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Citations sur L'Habitude d'être (28)

A "A" (une lectrice devenue son amie à laquelle elle écrit régulièrement)
28 juin 1956
Vous avez tort de croire que je sais depuis longtemps qu'on n'accomplit rien en s'en tenant à la surface des choses. Comme tout le monde, j'ai dû apprendre cela peu à peu et à la dure ; surtout, me semble-t-il, durant ces dernières années, grâce à deux circonstances : la maladie et le succès. L'une des deux ne m'aurait pas menée bien loin, mais je garantis la combinaison. Je n'ai jamais visité d'autres pays que celui de la maladie et dans un sens, c'est une expédition qui vous enrichit davantage qu'un long voyage en Europe. C'est aussi un endroit où il n'y a personne qui puisse vous accompagner.
(...) Je viens d'une famille qui considère que la seule émotion digne d'être manifestée est l'irritation. Chez certains elle provoque de l'urticaire, chez d'autres une vocation littéraire, chez moi : les deux...
(p 132-133 de l'édition L'imaginaire Gallimard)
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A Janet McKane,
25 juillet 1963
Merci pour l’excellent article sur Chagall. Comme je ne reçois jamais Atlantic, je l’aurais manqué et Chagall est un de mes peintres favoris. L’année dernière, je l’ai vu interviewé à la télé par un jeune snobinard du Musée de Boston. D’abord il a demandé à Chagall quels maîtres l’avaient influencé, énonçant sa question très longuement, très subtilement, pour claironner sa haute culture, et donner à tout un chacun, y compris à Chagall, un cours sur la nature des influences susceptibles de marquer un artiste. Quand il a finalement laissé à Chagall une chance de répondre, celui-ci lui a dit, le plus simplement possible, qu’il avait d’abord et surtout été influencé par sa mère. Le pauvre garçon en est resté interloqué un bon moment… (p 348 L’imaginaire, Gallimard)
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A "A" 6 avril 1957
Figurez-vous que le bébé de Mme F., un petit garçon de seize mois, vient d'avoir une crise intestinale. Ma mère à demandé à Mme F. ce qu'elle lui avait donné à manger. "Rien de spécial, a répondu Mme F. Hier soir, il n'a mangé qu'une saucisse. --- Une saucisse ! s'est exclamée ma mère. --- Oh, ça ne peut pas lui faire de mal, a dit Mme F., Il en mange depuis l'âge de six mois. (p 160 édition L'imaginaire Gallimard)
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A Cecil Dawkins
9 décembre 1958
… Quand on m’interviewe, je me sens toujours comme une vache totalement « sèche » qu’on essaierait de traire. Allez-vous-en savoir ce qui en sortira ! L’autre jour, une dame m’a demandé quel était mon auteur favori. J’ai dit que j’aimais bien James et Conrad, et, une minute plus tard, la dame m’a lancé : «  Si James Conrad est votre auteur favori, que pensez-vous de… » Quand je parviens à prononcer une phrase, elle est comprise de travers ! p 211
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J'ai dû aller me faire photographier comme m'en priait mon éditeur. Toutes les photos sont mauvaises. Sur celle que j'ai envoyées, on dirait que je viens de mordre ma grand-mère et que c'est un des rares plaisirs qui me reste en ce monde. Mais toutes les autres sont encore pires.
A Sally et Robert Fitzgerald, Jeudi (non daté, début de 1952).
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La seule chose que je souhaite voir, en France, c'est la chapelle de Matisse, à Vence, mais, bien sûr, on ne s'approchera même pas d'endroits pareils.
A "A", 14 décembre 1957.
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Je n’ai vraiment commencé à lire qu’après la fin des études secondaires ; et alors, je me suis mise à écrire en même temps. Quand je suis partie pour l'université d'Iowa, je n'avais jamais entendu parler de Faulkner, de Kafka et de Joyce et n'avais, évidemment, jamais ouvert un de leurs livres. Je me suis donc jetée sur tout en même temps, au point qu'aucun écrivain, je crois, ne m'a influencée, à lui seul. J'ai lu tous les romanciers catholiques, Mauriac, Bernanos, Bloy, Greene, Waugh, et des tas de dingue comme Djuna Barnes et Dorothy Richardson et Virginia Woolf (ce qui est, évidemment, injuste, pour cette chère dame). J'ai avalé aussi les meilleurs auteurs du Sud, Faulkner, les Tate, K.A. Porter, Eudora Welty, et Peter Taylor. J'ai découvert les Russes, moins Tolstoï que Dostoïevski, Tourgeniev, Tchekhov, et Gogol. J'ai adoré Conrad dont j'ai presque lu tous les livres. J'ai totalement sauté des gens comme Dreiser, Anderson (à part quelques nouvelles) et Thomas Wolfe. Il me semble avoir appris des choses chez Hawthorne, Flaubert, Balzac et quelques-unes chez Kafka, bien que je n'aie jamais été capable de finir un de ses romans. J'ai presque lu tout Henry James, par sens du devoir et parce qu'avec lui j'ai l'impression qu'il m'arrive quelque chose au ralenti, mais qui se produit quand même. J'ai admiré les Vies de poètes du Dr. Johnson, mais toujours, ce qui émerge de ma mémoire, ce sont les Contes comiques d'Edgar Allan Poe. Je suis sûre qu'il les a écrits en état d'ébriété.
A "A", 28 août 1955.
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Durant les six premières années, j'ai fréquenté l'école des Sœurs et, sous leur influence, j'ai développé une sorte de complexe auquel Freud n'a pas pensé, une espèce d'allergie aux anges. De ma huitième à ma douzième année, j'avais pour habitude de me retirer dans une chambre fermée à clé où je faisais des grimaces féroces, tourbillonnais sur moi-même, les poings serrés, pour mettre mon ange K.O. Il s'agissait de l'ange gardien qui, nous assuraient les Sœurs, se tenait aux côtés de chacune de nous. Et ne vous quittait jamais d'une semelle ! J'éprouvais pour lui une haine totale. Je suis sûre de lui avoir décoché un coup de pied et d'avoir ensuite mordu la poussière. Impossible de blesser un ange, mais j'aurais été heureuse de savoir que je lui avais sali les plumes (je le voyais couvert de plumes).
A « A », 17 janvier 1956.
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Alors, comme ça, vous avez une décision à prendre. Il s'agit de savoir si vous vivrez toute votre vie avec un homme. Je suis sûre que cela exige, de n'importe qui, une métamorphose qui ne peut s'accomplir qu'avec le secours de la grâce. Mes prières manquent un peu d'émotion, mais elles sont régulières, pour ne pas dire obstinées, et vous y figurez.
A Maryat Lee, 19 mai 1957.
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Si le paon se trouvait là, c'est parce qu'il est normal d'en rencontrer en pareil endroit, et lorsque vous avez un paon, vous avez une carte du monde.
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