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Critique de florencem


Avec un titre comme celui-ci, impossible de ne pas être intrigué ne serait-ce qu'un petit peu ! Moi, en tout cas, j'ai tout de suite voulu savoir de quoi parlait le roman. Et le résumé comme le titre m'ont convaincu très rapidement que La première fois qu'on m'a embrassé je suis morte serait un bon moment de lecture. Une romance feelgood avec ce côté décalé que j'aime beaucoup, mais qui en même temps aborde des sujets délicats sans pour autant trop se prendre la tête. Un petit moment de bonheur que j'affectionne et qui donne un peu de soleil et le sourire.

Jubilee n'a pas de chance et c'est le moins que l'on puisse dire. A l'âge de six ans, les médecins lui ont diagnostiqué une maladie extrêmement rare : l'allergie aux êtres humains. Aucun contact possible sinon c'est l'accident voire la mort. Eric, lui, sort d'un divorce un peu houleux, sa fille ne veut plus lui parler, il a perdu son meilleur ami et se retrouve à élever le fils de ce dernier. Deux malheureux que l'on croise à un moment crucial de leur existence. Deux points très positifs dès le départ de l'histoire. le premier, nous alternons entre des chapitres où Jubilee puis Eric sont les narrateurs principaux. Excellente dynamique d'autant plus qu'on peut ainsi ressentir parfaitement ce qu'ils traversent. le deuxième, l'auteur prend le temps de nous faire découvrir ses deux protagonistes avant leur rencontre. J'ai donc pu m'attacher à chacun des deux individuellement. Cela peut paraître un détail mais je trouve tout de même cela très important pour la suite.

Il y a aussi les sujets abordés. L'allergie de Jubilee n'a pas seulement été une maladie pour moi. J'entends par-là que l'auteur nous montre combien les contacts avec les autres sont importants. Notre héroïne n'a eu aucun contact depuis ses 6 ans (oui quasiment presque). Je ne peux pas imaginer un enfant vivre cela. Pas de câlins, pas de main que l'on tient, de caresses pour rassurer, de bisous pour consoler... Il y a tellement d'amour que l'on peut faire passer par des simples contacts... Et je ne parle même pas quand on grandit notamment à l'adolescence. du coup, on découvre une Jubilee un peu "handicapée" par rapport aux autres. Sa réclusion n'arrange rien d'ailleurs. Mais en même temps, elle n'a pas ce côté recluse à l'extrême. Elle ne s'est pas laissée aller à 100%, la débrouillardise c'est son credo. Son évolution est d'autant plus palpitante et intéressante. Elle a son caractère, ses désirs mais aussi ses peurs avec ce côté un peu excentrique qui lui va si bien. Mais encore plus, et c'est assez paradoxale en un sens, j'ai trouvé aussi qu'elle était plus humaine, plus touchante, plus amène à aller vers les autres.

L'auteur traite aussi beaucoup des relations de familles. Il y en a plusieurs qui passent sous son microscope et même si il y a très souvent cette légèreté qui plane dans le roman, les sujets difficiles ne sont pas en reste. Les relations parents/enfants ont une belle part d'ailleurs. Ce n'est pas trop romancé à mon goût et très réaliste. Les personnages de l'auteur sont très humains, très vrais. Il y a une telle crédibilité que c'est génial de les voir évoluer. Même leurs défauts sont appréciables. le deuil a aussi une place importante. Celui d'un être cher, d'une période de sa vie, d'un type de relation... Chacun le gère à sa façon avec complexité quelques fois, explosion ou simplement prise de conscience progressive. Il n'y a aucun jugement non plus dans le sens où on ne sent pas que les personnages font le mauvais choix. C'est leur décision, point barre. Il y aura des répercutions, mais ce sera à eux de les accepter et de les gérer. Bref, une psychologie globale réellement appréciable et qui passe au-dessus de la romance sans l'étouffer.

Côté personnage, j'ai déjà parlé de Jubilee donc voyons un peu Eric. C'est un père qui est un peu largué mais attachant et qui veut bien faire. Et étrangement, alors que c'est lui qui a eu le plus de contact humain, il semble être celui qui a le plus de mal à interagir avec ses semblables. Mais il apprend et ne rechigne pas devant de l'aide. Je l'ai trouvé mignon à bien des reprises et très patient aussi. Il a peut-être un côté un peu lisse mais qui est contrebalancé par ses petits défauts. Aja, son fils adoptif, est un protagoniste qui n'a pas tout le temps été facile à suivre. On comprend progressivement son comportement qui m'a un peu énervé à certains moments et là encore, il fallait gratter. Son autisme à un degré minime est aussi une chose qui donne un plus à l'histoire, notamment par rapport à sa relation avec Jubilee. Madison était aussi très sympathique. Elle est l'élément déclencheur, l'élan qui pousse Jubilee à dépasser ses limites. Et puis le personnage est dynamique et drôle. En bref, on ne s'ennuie pas une seconde et même les protagonistes secondaires sont au top.

Côté romance, je n'ai pas été déçue. Tendre, prenant son temps, tout à fait raccord avec les personnages et les situations de chacun. Il n'y a pas vraiment de passion ou de choses explosives mais cela me va tout à fait. C'était ce que j'appelle une vraie histoire d'amour, très juste, pas trop romancée et moderne.

En ce qui concerne la fin, je ne savais pas du tout comment l'auteur envisageait la chose. Et là encore, je n'ai pas été du tout déçue. On reste dans l'ambiance globale de l'histoire, avec toujours ce côté "rien n'est facile", la vie demande des concessions et est bourrée d'embûches. Mais aussi pleine d'espoir. Je vais suivre Colleen Oakley sans aucun soucis, si elle a d'autres histoires comme celle-ci, je suis preneuse à 100%.
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