on est parent dans la relation à l’enfant et homosexuel.le ou hétérosexuel.le dans sa vie privée
Il n’y a en effet pas plus d’homoparentalité que d’hétéroparentalité
Faire un enfant ne signifie pas devenir parent
Le concept d’hétérosexisme permet quant à lui d’inscrire les attitudes et autres comportements homophobes dans un système social décrit comme produisant et reproduisant la domination de la sexualité hétérosexuelle
Le concept d’hétérosexisme est plus apte à rendre compte de l’idéologie inscrite dans les institutions, les pratiques sociales et les interactions quotidiennes, idéologie qui privilégié systématiquement l’hétérosexualité et la présomption de la normalité hétérosexuelle
Cette invisibilité, présente dans les représentations du sens commun, et dans les luttes politiques, l’est aussi au sein des sciences sociales : de la même manière que les femmes en général ont largement été invisibilisées par le biais de l’androcentrisme, nombre d’enquêtes quantitatives qui avaient pour but de mesurer l’étendue des discriminations envers les personnes homosexuelles n’intégraient tout simplement pas, jusqu’à très récemment, les lesbiennes, comme si cette réalité ne concernait que les gais. Par ailleurs, ce processus a parfois entraîné l’idée que parce que moins visibles, les lesbiennes seraient également moins discriminées que les gais.
l’homophobie est un produit du système de genre lorsque celui-ci repose sur une vision naturaliste des catégories de sexe
Si ce numéro de Nouvelles Questions Féministes a pour titre ”Homophobie”, c’est bien parce qu’il porte sur le rejet et les discriminations envers les personnes homosexuelles. Mais il propose en même temps une lecture critique et féministe de cette notion, qui est largement entrée dans le langage courant et dans le langage politique, comme au sein des recherches en sciences sociales occidentales portant sur les minorités (LGBTIQ – Lesbiennes, Bi, Gais, Trans, Intersexes, Queer). Le recours systématique à la notion d’homophobie, mérite en effet qu’on s’y arrête, qu’on pèse ses avantages et ses inconvénients, et qu’on examine d’autres concepts visant à décrire et à analyser plus adéquatement la stigmatisation et les discriminations envers ces minorités, même s’ils n’ont jamais bénéficié d’une reconnaissance publique et politique aussi étendue que la notion d’homophobie.