Nous sortons alors qu’il vient de se mettre à neiger. Des flocons se posent sur ses cheveux et ses sourcils. On a l’impression qu’elle vient d’un autre monde. Elle lève les yeux vers le ciel noir et se met à rire comme une enfant. Une douce chaleur m’envahit. Je l’aime tellement…
Tu as comblé un vide dont on n’avait même pas conscience. En ton absence, cette vérité nous saute à la figure.
C’est super gênant.
Qu’est ce qui est super gênant?
Ta mère va me prendre pour une folle.
Pourquoi elle aurait tord de penser ça?
« 𝓙’𝓪𝓲 𝓻ê𝓿é 𝓭𝓮 𝓬𝓮𝓽𝓽𝓮 𝓼𝓬è𝓷𝓮. 𝓞𝓷 𝓮𝓼𝓽 𝓬𝓮𝓷𝓼é ê𝓽𝓻𝓮 𝓱𝓮𝓾𝓻𝓮𝓾𝔁 𝓭𝓮 𝓿𝓲𝓿𝓻𝓮 𝓬𝓮 𝓭𝓸𝓷𝓽 𝓸𝓷 𝓪 𝓻ê𝓿é, 𝓷𝓸𝓷? 𝓔𝓱 𝓫𝓲𝓮𝓷, 𝓹𝓪𝓼 𝓶𝓸𝓲. 𝓜𝓪𝓲𝓷𝓽𝓮𝓷𝓪𝓷𝓽 𝓺𝓾𝓮 𝓳’𝓪𝓲 𝓾𝓷 𝓪𝓹𝓮𝓻ç𝓾 𝓭𝓮 𝓬𝓮 𝓺𝓾𝓮 𝓳’é𝓹𝓻𝓸𝓾𝓿𝓮𝓻𝓪𝓲𝓼 𝓪𝓿𝓮𝓬 𝓮𝓵𝓵𝓮, 𝓳𝓮 𝓿𝓪𝓲𝓼 𝓹𝓪𝓼𝓼𝓮𝓻 𝓵𝓮 𝓻𝓮𝓼𝓽𝓮 𝓭𝓮 𝓶𝓪 𝓿𝓲𝓮 𝓮𝓷 𝓼𝓪𝓬𝓱𝓪𝓷𝓽 𝓪𝓾𝓼𝓼𝓲 à 𝓺𝓾𝓸𝓲 𝓳’𝓪𝓲 𝓻𝓮𝓷𝓸𝓷𝓬é. »
— Mais tu l’as sauvée, Will ! réplique ma mère. Et elle t’a sauvé.
Certaines choses sont trop fortes, trop effrayantes pour qu’on les affronte.
J’ai l’impression de me noyer. Mais ses yeux sont là pour m’empêcher de sombrer.