Dans le roman«
Parfois le silence est une prière », Billy O'Callaghan présente le destin poignant de trois générations d'une même famille, mêlé à l'histoire de l'Irlande.
Le personnage central est Nancy, la mère. Jeune fille, elle quitte sa petite île de Clear poussée par la Grande Famine de 1852, pour trouver un emploi de domestique à Cork. Séduite et mise enceinte deux fois par un homme qui fuira ses responsabilités car déjà marié et père de famille. Chassée de son travail, elle accouchera et élèvera seule ses deux enfants, Jer et Mamie, en connaissant la misère, l'asile des pauvres et la prostitution avant de trouver finalement un peu de répit avec un emploi honnête en manufacture et une aide, en pointillé, du géniteur revenu à de meilleurs sentiments.
Nous suivons aussi son fils Jer, dans les années 20. Mis en cellule à la veille de l'enterrement de sa soeur Mamie pour l'empêcher faire du mal à son beau frère qu'il juge responsable de cette mort, il revit la misère de son enfance, la dureté de sa vie de soldat de la Grande Guerre, mais aussi l'amour de sa propre famille et l'énigme des rapports entre sa mère et de son père pour ses yeux d'enfant.
Le roman se termine enfin en 1984 avec Nelly, la fille de Jer, qui, vieillissante, se remémore sa vie, et, en particulier, l'épisode tragique de la mort de son 1er bébé. (qui donne son titre au livre).
Ces trois histoires s'étendent sur presque un siècle et demi, mais même si la vie quotidienne des hommes s'est un peu améliorée avec le temps, il est frappant de voir que la pauvreté reste toujours aussi présente et qu'ils sont toujours aussi peu maitres de leur destin. Ainsi, Nelly dans les années 80 habite toujours au même endroit que sa grand-mère, dans une maison aussi petite et possède à peine plus qu'elle un siècle plus tôt ! Ce qui leur permet de résister malgré tout avec dignité et humour (parfois) aux épreuves qui se répètent, c'est le travail, la famille, l'entraide d'une vie simple racontée sans misérabilisme.