Putain, qu'est-ce qu'ils tirent mal!
Je comprendrais plus tard que la plupart de nos ennemis pensaient qu'Allah guidait la trajectoire de leurs balles. Dans ce cas, pourquoi prendre la peine de viser? Leur foi est sans doute l'une des raisons pour lesquelles je suis toujours en un seul morceau aujourd'hui.
Je finirais par comprendre que la combinaison adrénaline, mémoire musculaire et concentration surhumaine ne laisse aucune place à la peur au cours d'une fusillade. Cela ne veut pas dire que je refoulais la peur, mais tout simplement que je n'avais plus le moindre neurone disponible pour l'accueillir.
Cette force mentale n'est l'apanage d'aucune ethnie ni d'aucune couleur de peau. Elle n'est pas fonction de votre taille, de votre musculature ou de votre QI. Au final, ce qui compte, c'est votre ténacité, et soit vous êtes né avec, soit vous n'y arriverez jamais.
La liberté elle-même a été attaquée ce matin par un lâche sans visage, et la liberté sera défendue.
George W. Busch
Les attaques de requins restent rares et aucun SEAL n'a encore été mordu par l'un d'entre eux. Les entrainements se poursuivaient donc, même quand des ailerons étaient repérés. Le seul conseil que donnait notre manuel d'instruction était "Agir avec prudence". Mais il existe une autre sorte de prédateur géant sur cette île : l'instructeur SEAL. Ce petit morceau de terre étant assez éloigné du contre de commandement de Coronado, les instructeurs avaient les coudées franches. Ils avaient même un slogan pour les quarante derniers jours de formation : "Personne ne vous entend crier".
Un journal de Bagdad dépêcha un reporter. Il demanda : « Qui a fait ça ? Qui est venu la nuit dernière ? » Des femmes lui répondirent : « Des ninjas, et ils sont venus avec des lions. »
La recette est simple : les instructeurs cherchent à recréer le stress du combat et à le mettre en œuvre dans un entrainement réaliste. Comme il ne s'agit pas d'un véritable combat, juste d'un entrainement, cela permet à chacun de prendre conscience que ce stress n'existe que dans son esprit, qu'il se l'impose à lui-même. En fin de compte, les galonnés tâchent de repérer ceux qui sont capables d'intégrer que le stress, quel qu'il soit, n'est qu'une vue de l'esprit. Même lorsque des bombes vous tombent sur la gueule et que des gens cherchent à vous tuer. Ce n'est pas votre angoisse qui vous sauvera la vie. Une telle réaction pourrait même entrainer votre mort. Êtes-vous capable de vous débarrasser d'un tel poids, ou allez-vous le laisser vous pourrir la journée ?
J’imagine que l’Instructeur A. était persuadé, en sa qualité de mentor, qu’il y avait suffisamment d’agressivité dans l’air comme ça. Et je serais prêt à parier que plusieurs candidats ne seraient pas allés jusqu’au bout de la sélection sans ce petit coup de pouce de l’Instructeur A. Il ne mentait pas quand il disait être là pour nous motiver.
« Je ne vous demanderai jamais de faire une chose impossible », disait-il. « Mais je vous ferai faire une chose très difficile. Puis une autre chose très difficile, et encore une chose très difficile, et ce sera comme ça jour après jour, huit mois durant. Ça pourrait sembler très long, d’enchaîner huit mois comme ça à partir de maintenant, mais ce n’est pas en pensant de cette manière que vous pourrez viser le long terme
J’ai toujours été un grand fana des traditions de la marine. J’appelle toujours les gens « matelot ». J’aime ce mot. Je pense qu’un jour j’ouvrirai un bar que je baptiserai « Au Matelot ». Je demanderai aux videurs de finir chacune de leurs phrases par ce mot. Je les imagine déjà flanquer un ivrogne à la porte : « Et ne remets plus les pieds au Matelot… matelot ! »
Pas question de faire le mouton. Rien ne me fait peur, le stress est une chose que je choisis d’assumer. Je continue à avancer pour voir ce qui m’attend.