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Critique de gerardmuller


Riquet à la houppe/Nathalie Nothomb
Énide se retrouve enceinte pour la première fois à 48 ans. Honorat, le futur papa, n'en revient pas !
Mais le bébé qui est dévolu à ces heureux parents et d'une laideur inouïe :
« C'est le portrait de son arrière grand-père sur son lit de mort ! » s'écrient les mauvaises langues.
Baptisé Déodat, l'enfant se révèle en grandissant être d'une intelligence peu commune. Il assume pleinement sa laideur.
Il observe son entourage, analyse et ne comprends pas par exemple comment des gens qui possèdent un téléviseur - (il n'y en a pas chez lui, mais va voir celle de son camarade Axel)- et qui passent à la regarder le plus clair de leur temps peuvent demeurer aussi bêtes et pire que bêtes, vulgaires et médiocres :
« C'était comme si l'appareil lui-même avait capturé la volonté d'Axel. »
Déodat, vivant dans sa bulle, va se passionner pour l'ornithologie et déplore que la majorité de l'espèce humaine ne sache pas regarder cette civilisation parallèle qu'est l'espèce aviaire, contrairement aux civilisations anciennes.
« L'envol relevait forcément de l'audace. À l'origine, aucune espèce ne volait…L'homme appartient à l'espèce qui a choisi le sol. »
« Ce n'est pas pour rien que l'espèce aviaire est toujours sur le qui-vive : la liberté, c'est angoissant. Contrairement à nous, l'oiseau accepte l'angoisse. »
En un autre lieu de la capitale, Rose accouche d'une jolie petite fille baptisée Trémière. Rose et Lierre, les parents très occupés par leur profession, n'ont guère le temps de s'occuper de leur fille est la confie à la grand-mère, Passerose, qui a la passion des bijoux et qui la transmet à sa petite fille.
Dans ce roman qui est une variation du conte de Perrault, Amélie Nothomb, dans un style très épuré et lumineux, met en parallèle deux personnalités qui un beau jour forcément vont se croiser. Je n'en dis pas plus…
Réflexions, sur la beauté, la société téléphage, et la belle histoire de deux « marginaux ».
Et puis le monde des oiseaux nous est décrit par l'auteur d'une façon magistrale qui va vous les faires voir différemment.
Ce qui choque un peu au début du roman, c'est la façon un peu artificielle dont l'auteur se met dans la peau du bébé Déodat. Mais au fil des pages, on s'habitue et n'oublions pas qu'il s'agit d'un conte…à la Charles Perrault.
En conclusion, un bon Nothomb, bien meilleur que le précédent, le crime du Comte Neville.
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