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Critique de boudicca


Si le septième volume des aventures de notre dragon préféré et de son capitaine avait permis de relancer la série après le petit coup de mou des tomes précédents, ce « Sang des tyrans », huitième et avant-dernier opus, se fait pour sa part un peu plus décevant. Car malgré une excellente idée de base et un style aussi fluide qu'agréable, Naomi Novik retombe hélas dans les mêmes travers que précédemment, à savoir multiplier inutilement les digressions. le roman est ainsi divisé en deux parties : la première consacrée à la découverte (bien que très succincte) d'une partie du Japon et aux intrigues de la cour de Chine, et la seconde à la fameuse campagne de Russie lancée par Napoléon en 1812. Or, les deux cent premières pages du roman ne reposent en réalité que sur un procédé scénaristique bancal et depuis longtemps éculé : la soudaine amnésie de l'un des principaux personnages. Voilà donc notre capitaine amputé de la partie de sa mémoire liée à ses années de service au sein des Aerials Corps : oublié Téméraire, leurs exploits et tous les autres événements ou rencontres datant des huit dernières années ! Un moyen imparable (et à mon sens parfaitement inutile) pour faire trainer l'histoire en longueur quelques centaines de pages de plus.

Une fois l'agacement initial et la première partie passés, il faut toutefois admettre que c'est toujours un réel plaisir de retrouver Téméraire, Laurence et tous les autres personnages (hommes ou dragons), que l'on a pu rencontrer depuis le début de la série. Les amateurs d'histoire seront quant à eux ravis de croiser ici où là certaines figures historiques majeures telles que le tsar Alexandre Ier, le général Koutousov, Marat, et bien sûr Napoléon lui-même. Les quelques savoureuses, quoique discrètes, références uchroniques distillées ici et là par l'auteur sont également appréciables, à commencer par le mariage de Napoléon avec une impératrice inca. Pour le reste, on devine bien tout le travail de recherche effectué en amont par l'auteur afin de recréer les conditions de la célèbre campagne de Russie, en tenant bien évidemment compte de la présence de dragons, présence qu'elle tente de faire la plus cohérente possible. La question de l'approvisionnement occupe ainsi une place importante dans le récit, de même que celle du traitement différent accordé aux dragons en fonction des nations (vénérés en Chine, sous-estimés en Angleterre, asservis en Russie...). Enfin, cela faisait un moment que Naomi Novik ne nous avait pas gratifié de batailles de grande ampleur, aussi est-ce un plaisir d'enfin retrouver ces scènes spectaculaires qui avaient déjà fait une partie du charme des premiers volumes.

Un huitième tome en demi-teinte, donc, car si les amateurs de la série ne manqueront pas d'être ravis de retrouver nos deux héros, il est indéniable que les aventures de Téméraire et Laurence souffrent depuis quelques tomes d'une grosse baisse de régime. Espérons que l'auteur saura redresser la barre et offrir à ses lecteurs un final à la hauteur de leurs espérances. A suivre...
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