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Critique de verobleue


Dans « Prédatrice » d' Alissa Nutting, il n'est question que de sexe, pas d'amour. Prouesse de l'auteur qui ose mettre en scène un sujet tabou et peu connu : la pédophilie chez les femmes. Rarement disserté, ce sujet bafoue l'image de la femme et de la maman.
Le personnage principal, Celeste Price, 26 ans, est un professeur d'anglais, au visage angélique, qui exerce sa profession dans un collège des Etats-Unis. Elle assume complètement sa déviance : aimer le sexe avec de jeunes garçons de 14 ans. Elle en fait ses amants, le temps de quelques mois, avant de les rejeter. Aucune violence, les adolescents sont meurtris parce qu'ils confondent plaisir sexuel et amour.
Celeste Price est totalement dépourvue d'empathie et de scrupules. Dès la rentrée scolaire, elle manipule et use de son autorité pour conquérir un jeune garçon. le candidat idéal pour assouvir ses fantasmes ne doit pas être trop prétentieux pour ne pas se vanter d'avoir une aventure avec elle et suffisamment mature pour le taire à ses parents. Odieusement perverse, calculatrice et cynique, elle mobilise toute son intelligence au service de ses désirs. Elle est dotée d'un égoïsme monstrueux, se révèle carrément tordue et sidère parfois par sa naïveté.
C'est un récit à la première personne, qui nous fait entrer dans la tête de cette jolie jeune femme et nous dit tout de ses pensées perverses répréhensibles et condamnables. L'auteur décortique, d'une manière journalistique, chaque stratagème développé pour parvenir à ses fins, chaque pulsion et chacune des sensations intimes de ces étreintes.
L'auteure, d'autre part, dresse avec un humour grinçant, un tableau réaliste de la middle class américaine et n'hésite pas à égratigner l'enseignement sclérosé d'outre-Atlantique.
Cru et dérangeant. Construit sur une histoire vraie. Dommage que le récit soit basé plus sur les besoins sexuels plutôt que sur la psychologie de la prédatrice. On remarque que ce désir devient maladif et incontrôlable sans être analysé ce qui aurait apporté une autre orientation au livre. Bref, je n'ai pas aimé.

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