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Critique de florencem


Malgré une grosse déception avec le premier tome, j'avais envie de donner une seconde chance à Education meurtrière. L'univers me plaisait bien, et El avait clairement ce petit quelque chose de très original qui fait que vous avez envie de poursuivre juste à cause de l'héroïne. Et puis la fin du premier tome nous laissait clairement avec un cliffhanger qui réclamait des réponses.

Dans une trilogie, le tome du milieu est très rarement celui qui sort du lot. Pour ma part, j'ai même un petit nom pour ce phénomène : "la malédiction du tome d'entre-deux". Alors même si j'avais en tête de laisser une seconde chance à Education meurtrière, je n'étais pas forcément sereine. Et c'est peut-être cela qui a joué en sa faveur, car j'ai passé un très bon moment avec Promotion funeste. Les différents développements qui se produisent autant au niveau des personnages que des intrigues sont intéressantes et on arrive enfin à comprendre pas mal de choses dans cet univers très particulier. Il était d'ailleurs temps, car durant une bonne moitié du livre, je me suis encore demandée quel intérêt le monde des sorciers avait de construire une école pareille... Franchement, on ne nous dépeint jamais les parents comme des êtres horribles, alors j'avais du mal à saisir. Mais ici, nous avons enfin des réponses satisfaisantes.

Le second tome d'Education meurtrière est en deux parties bien distinctes. La première : l'année de terminale et la fameuse remise des diplômes qui risque de tuer une bonne partie de la promotion d'El. La seconde est, non pas plus intéressante, mais change carrément notre perspective de l'univers et surtout de la Scholomance. le revirement de situation est d'ailleurs très bien mené, tout comme le basculement qui s'opère dans l'esprit des élèves. Si au début, on voit combien les terminales passent une année assez merdique entre les cours, et les entraînements, on voit aussi que les disparités entre les élèves ont leur importance. Et je ne parle pas seulement des enclavés vs les autres. Les alliances sont primordiales, tout comme le choix de ses partenaires. Il y a un côté politique mais aussi d'affinités. Comme si par ces alliances, on voyait nos héros mettre un pied dans le monde des adultes, tout en essayant de garder une part d'humanité liée à l'enfance. On veut sauver sa peau et celle de ses amis, mais pour y parvenir, il y a des choix à faire. La seconde partie nous permet d'avoir une vue d'ensemble, de faire écho au rêve d'El, mais aussi de déclencher une révolution. La psychologie des personnages est à partir de ce moment, le pivot de tout. Education meurtrière prend un virage assez inattendu car la trilogie devient soudainement plus humaine. Et c'était ce côté-là qui me manquait pour appréhender ce monde si particulier, pour me dire qu'au final, il n'était pas si incompréhensible que cela.

Deux parties distinctes et en même temps qui se rejoignent. Et mon intérêt n'a fait que grandir au fil de ma lecture. Sans compter que les personnages sont aussi un gros atout. El, bien sûr, avec son asociabilité chronique trop attachante, et sa répartie cinglante, est encore une fois mon personnage préféré de l'histoire. Précieux se démarque carrément aussi. Qui aurait pu croire qu'une petite souris pouvait avoir autant de place ! Et moi j'adore. Liu et Aadhya sont toujours parfaites dans le rôle des meilleures amies. On voit d'ailleurs la relation entre les filles évoluer et s'enrichir, surtout avec Aad, qui fait écho à tous les événements du second livre. le fait qu'elles soient les petits Jiminy Cricket de notre héroïne apporte une sensibilité bienveillante, et parfois drôle qui permet de respirer. Orion n'est pas tellement présent à mon goût et il manque encore de développement même si sur la fin, il s'ouvre beaucoup plus. La dynamique entre El et lui est par contre géniale. Dans le genre décalée et originale mais aussi touchante.

Le seul bémol que je donnerais, mais c'est un "défaut" de Naomie Novik : les descriptions à rallonge. Dans le premier tome c'était surtout les états d'âme d'El ainsi que des souvenirs, et ici ce sont des explications sur l'univers, de parfois deux pages, sur des détails. A part m'ennuyer car je n'y voyais aucun intérêt, je me suis demandée ce que l'auteur cherchait à faire. Personnellement, c'est la Scholomance qui m'intéresse, pas de connaître les manoeuvres politiques d'une centaine d'années, les détails complets de tous les sorts d'El (à savoir de sa création jusqu'à sa réalisation), les répétions sur les enclavés et leurs habitudes... Ça peut être intéressant mais sur un paragraphe pas sur deux pages à chaque fois. Et je trouve cela dommage car c'est quelque chose de très récurrent dans ses romans. Cela sape des moments intenses, casse le rythme et nous embrouille avec des détails vraiment très minutieux. L'univers est bien assez complexe comme ça.

Quant à la fin... J'avoue qu'elle est très très bien, avec son lot d'émotions et un pic d'adrénaline parfait, mais finir encore une fois avec un cliffhanger... J'ai du mal. Alors oui, sur le fond, c'est intelligent, car cela pousse le lecteur à vouloir en savoir plus, mais à trop user d'un même stratagème, cela donne une impression de répétition. Comme si sans cela, nous n'aurions pas lu la suite. Alors qu'il y a tous les éléments possibles tout au long du tome qui pour moi, personnellement, me donnent carrément envie de me jeter sur le dernier tome de la trilogie. Qui je l'espère sera à la hauteur car j'ai de grandes attentes maintenant.
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