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Critique de Arimbo


Je poursuis mon voyage en Oatesie, cette fois en lisant ce recueil de 4 nouvelles.
J'y retrouve la tonalité sombre de ses romans courts ou longs, mais ici le climat y est beaucoup plus effrayant, oppressant, ambigu, presque pervers, avec de l'étrangeté, du malaise, un climat servi par une narration maîtrisée de bout en bout, qui fait monter la tension, et une écriture nerveuse, sans fioritures.

Ici, les êtres humains sont presque toujours différents de ce qu'ils paraissent, cachent un horrible secret, ou arrivent à se convaincre et convaincre les autres, qu'ils n'ont pas accompli les actes horribles qu'ils ont pourtant accomplis, ou encore qu'ils ont été victimes dans l'enfance, sans que l'on sache, nous lecteurs si c'est bien le cas.
Ainsi en est-il de l'étrange et pourtant séduisant mari de « Mauvais oeil », du jeune homme au premier abord tout gentil de « Si près, n'importe quand, toujours », encore plus du jeune au psychisme dérangé d' »Exécution » , dont l'esprit semble naviguer entre le réel et l'imaginaire. Et même Cecilia de « La semi-remorque » a-t-elle subi des violences sexuelles de la part de son grand-père, ou bien les invente-t-elle pour expliquer sa difficulté à l'égard de la sexualité, JCO nous laisse dans l'incertitude.

L'amour et la mort se côtoient dans tous ces récits, comme une menace dans les deux premiers, « Mauvais oeil » et « Si près, n'importe quand, toujours », comme une réalité dans les deux autres, celui, au titre évocateur, « Exécution », celui au titre insolite « La semi-remorque ».

Et tous les personnages ont des failles, parfois énormes comme ce jeune psychopathe d' « Exécution », parfois plus subtiles comme cette jeune épouse de « Mauvais oeil ».
Et aussi, la frontière entre l'état de victime et celui d'agresseur est très souvent bien ténue, je trouve, au point que l'on se demande parfois qui est qui.

Enfin, dans chacune de ces nouvelles, le dénouement est amené de façon remarquable, et comporte une dimension assez perverse dans « Mauvais oeil » et « La semi-remorque ».

En définitive, comme dans tous les livres de JC Oates que j'ai lus jusqu'à présent, et plus encore ici, quelle humanité perturbée et bien sombre nous est donnée à voir.
Aucun de ces personnages n'est un « gars bien ordinaire » comme le chante Charlebois!
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