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D'abord j'ai vu cette couverture, avec ce gosse des rues espiègle, qui essayait de franchir ce mur trois fois trop haut pour lui. Un mur tout en brique de ceux qu'on trouve dans les vieilles ruelles. Tout un symbole. Une image gris bleu qui respire la mélancolie des jours anciens. Ensuite j'ai vu le titre sans même une majuscule « parfois le silence est une prière » comme un morceau de poésie, posé là en toute humilité avec au dessus le nom de billy o'callaghan, lui aussi sans majuscule plein de simplicité.

Parfois les couvertures tiennent leurs promesses.

J'ai tout de suite été séduite pas la plume simple et désarmante tellement elle saisie par l'émotion qui la traverse. Je me suis laissée surprendre par des phrases lumineuses qui m'ont cueillies sans que je m'y attende.

Cette histoire, c'est celle d'une famille sur trois générations. Des morceaux de vies, celles de Nancy la grand-mère, Jer le fils et Nellie la petite fille. A travers ces vies c'est l'Irlande qui se raconte dans toute sa misère et son humilité, mais aussi dans sa détermination à vivre et dans ses valeurs. C'est l'histoire de gens simples et fiers pour qui leurs proches méritent tous les sacrifices.

Mais Billy O, Callaghan nous offre surtout un beau portrait de femme à travers le personnage de Nancy. Une femme qui a survécu à la grande famine et souffert mille maux. Si elle avait été un homme les choses auraient été bien différentes mais en tant que femme elle fut plus d'une fois condamnée à subir. Encaissant les coups du sort et refusant d'abandonner elle n'a jamais baissé les bras. Une force qui a traversé les générations pour arriver jusqu'à Nellie, petit bout de femme qui n'a rien à envier à son ancêtre. Un personnage touchant qui inspire le respect et clos le récit sur la pointe des pieds.

Et puis au milieu de ces femmes, car il y en a bien d'autres, se trouvent quelques hommes, principalement Jer, le fils de Nancy et le père de Nellie. Un personnage digne et fragile à la foi, habité par la colère et l'amour. Un mélange explosif dont il tient les rênes grâce à sa dignité sans faille.

Un livre à fleur de peau. Une poésie délicate et mélancolique qui habite les pages. Un récit qui parle des choses simples parce qu'elles ont souvent bien plus d'importance que celle qu'on leur accorde.
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En cette période estivale où les listes de lecture "de plage " fleurissent , je me demande si il existe un auteur irlandais offrant un roman joyeux ...

Peu importe, car j'ai aimé rencontrer les membres de la famille de l'auteur qui nous livre pour trois d'entre eux des pans de vie où tout bascule.

L'histoire commence avec Jer, le fils , au moment du décès de sa soeur Mamie lié à l'enfer qu'elle a vécu avec un homme violent.
Jer, profondément marqué par son expérience de soldat dans les tranchées pendant la première guerre mondiale , ne supporte pas l'idée de rencontrer son beau-frère sans lui faire payer son comportement.
Il était très lié à sa soeur ainée , soudés par le combat que leur mère a mené pendant leur enfance contre la pauvreté .

Irlande, début du XX ème siècle, Mary, la mère quitte l'Ile de Clear à 16 ans après des années de famine et de misère, elle est seule et tente de survivre à Cork où elle trouve un travail chez une vieille femme acariâtre mais elle se laisse séduire par la prestance et les belles paroles de Mickaël Egan .
Enceinte, elle n'a d'autres solutions que d'aller à l'asile des pauvres , une véritable prison où on devine que les conditions de vie sont affreuses .
Son obsession est la survie de ses enfants.

La dernière partie se passe en 1982 , au moment de la fin de la vie de Nelly, la fille de Jer , qui se remémore un épisode tragique de sa jeune vie de mère .

Des gens simples , dignes dans leur malheur qui ne s'apitoient pas sur leur sort et de cette obstination à vivre avec les autres sans baisser les bras et la tête haute nait l'empathie chez le lecteur.

L'écriture est également sans fioritures , il n'y a aucun misérabilisme ni voyeurisme.
Les images les plus dures sur lesquelles l'auteur s'étend sont celles des souvenirs de guerre de Jer , gravés dans le plus profond de son être.
Celles de l'asile des pauvres ne sont qu'ébauchées , cela suffit à entrevoir les souffrances et la dureté de cette vie.
Lu le 14 juillet 2023
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Trois destins ravagés, trois vies de douleur et de labeur.
Il n'y a pas de misérabilisme chez Billy O'Callaghan mais l'exigence de raconter fidèlement le malheur de sa famille, à l'image d'une nation irlandaise qui forgea avec dignité son identité dans les calamités. Quand il faut survivre, il n'est plus question de honte ni de déshonneur.
Les femmes de ce roman sont résilientes et sujettes à la compassion. Il semble qu'au contraire des hommes, la violence et l'injustice les adoucissent, et ravivent leur humanité : « Les femmes que je connais tendent à avoir plus de coeur, peut-être parce qu'elles sont habituées à souffrir d'une manière que les hommes ne connaissent pas ».
Les hommes font ce qu'ils peuvent. Ils n'échappent pas à leur nature, à cette viscérale envie d'en découdre. Plus qu'à leurs paroles, c'est à leurs actes qu'on les reconnaît.
Si Billy O'Callaghan n'a pas le talent de Victor Hugo, il en a l'extrême indulgence, cette même capacité à excuser les bassesses du genre humain, à se méfier des donneurs de leçons (le clergé en tête) et de tous ceux qui, sans jamais avoir connu l'indigence, en jugent hâtivement les dommages collatéraux. Non, tout s'explique, tout se comprend, pourvu qu'on tende l'oreille et que l'on change de regard.
Sans s'égarer, sans rabattre les clichés, sans se soucier de ce que le lecteur pourrait attendre ou espérer, l'auteur s'immisce à merveille dans la psyché de ses personnages au point de susciter en nous une empathie sans limite.
Bilan : 🌹🌹
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Avec Parfois le silence est une prière, Billy O'Callaghan, qui fait partie de la nouvelle génération d'écrivains irlandais talentueux raconte l'Irlande à travers trois personnages et trois époques différentes.

« Parfois le silence est une prière » retrace l'histoire de la propre famille de l'auteur irlandais à travers les voix de trois ancêtres à des moments décisifs de leur vie. le roman est ainsi divisé en 3 parties, dédiées à 3 histoires différentes mais liées.

Billy O'Callaghan parcourt environ 100 ans de la vie (surtout de la survie…) de sa famille sur plusieurs générations, utilisant les voix de son arrière-grand-père, de son arrière-arrière-grand-mère et de sa grand-mère.

Il raconte son histoire après avoir écouté celles de sa grand mère a-t-il confié lors du festival littéraire de la Villa Gillet dernièrement. C'est peut-être parce qu'il est "directement" impliqué ou lié aux personnages que le roman est à la fois si juste et poignant.

Ainsi le roman est divisé en trois parties, chaque partie éclairant le destin d'un personnage différent qui parle à la première personne. Bien entendu, ces trois personnages ont des liens de parenté.

C'est avec Jer que s'ouvre Parfois le silence est une prière. Nous sommes en 1920, Jer est hanté par les souvenirs de la première guerre et est confronté à la mort de sa soeur Marie.

Dans la seconde partie du roman, nous faisons connaissance de la mère de Jer, Nancy, qui a quitté l'île de Clear, fuyant la famine et la mort. C'est son histoire qui m'a le plus touché. Enfin on accompagne Nelly, la petite fille de Nancy, dans ses derniers jours de vie en 1982.

Tous ont été confrontés à des situations difficiles et tous ont fait face, en restant fidèles à ce qu'ils étaient.

Un roman poignant sur l'humanité des gens simples en quête de rédemption.

Merci à la traductrice Carine Chichereau, grâce à qui, j'ai pu lire la plume délicate, sensible et pleine d'humanité de Billy O'Callaghan.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Trois parties, trois temporalités, trois personnages d'une même famille.

1920. Jer est rentré de la guerre. Quand il était soldat, il revenait au village dès qu'il le pouvait, retrouver Mary, qui deviendra son épouse, sa mère et sa soeur Mamie. Aujourd'hui Mamie est décédée, et Jer ressent une rage sourde envers Ned Spillane, son beau-frère alcoolique, qu'il considère comme responsable.

1911. Nancy se remémore son enfance miséreuse sur l'île de Clear Island, sa rencontre à l'âge de 19 ans avec Michael Egan qui lui fera deux enfants, Mamie et Jer, la condamnant à une vie de honte, de pauvreté et de sacrifices.

1982. Nellie, l'une des filles de Jer, attend paisiblement « la fin » entourée des siens : ses enfants et petits-enfants, dont le petit Bill (l'auteur) alors âgé de 7 ans.

D'une plume pudique et mélancolique, Billy O'Callaghan nous livre un récit familial vibrant d'innocence bafouée, de désir enfoui, de pulsions de vengeance, de rêves inaccomplis, de résilience et de renoncement. Mais aussi de liens familiaux certainement renforcés par les épreuves et les coups du sort.

En filigrane, plus d'un siècle de l'histoire de son pays et de populations civiles confrontées à la famine, la guerre et l'indigence.

Une magnifique découverte, qui m'a donné envie de découvrir Les amants de Coney Island, du même auteur.


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Trois voix, trois époques, une même famille. Et beaucoup d'émotion. Billy O'Callaghan retrace l'histoire de sa propre famille dans l'Irlande de la fin du 19ème siècle et du 20ème siècle à travers quelques faits marquants, un sentiment d'appartenance et des portraits aussi poignants qu'incarnés. Des figures marquées par les années de dur labeur, des corps ployés et noués par l'effort autant que par les chagrins. Des vies rudes qui tendent à l'essentiel et parviennent pourtant à saisir quelques étincelles de bonheur.

Le premier à prendre la parole est Jer, diminutif de Jeremiah. Nous sommes en 1920 et le décès de Mamie, sa soeur ainée ravive les souvenirs de leur enfance auprès de leur mère, Nancy qui prend la parole dans une seconde partie où se déploie la réalité d'une vie de misère éclairée par un amour infini pour ses enfants et un courage à toute épreuve. La troisième voix sera celle de l'apaisement, dans les années 1980 avec Nellie, la plus jeune fille de Jer qui nous accueille au crépuscule de sa vie. Auprès d'elle joue un petit garçon prénommé Bill, son petit-fil que l'on présume être l'auteur. Comment ne pas être bouleversé par le destin de Nancy, fracassé pour avoir cru mériter un peu de tendresse dans une société où les femmes sont à la merci d'hommes rendus plus violents par des conditions de vie indignes ? Comment ne pas être touché par la figure de Jer, tout en maîtrise malgré des antécédents qui auraient pu l'enfermer dans une spirale de violence ? A travers le récit de Nellie on peut mesurer tout le chemin accompli et vibrer du bel hommage rendu par l'auteur aux générations qui l'ont précédé et porté sur le devant de la scène.

Si les sentiments traversent volontiers les pages c'est sans aucun doute grâce à la finesse de l'écriture de Billy O'Callaghan (et de sa traductrice), à sa façon d'esquisser avec précision et légèreté sans jamais forcer le trait. Les images s'imposent naturellement. Malgré la rudesse, une petite lueur semble éclairer son récit, comme une façon de respecter la dignité de ceux dont il a fait ses personnages. Et ça serre le coeur.

Un roman touchant et sensible, qui tient toutes les promesses annoncées par la beauté de son titre.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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« D'autres mots encore, ils sont tous en moi parce que je les ai conservés ainsi qu'un oiseau affamé entrepose des miettes volées, et à certains moments, je les sors et me les répète, en en tirant le maximum, puisque c'est tout ce que j'ai. » *
Trois générations, trois retours sur l'histoire de l'Irlande et celle de la famille de l'auteur puisque ce récit est en partie inspiré des souvenirs de sa grand-mère et de ce qu'elle a appris des générations précédentes. Un texte remarquable, empli d'émotions, faisant la part belle à la résilience de ceux qui ont souffert de leur condition mais qui se sont battus pour s'en sortir. C'est beau, émouvant, enrichissant, captivant.
On commence avec Jer en 1920, puis on poursuit avec Nancy, sa mère en 1911 et on termine avec Nellie, la petite fille, en 1982, alors qu'elle est âgée et arrive en fin de vie. Chaque partie est écrite à la première personne, laissant la parole au personnage représenté. Chacun parle de sa vie, de son passé, des siens, de ses difficultés, oscillant entre hier et maintenant. Tous ont été confrontés à des situations difficiles. La mère a eu des enfants sans être mariée, le fils a subi la guerre et d'autres vicissitudes, Nellie se souvient d'un événement douloureux…. Mais tous trois sont restés debout, droits, faisant le maximum pour continuer à avancer en étant honnête et fidèle à eux-mêmes.
L'écriture de Billy O'Callaghan (merci à la traductrice) est lumineuse, pleine de sensibilité et de délicatesse. Lorsqu'il décrit, dans la première partie, la guerre et ses horreurs, il le fait avec « intelligence » (je ne trouve pas d'autres mots). Bien sûr, c'est dur, choquant (comme les scènes évoquées) mais le phrasé reste presque poétique et c'est tellement fluide qu'on peut tourner la page sans rester bloqué sur ce qui est horrible et ainsi poursuivre notre lecture. Son style sublime les mots, ils sont choisis (et je souligne le travail exceptionnel de Carine Chichereau) pour coller au plus près des ressentis, du quotidien partagé avec le lecteur. On est immédiatement dans l'histoire, au coeur de ce qui se joue.
En lisant ce roman, j'ai pensé au cinéaste Ken Loach qui montre la misère, les combats de ceux qu'on oublie, les conflits sociaux… Plusieurs fois j'ai ressenti que les protagonistes de cette famille auraient eu envie d'agir autrement mais qu'il fallait obéir à une règle : « on reste à sa place » et on ne se mêle pas de ce qui ne nous regarde pas (même si parfois….) parce qu'à l'extérieur, il ne faut pas faire parler de soi ou des siens. Les femmes sont fortes, s'accrochent pour sortir de la détresse dans laquelle elles sont que ce soit financièrement, moralement, physiquement… Elles ont de la volonté et du caractère, elles sont admirables. Loin d'un quotidien facile, elles captent chaque bribe de petit bonheur. Parfois c'est noir, rude, la vie ne fait pas de cadeau mais toujours elles se relèvent et continuent.
Trois destins ordinaires vécus par des personnes extraordinaires. Un livre magnifique !
*page 20

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Je ne connaissais pas Billy O'Callaghan et je suis heureux d'avoir découvert cet auteur Irlandais par une critique dans le 1 au moment du festival des étonnants voyageurs.
Ce fut une superbe découverte car nous allons vivre la vie de 3 personnages qui s'étirent sur un siècle entre la fin de la famine au 19 ème siècle et le début des années 80 au 20ème siècle.
3 beaux personnages qui nous font vivre leurs vies compliquées, entre famines, prostition, misères mais aussi le bonheur et la douceur de la vie en famille.
Malgré les étapes douloureuses de leur vie, il y a toujours dans ces pages, l'amour des leiux, de la vie dans ce sud Irlandais, la vie d'un siècle disparu et surtout l'amour des siens.
Un roman que je recommande vraiment
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Bel hommage à quelques membres de sa lignée familiale. Billy O'Callaghan est l'arrière arrière petit fils.

Le livre est découpé en trois parties.
- Jer. 1920.
L'arrière grand-père maternel.
- Nancy 1911.
L'arrière arrière grand-mère de Billy, mère de Jer.
-Nellie. 1982.
La grand-mère maternelle de Billy, et fille de Jer.

Irlande, en quatrième de couverture il est écrit trois moments charnières de l'histoire irlandaise, le lendemain des grandes famines, la veille de l'indépendance et l'aube de la modernité.
En fait, je n'ai guère perçu ces moments précités, ce n'est pas l'objet du livre.
De même il ne s'agit pas d'une réflexion psychologique de ce que chacun a reçu en héritage comme façonnant sa personnalité et ses identités.
Hommage me paraît le mot juste.

Livre un, Jer.
Grand gaillard, fort droit et juste avec ses faiblesses et ses fantômes.
Enfance pénible que nous retrouverons dans le chapitre Nancy, les affres de la première guerre mondiale, la mort de sa soeur à laquelle un lien fort l'unissait. Pauvre Mamie.
Livre 2. Nancy.
Comment peut on vivre pauvre à ce point. Livrée à elle même pas encore adulte survit comme elle le peut, une relation sans avenir mais d'où elle aura ses deux enfants. Puis après une multitude d'épreuves une certaine sérénité des plus méritées.
Livre 3. Nellie.
Une épreuve encore, puis à l'aube de sa fin de vie, un regard sur ses fantômes et son entourage affectueux.

Beau livre donc et belle écriture chargée d'émotion que Billy O'Callaghan nous fait partager avec talent.
On s'attache aux personnages et c'est avec tristesse que nous les accompagnons jusqu'à la fin de leur vie.

Bémol s'il me prend d'en écrire.

Nancy, Jer et Nellie, mais pourquoi pas les autres ?

Cinquième génération, celle de l'auteur donc. Pas évoquée ce qui est un peu dommage afin de ne pas en rester à ces pommes de terres pourries encore sous terre et immangeables pour qui n'a pas de quoi manger.

Une remarque.

Combien ne savent rien de leurs ancêtres issus d'une époque où on ne se racontait pas.

La phrase de la fin comme j'aime à les citer. A nouveau en paix, je me renfonce dans mon oreiller et, en lui souriant, je ferme les yeux.

Commentaire. Ne pas être seul, jusqu'à la fin.
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Dans le roman« Parfois le silence est une prière », Billy O'Callaghan présente le destin poignant de trois générations d'une même famille, mêlé à l'histoire de l'Irlande.
Le personnage central est Nancy, la mère. Jeune fille, elle quitte sa petite île de Clear poussée par la Grande Famine de 1852, pour trouver un emploi de domestique à Cork. Séduite et mise enceinte deux fois par un homme qui fuira ses responsabilités car déjà marié et père de famille. Chassée de son travail, elle accouchera et élèvera seule ses deux enfants, Jer et Mamie, en connaissant la misère, l'asile des pauvres et la prostitution avant de trouver finalement un peu de répit avec un emploi honnête en manufacture et une aide, en pointillé, du géniteur revenu à de meilleurs sentiments.
Nous suivons aussi son fils Jer, dans les années 20. Mis en cellule à la veille de l'enterrement de sa soeur Mamie pour l'empêcher faire du mal à son beau frère qu'il juge responsable de cette mort, il revit la misère de son enfance, la dureté de sa vie de soldat de la Grande Guerre, mais aussi l'amour de sa propre famille et l'énigme des rapports entre sa mère et de son père pour ses yeux d'enfant.
Le roman se termine enfin en 1984 avec Nelly, la fille de Jer, qui, vieillissante, se remémore sa vie, et, en particulier, l'épisode tragique de la mort de son 1er bébé. (qui donne son titre au livre).
Ces trois histoires s'étendent sur presque un siècle et demi, mais même si la vie quotidienne des hommes s'est un peu améliorée avec le temps, il est frappant de voir que la pauvreté reste toujours aussi présente et qu'ils sont toujours aussi peu maitres de leur destin. Ainsi, Nelly dans les années 80 habite toujours au même endroit que sa grand-mère, dans une maison aussi petite et possède à peine plus qu'elle un siècle plus tôt ! Ce qui leur permet de résister malgré tout avec dignité et humour (parfois) aux épreuves qui se répètent, c'est le travail, la famille, l'entraide d'une vie simple racontée sans misérabilisme.
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