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Critique de Cancie


Premier sang débute avec un jeune homme de vingt-huit ans face à un peloton d'exécution. Sur le point de mourir, mis en joue par les douze hommes, il confie : « La seule chose que je ressens est une révolution extraordinaire : je suis vivant ». Alors qu'il est sur le point de mourir, se dégage de ces premières pages une volonté de vivre.
Cet homme devient le narrateur et voit défiler sa vie, de sa naissance jusqu'à ses vingt-huit ans.
L'absence de son père durant l'enfance, il n'avait que huit mois quand il est décédé et le désamour de sa mère à son encontre le marquent fortement. Il est élevé par ses grands-parents maternels dans un milieu aristocratique. Son grand-père le trouvant trop tendre et trop doux décide de le faire séjourner lors des vacances scolaires chez son grand-père paternel noble et poète, chez lequel il va faire connaissance avec tout le clan Nothomb, des oncles et des tantes presque aussi jeunes que lui. Ces séjours plus que spartiates ont de quoi endurcir notre garçon.
Lorsque le nom de Nothomb apparaît, le lecteur comprend alors que ce jeune garçon, puis jeune homme, Patrick, n'est autre que le père de l'auteure.

Il évoque également sa phobie du sang, découvrant qu'il s'évanouit à sa vue et termine avec cette terrible prise d'otages au Congo, orchestrée par des rebelles en 1964 et le rôle important et délicat qu'il a eu en tant que consul, s'étant proposé comme négociateur.
Et c'est le retour au peloton d'exécution, la boucle est bouclée. La phrase finale, très subtile est de bon augure.
Amélie Nothomb a ainsi savamment construit son roman, un bel hommage très original à son père décédé le 17 mars 2020. Elle s'est glissée dans la peau de celui-ci, lui rendant ainsi la vie en lui donnant la parole, un bel adieu !
J'ai trouvé vraiment excentrique et à peine crédible la vie que mène l'arrière-grand-père paternel de l'auteure, Pierre Nothomb et surtout la manière dont il a élevé ses nombreux enfants et son petit-fils Patrick, mais lui seulement pendant quelques périodes. Il fallait être sacrément costaud à l'époque pour avoir une chance de survivre à ces méthodes très spéciales même s'il est certain que celui qui avait reçu cette éducation était prêt à faire face à l'adversité ! C'est pourtant avec drôlerie et humour que cette enfance nous est contée.
Par contre, la vie diplomatique de ce jeune père, nommé consul à Stanleyville dans ce Congo qui venait d'obtenir son indépendance est particulièrement intéressante, et l'action, la créativité et le talent dont il a fait preuve pour négocier la protection des membres de la communauté internationale otages des révolutionnaires Simbas avec le régime révolutionnaire de l'Armée populaire de libération particulièrement bien relatées, mais peut-être un peu trop longuement… .
Difficile de résister à l'écriture légère, fluide, énergique et souvent ironique d' Amélie Nothomb !
Premier sang a décroché le Prix Renaudot 2021.
Merci à Cathy pour m'avoir prêté Premier sang, deuxième roman que je lis d'Amèlie Nothomb, le premier ayant été Stupeur et tremblements.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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