés (sénilité), il vient la chercher en Mercédès blanche (donc elle imagine qu'il est un Yakusa) et ils finissant par devenir amants.
Il l'emmène visiter les endroits qu'il aime, lui raconte un drame de son enfance : ne pas avoir réussi les sélections pour entrer dans une des meilleures écoles primaires et le mépris de son père qui lui, les avaient réussis, le fait encore pleurer à l'âge adulte.
Il l'emmène visiter, le stade olympique, Hiroshima, escalader le Fuji-Yama, invite ses copains à manger chez eux, épisode cocasse.
Il finit par lui demander de l'épouser, et je vous laisse découvrir la suite car elle vaut son pesant d'or.

Ce que j'en pense :

Leur premier rendez-vous est à hurler de rire, Rinri est coincé, il a du mal à prononcer certains mots : Ourrrrhhh pour dire oeuf, et il essaie d'expliquer le terme « jouer » en japonais car c'est ce qu'il préfère dans la vie : quand on ne travaille pas, on joue…. En fait un éloge à la paresse !!!
Autre scène épique : la fondue, Rinri arrivant avec une valise contenant le matériel et les ingrédients donc le fromage ressemble à du polystyrène : « je compris que les Nippons adoraient manger de la fondue suisse pour le côté ludique de l'affaire et qu'ils en avaient créé une qui éliminait le seul détail fâcheux de ce plat traditionnel : sa saveur ». P 57.
L'auteure évoque la sélection dramatique des écoliers qui passent des tests très difficiles et qui débouchent sur des vies brisées, voire des suicides à l'adolescence, lorsqu'ils échouent.
Elle découvre que Rinri n'aime pas la cuisine traditionnelle nippone contrairement à elle, et se nourrit mal, réaction peut-être à son enfance qui a été si stricte, une sorte de rébellion d'ado tardive.
La visite d'Hiroshima est très émouvante. L'auteure la décrit sobrement, restant au plus près de la dignité nippone qui nous étonne tant.
Le chapitre que j'ai préféré est celui de l'escalade du Fuji-Yama, 3 776m en moins d'une journée, pèlerinage que tout bon Japonais doit faire au moins une fois dans sa vie sans tomber dans la descente gluante de lave sous peine d'avoir à recommencer car l'exploit est annulé. Elle y croise même des vieillards. Elle adore marcher, escalader, en proie à une ivresse des montagnes, en se prenant pour Zarathoustra. Et la récompense suprême le lever du soleil.
J'aime cette histoire d'amour où l'un est visiblement plus engagé que l'autre et la tendresse avec laquelle elle parle de Rinri, la vie qu'elle partage avec lui lors de son premier travail en entreprise qui s'avère cauchemardesque et qu'elle raconte si bien dans un autre roman « stupeur et tremblements » grâce auquel je l'ai découverte.
Ce roman est touchant, comme le sont surtout ceux qui se passent au Japon, comme « la nostalgie heureuse » récemment. Elle est consciente qu'elle entretient un quiproquo, et cela la trouble et parfois la désespère, mais ne elle ne sait comment s'en sortir sans faire du mal à l'autre.
Ce roman a été un sas pour moi, après la lecture de « kinderzimmer » puis du « quatrième mur », deux livres très durs. Là j'ai pris du plaisir, je me suis amusée. C'est la bonne recette pour faire une pause pour moi. Ou alors un bon polar facile type Camilla Läekberg…

Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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