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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En cette période estivale où les listes de lecture "de plage " fleurissent , je me demande si il existe un auteur irlandais offrant un roman joyeux ...

Peu importe, car j'ai aimé rencontrer les membres de la famille de l'auteur qui nous livre pour trois d'entre eux des pans de vie où tout bascule.

L'histoire commence avec Jer, le fils , au moment du décès de sa soeur Mamie lié à l'enfer qu'elle a vécu avec un homme violent.
Jer, profondément marqué par son expérience de soldat dans les tranchées pendant la première guerre mondiale , ne supporte pas l'idée de rencontrer son beau-frère sans lui faire payer son comportement.
Il était très lié à sa soeur ainée , soudés par le combat que leur mère a mené pendant leur enfance contre la pauvreté .

Irlande, début du XX ème siècle, Mary, la mère quitte l'Ile de Clear à 16 ans après des années de famine et de misère, elle est seule et tente de survivre à Cork où elle trouve un travail chez une vieille femme acariâtre mais elle se laisse séduire par la prestance et les belles paroles de Mickaël Egan .
Enceinte, elle n'a d'autres solutions que d'aller à l'asile des pauvres , une véritable prison où on devine que les conditions de vie sont affreuses .
Son obsession est la survie de ses enfants.

La dernière partie se passe en 1982 , au moment de la fin de la vie de Nelly, la fille de Jer , qui se remémore un épisode tragique de sa jeune vie de mère .

Des gens simples , dignes dans leur malheur qui ne s'apitoient pas sur leur sort et de cette obstination à vivre avec les autres sans baisser les bras et la tête haute nait l'empathie chez le lecteur.

L'écriture est également sans fioritures , il n'y a aucun misérabilisme ni voyeurisme.
Les images les plus dures sur lesquelles l'auteur s'étend sont celles des souvenirs de guerre de Jer , gravés dans le plus profond de son être.
Celles de l'asile des pauvres ne sont qu'ébauchées , cela suffit à entrevoir les souffrances et la dureté de cette vie.
Lu le 14 juillet 2023
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Trois destins ravagés, trois vies de douleur et de labeur.
Il n'y a pas de misérabilisme chez Billy O'Callaghan mais l'exigence de raconter fidèlement le malheur de sa famille, à l'image d'une nation irlandaise qui forgea avec dignité son identité dans les calamités. Quand il faut survivre, il n'est plus question de honte ni de déshonneur.
Les femmes de ce roman sont résilientes et sujettes à la compassion. Il semble qu'au contraire des hommes, la violence et l'injustice les adoucissent, et ravivent leur humanité : « Les femmes que je connais tendent à avoir plus de coeur, peut-être parce qu'elles sont habituées à souffrir d'une manière que les hommes ne connaissent pas ».
Les hommes font ce qu'ils peuvent. Ils n'échappent pas à leur nature, à cette viscérale envie d'en découdre. Plus qu'à leurs paroles, c'est à leurs actes qu'on les reconnaît.
Si Billy O'Callaghan n'a pas le talent de Victor Hugo, il en a l'extrême indulgence, cette même capacité à excuser les bassesses du genre humain, à se méfier des donneurs de leçons (le clergé en tête) et de tous ceux qui, sans jamais avoir connu l'indigence, en jugent hâtivement les dommages collatéraux. Non, tout s'explique, tout se comprend, pourvu qu'on tende l'oreille et que l'on change de regard.
Sans s'égarer, sans rabattre les clichés, sans se soucier de ce que le lecteur pourrait attendre ou espérer, l'auteur s'immisce à merveille dans la psyché de ses personnages au point de susciter en nous une empathie sans limite.
Bilan : 🌹🌹
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Trois voix, trois époques, une même famille. Et beaucoup d'émotion. Billy O'Callaghan retrace l'histoire de sa propre famille dans l'Irlande de la fin du 19ème siècle et du 20ème siècle à travers quelques faits marquants, un sentiment d'appartenance et des portraits aussi poignants qu'incarnés. Des figures marquées par les années de dur labeur, des corps ployés et noués par l'effort autant que par les chagrins. Des vies rudes qui tendent à l'essentiel et parviennent pourtant à saisir quelques étincelles de bonheur.

Le premier à prendre la parole est Jer, diminutif de Jeremiah. Nous sommes en 1920 et le décès de Mamie, sa soeur ainée ravive les souvenirs de leur enfance auprès de leur mère, Nancy qui prend la parole dans une seconde partie où se déploie la réalité d'une vie de misère éclairée par un amour infini pour ses enfants et un courage à toute épreuve. La troisième voix sera celle de l'apaisement, dans les années 1980 avec Nellie, la plus jeune fille de Jer qui nous accueille au crépuscule de sa vie. Auprès d'elle joue un petit garçon prénommé Bill, son petit-fil que l'on présume être l'auteur. Comment ne pas être bouleversé par le destin de Nancy, fracassé pour avoir cru mériter un peu de tendresse dans une société où les femmes sont à la merci d'hommes rendus plus violents par des conditions de vie indignes ? Comment ne pas être touché par la figure de Jer, tout en maîtrise malgré des antécédents qui auraient pu l'enfermer dans une spirale de violence ? A travers le récit de Nellie on peut mesurer tout le chemin accompli et vibrer du bel hommage rendu par l'auteur aux générations qui l'ont précédé et porté sur le devant de la scène.

Si les sentiments traversent volontiers les pages c'est sans aucun doute grâce à la finesse de l'écriture de Billy O'Callaghan (et de sa traductrice), à sa façon d'esquisser avec précision et légèreté sans jamais forcer le trait. Les images s'imposent naturellement. Malgré la rudesse, une petite lueur semble éclairer son récit, comme une façon de respecter la dignité de ceux dont il a fait ses personnages. Et ça serre le coeur.

Un roman touchant et sensible, qui tient toutes les promesses annoncées par la beauté de son titre.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Dans le roman« Parfois le silence est une prière », Billy O'Callaghan présente le destin poignant de trois générations d'une même famille, mêlé à l'histoire de l'Irlande.
Le personnage central est Nancy, la mère. Jeune fille, elle quitte sa petite île de Clear poussée par la Grande Famine de 1852, pour trouver un emploi de domestique à Cork. Séduite et mise enceinte deux fois par un homme qui fuira ses responsabilités car déjà marié et père de famille. Chassée de son travail, elle accouchera et élèvera seule ses deux enfants, Jer et Mamie, en connaissant la misère, l'asile des pauvres et la prostitution avant de trouver finalement un peu de répit avec un emploi honnête en manufacture et une aide, en pointillé, du géniteur revenu à de meilleurs sentiments.
Nous suivons aussi son fils Jer, dans les années 20. Mis en cellule à la veille de l'enterrement de sa soeur Mamie pour l'empêcher faire du mal à son beau frère qu'il juge responsable de cette mort, il revit la misère de son enfance, la dureté de sa vie de soldat de la Grande Guerre, mais aussi l'amour de sa propre famille et l'énigme des rapports entre sa mère et de son père pour ses yeux d'enfant.
Le roman se termine enfin en 1984 avec Nelly, la fille de Jer, qui, vieillissante, se remémore sa vie, et, en particulier, l'épisode tragique de la mort de son 1er bébé. (qui donne son titre au livre).
Ces trois histoires s'étendent sur presque un siècle et demi, mais même si la vie quotidienne des hommes s'est un peu améliorée avec le temps, il est frappant de voir que la pauvreté reste toujours aussi présente et qu'ils sont toujours aussi peu maitres de leur destin. Ainsi, Nelly dans les années 80 habite toujours au même endroit que sa grand-mère, dans une maison aussi petite et possède à peine plus qu'elle un siècle plus tôt ! Ce qui leur permet de résister malgré tout avec dignité et humour (parfois) aux épreuves qui se répètent, c'est le travail, la famille, l'entraide d'une vie simple racontée sans misérabilisme.
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Une écriture sobre, un récit en trois voix, chacune émanant d'une génération, déroulant l'histoire d'une famille irlandaise, les épreuves traversées, les joies, celles qui donnent le courage de supporter la misère, la honte et d'espérer des jours plus heureux. le titre en français, magnifique, donne le ton de ces vies qui ne cherchent pas le brillant, le clinquant, le spectaculaire ou la dramatique mais qui tissent jour après jour avec dignité un quotidien simple et profond.
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« Parfois le silence est une prière » retrace l'histoire de la propre famille de l'auteur irlandais à travers les voix de trois ancêtres à des moments décisifs de leur vie.
Le roman est ainsi divisé en 3 parties, dédiées à 3 histoires différentes mais liées.
Billy O'Callaghan parcourt environ 100 ans de la vie (surtout de la survie…) de sa famille sur plusieurs générations, utilisant les voix de son arrière-grand-père, de son arrière-arrière-grand-mère et de sa grand-mère.
On commence avec Jer, l'arrière-grand-père, ancien militaire, aux prises avec la mort de sa soeur Mamie et la haine de son mari, alcoolique, qu'il tient pour responsable. Nous sommes en 1920, dans le village de Douglas, à trois miles de Cork. En cellule pendant la nuit précédant les funérailles (en mesure de prévention) ses pensées se tournent vers son expérience de la guerre et le père qu'il n'a connu quasiment pas connu.
Ensuite, l'histoire remonte à la mère de Jer, Nancy. Originaire de Clear Island, seule survivante de sa famille après la grande famine, elle se souvient de sa vie marquée par sa rencontre avec le père de ses deux enfants.
La dernière histoire est celle de la grand-mère d'O'Callaghan, Nellie - autrefois la plus jeune enfant de Jer, maintenant une femme âgée en 1982 et sur le point de mourir. Elle se souvient de la mort de son premier-né après seulement quelques heures et de l'enterrement de nuit en cachette au cimetière catholique de cet enfant non baptisé.

Quelle belle surprise ce roman intimiste !
Billy O'Callaghan nous livre des histoires déchirantes de personnages qui luttent contre l'adversité, persévèrent, et acceptent pleinement la dureté de leur vie. J'ai particulièrement apprécié l'écriture élégante et poétique de l'auteur. Il y a plusieurs passages à la fois d'une force et d'une sensibilité incroyables que je ne suis pas prête d'oublier.
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C'est sur moi, mais je n'arrive déjà pas à imaginer mes parents faire des choses, enfin, vous savez quoi, ça, dans l'obscurité de leur chambre, alors l'écrire sur oncle, tantes, grands-parents, arrière grands-parents, etc. ça me travaille un peu. Bon, et puis je suis toujours horriblement gênée de lire des choses sur des gens ayant réellement vécu (surtout s'ils sont toujours en vie), prêter des pensées ou des situations à quelqu'un d'autre.

En dehors de ce petit (non finalement ça m'a traversé l'esprit régulièrement) problème, il faut avouer que ce livre est très bien écrit, très beau, très triste (surtout). La différence de style d'écriture entre les personnages les a bien dissociés, on sent l'émotion d'O'Callaghan lorsqu'il écrit sur sa famille et sur ses proches (qu'il n'a probablement connu que par les on-dits de certains). Mais (oui toujours), cette histoire de misère est une histoire de misère, et oui elle est bien écrite, mais elle n'est pas spécialement ancrée dans le temps ou l'espace (oui je sais que ça se passe en Irlande près de Douglas, mais c'aurait pu être n'importe où d'autre tellement je n'ai ressenti aucune autre empreinte culturelle qu'un peu d'amour de son île par Nancy). Quant à l'histoire, il n'y en a pas tellement, on ressent surtout le besoin de l'auteur de coucher sur le papier ce qu'il a globalement imaginé être ses ancêtres et leurs idées et façons d'être - là encore, avec brio, c'est vraiment une oeuvre littéraire incroyablement bien écrite, mais la construction pêche beaucoup je trouve, surtout dans l'espace laissé à toustes ; j'y vois plus une oeuvre personnelle et destinée à un public familial (la sienne, de famille) auquel on laisse les gens jeter un coup d'oeil sans trop d'explications ni de repères.
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Je viens de découvrir cet auteur je ne vais pas être prolixe, Parfois le silence est une prière, moi je dis aussi que lorsqu'il n'y a plus de mots le silence commence à parler, une belle plume ,une histoire pleine de douleur, de souffrance... A lire selon l'état d'esprit.
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