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Carine Chichereau (Traducteur)
EAN : 9782267050981
288 pages
Christian Bourgois Editeur (11/05/2023)
4.23/5   30 notes
Résumé :
Au milieu du XIXe siècle, à seize ans, Nancy quitte la petite île de Clear pour laisser derrière elle son enfance marquée par les famines et la mort. Elle trouve un emploi à Cork, dans le sud de l'Irlande, mais quand elle tombe enceinte après s'être laissé séduire par le jardinier, sa vie prend une tournure dramatique. Son destin, et celui de ses enfants et petits-enfants, sera marqué par la misère et la honte, mais aussi par le courage et la volonté de vivre digne... >Voir plus
Que lire après Parfois le silence est une prièreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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En cette période estivale où les listes de lecture "de plage " fleurissent , je me demande si il existe un auteur irlandais offrant un roman joyeux ...

Peu importe, car j'ai aimé rencontrer les membres de la famille de l'auteur qui nous livre pour trois d'entre eux des pans de vie où tout bascule.

L'histoire commence avec Jer, le fils , au moment du décès de sa soeur Mamie lié à l'enfer qu'elle a vécu avec un homme violent.
Jer, profondément marqué par son expérience de soldat dans les tranchées pendant la première guerre mondiale , ne supporte pas l'idée de rencontrer son beau-frère sans lui faire payer son comportement.
Il était très lié à sa soeur ainée , soudés par le combat que leur mère a mené pendant leur enfance contre la pauvreté .

Irlande, début du XX ème siècle, Mary, la mère quitte l'Ile de Clear à 16 ans après des années de famine et de misère, elle est seule et tente de survivre à Cork où elle trouve un travail chez une vieille femme acariâtre mais elle se laisse séduire par la prestance et les belles paroles de Mickaël Egan .
Enceinte, elle n'a d'autres solutions que d'aller à l'asile des pauvres , une véritable prison où on devine que les conditions de vie sont affreuses .
Son obsession est la survie de ses enfants.

La dernière partie se passe en 1982 , au moment de la fin de la vie de Nelly, la fille de Jer , qui se remémore un épisode tragique de sa jeune vie de mère .

Des gens simples , dignes dans leur malheur qui ne s'apitoient pas sur leur sort et de cette obstination à vivre avec les autres sans baisser les bras et la tête haute nait l'empathie chez le lecteur.

L'écriture est également sans fioritures , il n'y a aucun misérabilisme ni voyeurisme.
Les images les plus dures sur lesquelles l'auteur s'étend sont celles des souvenirs de guerre de Jer , gravés dans le plus profond de son être.
Celles de l'asile des pauvres ne sont qu'ébauchées , cela suffit à entrevoir les souffrances et la dureté de cette vie.
Lu le 14 juillet 2023
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Trois destins ravagés, trois vies de douleur et de labeur.
Il n'y a pas de misérabilisme chez Billy O'Callaghan mais l'exigence de raconter fidèlement le malheur de sa famille, à l'image d'une nation irlandaise qui forgea avec dignité son identité dans les calamités. Quand il faut survivre, il n'est plus question de honte ni de déshonneur.
Les femmes de ce roman sont résilientes et sujettes à la compassion. Il semble qu'au contraire des hommes, la violence et l'injustice les adoucissent, et ravivent leur humanité : « Les femmes que je connais tendent à avoir plus de coeur, peut-être parce qu'elles sont habituées à souffrir d'une manière que les hommes ne connaissent pas ».
Les hommes font ce qu'ils peuvent. Ils n'échappent pas à leur nature, à cette viscérale envie d'en découdre. Plus qu'à leurs paroles, c'est à leurs actes qu'on les reconnaît.
Si Billy O'Callaghan n'a pas le talent de Victor Hugo, il en a l'extrême indulgence, cette même capacité à excuser les bassesses du genre humain, à se méfier des donneurs de leçons (le clergé en tête) et de tous ceux qui, sans jamais avoir connu l'indigence, en jugent hâtivement les dommages collatéraux. Non, tout s'explique, tout se comprend, pourvu qu'on tende l'oreille et que l'on change de regard.
Sans s'égarer, sans rabattre les clichés, sans se soucier de ce que le lecteur pourrait attendre ou espérer, l'auteur s'immisce à merveille dans la psyché de ses personnages au point de susciter en nous une empathie sans limite.
Bilan : 🌹🌹
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Avec Parfois le silence est une prière, Billy O'Callaghan, qui fait partie de la nouvelle génération d'écrivains irlandais talentueux raconte l'Irlande à travers trois personnages et trois époques différentes.

« Parfois le silence est une prière » retrace l'histoire de la propre famille de l'auteur irlandais à travers les voix de trois ancêtres à des moments décisifs de leur vie. le roman est ainsi divisé en 3 parties, dédiées à 3 histoires différentes mais liées.

Billy O'Callaghan parcourt environ 100 ans de la vie (surtout de la survie…) de sa famille sur plusieurs générations, utilisant les voix de son arrière-grand-père, de son arrière-arrière-grand-mère et de sa grand-mère.

Il raconte son histoire après avoir écouté celles de sa grand mère a-t-il confié lors du festival littéraire de la Villa Gillet dernièrement. C'est peut-être parce qu'il est "directement" impliqué ou lié aux personnages que le roman est à la fois si juste et poignant.

Ainsi le roman est divisé en trois parties, chaque partie éclairant le destin d'un personnage différent qui parle à la première personne. Bien entendu, ces trois personnages ont des liens de parenté.

C'est avec Jer que s'ouvre Parfois le silence est une prière. Nous sommes en 1920, Jer est hanté par les souvenirs de la première guerre et est confronté à la mort de sa soeur Marie.

Dans la seconde partie du roman, nous faisons connaissance de la mère de Jer, Nancy, qui a quitté l'île de Clear, fuyant la famine et la mort. C'est son histoire qui m'a le plus touché. Enfin on accompagne Nelly, la petite fille de Nancy, dans ses derniers jours de vie en 1982.

Tous ont été confrontés à des situations difficiles et tous ont fait face, en restant fidèles à ce qu'ils étaient.

Un roman poignant sur l'humanité des gens simples en quête de rédemption.

Merci à la traductrice Carine Chichereau, grâce à qui, j'ai pu lire la plume délicate, sensible et pleine d'humanité de Billy O'Callaghan.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Trois parties, trois temporalités, trois personnages d'une même famille.

1920. Jer est rentré de la guerre. Quand il était soldat, il revenait au village dès qu'il le pouvait, retrouver Mary, qui deviendra son épouse, sa mère et sa soeur Mamie. Aujourd'hui Mamie est décédée, et Jer ressent une rage sourde envers Ned Spillane, son beau-frère alcoolique, qu'il considère comme responsable.

1911. Nancy se remémore son enfance miséreuse sur l'île de Clear Island, sa rencontre à l'âge de 19 ans avec Michael Egan qui lui fera deux enfants, Mamie et Jer, la condamnant à une vie de honte, de pauvreté et de sacrifices.

1982. Nellie, l'une des filles de Jer, attend paisiblement « la fin » entourée des siens : ses enfants et petits-enfants, dont le petit Bill (l'auteur) alors âgé de 7 ans.

D'une plume pudique et mélancolique, Billy O'Callaghan nous livre un récit familial vibrant d'innocence bafouée, de désir enfoui, de pulsions de vengeance, de rêves inaccomplis, de résilience et de renoncement. Mais aussi de liens familiaux certainement renforcés par les épreuves et les coups du sort.

En filigrane, plus d'un siècle de l'histoire de son pays et de populations civiles confrontées à la famine, la guerre et l'indigence.

Une magnifique découverte, qui m'a donné envie de découvrir Les amants de Coney Island, du même auteur.


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Bel hommage à quelques membres de sa lignée familiale. Billy O'Callaghan est l'arrière arrière petit fils.

Le livre est découpé en trois parties.
- Jer. 1920.
L'arrière grand-père maternel.
- Nancy 1911.
L'arrière arrière grand-mère de Billy, mère de Jer.
-Nellie. 1982.
La grand-mère maternelle de Billy, et fille de Jer.

Irlande, en quatrième de couverture il est écrit trois moments charnières de l'histoire irlandaise, le lendemain des grandes famines, la veille de l'indépendance et l'aube de la modernité.
En fait, je n'ai guère perçu ces moments précités, ce n'est pas l'objet du livre.
De même il ne s'agit pas d'une réflexion psychologique de ce que chacun a reçu en héritage comme façonnant sa personnalité et ses identités.
Hommage me paraît le mot juste.

Livre un, Jer.
Grand gaillard, fort droit et juste avec ses faiblesses et ses fantômes.
Enfance pénible que nous retrouverons dans le chapitre Nancy, les affres de la première guerre mondiale, la mort de sa soeur à laquelle un lien fort l'unissait. Pauvre Mamie.
Livre 2. Nancy.
Comment peut on vivre pauvre à ce point. Livrée à elle même pas encore adulte survit comme elle le peut, une relation sans avenir mais d'où elle aura ses deux enfants. Puis après une multitude d'épreuves une certaine sérénité des plus méritées.
Livre 3. Nellie.
Une épreuve encore, puis à l'aube de sa fin de vie, un regard sur ses fantômes et son entourage affectueux.

Beau livre donc et belle écriture chargée d'émotion que Billy O'Callaghan nous fait partager avec talent.
On s'attache aux personnages et c'est avec tristesse que nous les accompagnons jusqu'à la fin de leur vie.

Bémol s'il me prend d'en écrire.

Nancy, Jer et Nellie, mais pourquoi pas les autres ?

Cinquième génération, celle de l'auteur donc. Pas évoquée ce qui est un peu dommage afin de ne pas en rester à ces pommes de terres pourries encore sous terre et immangeables pour qui n'a pas de quoi manger.

Une remarque.

Combien ne savent rien de leurs ancêtres issus d'une époque où on ne se racontait pas.

La phrase de la fin comme j'aime à les citer. A nouveau en paix, je me renfonce dans mon oreiller et, en lui souriant, je ferme les yeux.

Commentaire. Ne pas être seul, jusqu'à la fin.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ma vie ressemble à des traces de pas dans un champ enneigé, où beaucoup de détails demeurent dissimulés. Seuls le pire et le meilleur subsistent, ce qui a eu le plus d'impact.
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Peut-être est-ce vrai que le temps apaise, mais il faut aussi reconnaître que parfois la vie se brise d'une manière qu'on ne peut jamais réparer. Nous observons, nous attendons, nous prenons dans nos mains celles de nos mourants, nous essayons de les réconforter lorsqu'il n'y a plus rien à dire, puis nous les mettons en terre, nous pleurons pendant un moment pour eux et pour nous-mêmes. Et quand le temps a passé - parce que nous n'avons pas le choix -, nous cherchons parmi les fragments de ce qui nous reste une raison de continuer, alors nous revenons dans un monde indifférent à nos tribulations qui a poursuivi sa course, et nous continuons de respirer jusqu'à ce que nos poumons se tarissent. On ne peut pas vraiment se remettre de ce genre de pertes, de la mort d'un conjoint ou d'un enfant, mais il faut bien le supporter.
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