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EAN : 9782848766546
251 pages
Philippe Rey (01/03/2018)
3.73/5   46 notes
Résumé :
Dans ces quatre textes troublants, l’amour est dévastateur, si puissant qu’il entraîne chacun vers l’effroi.

Mauvais œil raconte ainsi comment la jeune épouse d’un célèbre intellectuel, quatre fois remarié, apprend de la première femme de celui-ci un terrible secret, qui met en péril son mariage et sa santé mentale.
Dans Si près n’importe quand toujours, Lizbeth, une adolescente timide et complexée, commence une idylle avec un garçon charmant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Voici quatre nouvelles où l'amour tourne mal, un amour si dévastateur et puissant que l'effroi l'emporte .
"Mauvais oeil "conte comment l' épouse d'un célèbre intellectuel, très jeune et naïve, ( il s'est marié quatre fois) apprend de la première femme de celui- ci un secret qui met en péril sa santé mentale .....
" Si près n'importe quand toujours "explore la rencontre entre une adolescente complexée, timide et empruntée avec un jeune homme plus âgé qui a tout pour lui plaire.....
Dans " Exécution" ce sont les relations parents - enfants et le parcours d'un fils gâté pourri.....
Enfin " La semi- remorque " conte l'amour de Cécilia , traumatisée par son passé , mutilée , blessée....je ne raconte rien.....
Le point commun de ces textes perturbants est le côté glaçant pour le moins,...
Chaque histoire écrite de main de maître, astucieuse et crédible fait monter la tension crescendo chez le lecteur .
Effaré, il éprouve un malaise diffus s'accentuant au fil des pages.
Mais où la grande J. C. OAtes nous emmène t-elle ?
Il en ressort déboussolé, mal dans sa peau, troublé, un cheminement oppressant, fascinant, insoutenable, à l'impression trés forte...
Vais- je continuer, se dit-il ?
Chacune de ces nouvelles effraie , le climat se tend jusqu'à une fin , à chaque fois, époustouflante ...
L'auteur , cette grande femme de lettres américaine , que je connais et admire ( j'ai lu au moins 8 de ses ouvrages) posséde un talent indescriptible lorsqu'elle nous fait le récit de ces vies qui partent à vau- l'eau , des hommes et des femmes en proie aux sortilèges de l'attraction....En plus, difficile de dire qui est le méchant, la victime ou le témoin innocent ...
L'amour se montre tour à tour magique, mystérieux, manipulateur ou meurtrier ...
Un tour de force perturbant, fascinant de suspense à la narration ingénieuse qui résonnera longtemps dans nos mémoires !
Une lecture au plaisir absolu et terrifiant de la première à la dernière page!
Du grand art !
Peut - être à ne pas lire si l'on est déprimé !
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Le dernier ouvrage de Madame Oates paru - en France - est un recueil de quatre grandes nouvelles, genre où elle excelle (en fait, c'est également le cas avec les romans ou les essais... Il y a des gens comme ça...).

Ces quatre récits comportent tous certains points communs bien qu'en recourant à des structures narratives et à des sujets différents. Comme le titre du recueil le laisse présager, tous traitent d'amour qui dérivent et s'engagent dans des voies néfastes.

Qu'il s'agisse d'emprise mentale sur une jeune épouse fragile, d'une obsession malsaine, de l'impression d'avoir été mal aimé d'un étudiant gâté pourri ou d'une jeune femme au passé mutilé, tous ses personnages suivent des cheminements dramatiques et violents.

Bien que n'étant pas à proprement parlé du genre thriller, les histoires que nous content Joyce Carol Oates suivent une progression terriblement oppressante. On en ressort mal à l'aise et comme sonné par un crochet du droit. Elle, qui connaît si bien le monde de la boxe, le manie, littérairement parlant, à la perfection.

J'ai particulièrement aimé "L'Exécution" par le sentiment de déprise par rapport à la réalité qui émane de son protagoniste Bart, gosse gâté de vingt ans, fainéant et toujours persuadé que rien n'est de sa faute. Calimero du XXIème siècle dont la mentalité transparaît dans son apparence physique. Impressionnant tour de force de ce récit qui confine en même temps à l'horreur et à la vacuité psychologique.

Quant à la dernière histoire, "La semi remorque", elle instaure très rapidement un climat tendu, avec un sujet très dérangeant qui se devine assez rapidement (mais autant que boys  le découvriez vous-mêmes). La nouvelle se conclue de façon malsaine et je l'ai refermée en étant mal à l'aise.

On peut faire confiance à Madame Oates pour instiller autant de sensations et impressions fortes qui s'impriment profondément dans l'esprit de son lectorat.
Il s'agit, dans tous les cas, d'un recueil à découvrir, qu'on soit néophytes ou fervents amateurs de cette grande dame de la littérature américaine contemporaine.
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Je poursuis mon voyage en Oatesie, cette fois en lisant ce recueil de 4 nouvelles.
J'y retrouve la tonalité sombre de ses romans courts ou longs, mais ici le climat y est beaucoup plus effrayant, oppressant, ambigu, presque pervers, avec de l'étrangeté, du malaise, un climat servi par une narration maîtrisée de bout en bout, qui fait monter la tension, et une écriture nerveuse, sans fioritures.

Ici, les êtres humains sont presque toujours différents de ce qu'ils paraissent, cachent un horrible secret, ou arrivent à se convaincre et convaincre les autres, qu'ils n'ont pas accompli les actes horribles qu'ils ont pourtant accomplis, ou encore qu'ils ont été victimes dans l'enfance, sans que l'on sache, nous lecteurs si c'est bien le cas.
Ainsi en est-il de l'étrange et pourtant séduisant mari de « Mauvais oeil », du jeune homme au premier abord tout gentil de « Si près, n'importe quand, toujours », encore plus du jeune au psychisme dérangé d' »Exécution » , dont l'esprit semble naviguer entre le réel et l'imaginaire. Et même Cecilia de « La semi-remorque » a-t-elle subi des violences sexuelles de la part de son grand-père, ou bien les invente-t-elle pour expliquer sa difficulté à l'égard de la sexualité, JCO nous laisse dans l'incertitude.

L'amour et la mort se côtoient dans tous ces récits, comme une menace dans les deux premiers, « Mauvais oeil » et « Si près, n'importe quand, toujours », comme une réalité dans les deux autres, celui, au titre évocateur, « Exécution », celui au titre insolite « La semi-remorque ».

Et tous les personnages ont des failles, parfois énormes comme ce jeune psychopathe d' « Exécution », parfois plus subtiles comme cette jeune épouse de « Mauvais oeil ».
Et aussi, la frontière entre l'état de victime et celui d'agresseur est très souvent bien ténue, je trouve, au point que l'on se demande parfois qui est qui.

Enfin, dans chacune de ces nouvelles, le dénouement est amené de façon remarquable, et comporte une dimension assez perverse dans « Mauvais oeil » et « La semi-remorque ».

En définitive, comme dans tous les livres de JC Oates que j'ai lus jusqu'à présent, et plus encore ici, quelle humanité perturbée et bien sombre nous est donnée à voir.
Aucun de ces personnages n'est un « gars bien ordinaire » comme le chante Charlebois!
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Il s'agit d'un recueil de quatre nouvelles relativement longues (de 50 à 70 pages chacune environ). La nouvelle est un genre très en vogue aux Etats-Unis que je n'ai personnellement jamais vraiment prisé mais je me suis décidée à lire ce recueil pour l'auteure et aussi pour le fil rouge, celui de l'amour destructeur: un pervers narcissique, un psychopathe, un fils indigne sociopathe et un grand-père abuseur. Les trois premières nouvelles sont d'une très grande qualité, exceptionnelle même pour la première. La dernière par contre, celle abordant le thème du grand père abusant de sa petite fille m'a semblé carrément mauvaise : surperficielle, poussive, emplie de poncifs et franchement repoussante par sa fin (que je ne révélerai pas bien sûr). Mais les trois autres nouvelles valent le détour, surtout la première (une jeune femme épousant un homme beaucoup plus âgé et.... je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer l'intrigue) pour sa decription de cette demeure sur les hauteurs de San Francisco où se déroule une forme de huis-clos particulièrement angoissant. Je me suis vraiment r é g a l é e, l'auteure réussissant à vous donner l'impression d'être dans cette maison, vous donne à la voir et à la sentir sans pour autant verser dans la description interminable. La seconde nouvelle (une très jeune fille rencontre un garçon un peu plus âgé et...) est assez réussie surtout par son dénouement que l'on ne sent pas venir (mais j'ai eu un peu plus de mal à "entrer" dans l'histoire). La troisième (un fils indigne qui décide d'exécuter ses parents, ici je ne déflore rien car la chose est révélée dès les premières lignes) est du genre polar gore par moments dont vous ne pouvez vous décrocher une seconde. Un récit glaçant et une sorte de fable sur les dérives que sont susceptibles d'engendrer un monde hyper individualiste, matérialiste et où les plus jeunes peinent parfois à faire la différence entre le réel et un monde virtuel qui leur apparaît plus vrai que l'autre...
Bref trois nouvelles sur quatre qui valent vraiment le détour, un bon score. Dommage que la plus faible à mes yeux ait été la dernière...
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Cela faisait quelques années que je n'avais pas lu de livre de la grande auteure américaine, non par lassitude ou par insatisfaction, mais simplement parce qu'elle écrit tant qu'il est difficile de suivre toutes ses publications. le dernier lu était Sacrifice, qui ne m'avait pas enchantée plus que ça, sans doute parce qu'il n'était pas tombé au bon moment, car d'autres lectrices et lecteurs de « bon goût » l'ont au contraire énormément apprécié. Ces nouvelles que j'ai trouvées à la bibliothèque m'ont donc paru idéales pour retrouver l'ambiance assez féroce que JC Oates sait créer. Je recommande au passage Nous étions les Mulvaney, La fille du fossoyeur, Daddy Love ou Fille noire, fille blanche pour illustrer cette déclaration !

Voici de courts résumés de chaque nouvelle, qui je l'espère, vous donneront envie d'aller y voir de plus près : dans la première, « Mauvais oeil », une jeune femme, quatrième épouse d'un homme charismatique et autoritaire, rencontre celle qui fut sa première femme…
Dans « Si près n'importe quand toujours » une toute jeune fille immature et quelque peu ordinaire est remarquée par un jeune homme qui a tout pour plaire…
« L'exécution » est une nouvelle où un jeune homme très perturbé programme l'assassinat de ses propres parents…
Dans « La semi-remorque » une jeune femme porte le poids insupportable d'une agression, doublée d'une manipulation, survenue dans son enfance, et qu'elle a tenté de refouler…

Je trouve Joyce Carol Oates inégalable lorsqu'il s'agit de se mettre dans la peau de jeunes gens, garçons ou filles, de la prime adolescence au début de l'âge adulte, qui se trouvent entraînés dans des situations des plus délicates. Ces quatre textes, de cinquante à soixante-dix pages chacun, auraient pu, sous une autre plume moins acérée, former de très bons romans. Leur brièveté ne les rend que plus envoûtants ! Chaque texte se lit d'une traite, les nerfs à vif tant la tension va crescendo jusqu'au final, pas forcément celui que l'on attend, bien sûr… Si certains traits communs rapprochent ces nouvelles, elles diffèrent cependant assez pour qu'on ne sache pas trop sur quel pied danser avant l'arrivée du dernier mot. du grand art !
Je recommande ce livre, bien sûr, autant pour une découverte de l'auteure que pour retrouver le plaisir de cette écriture percutante.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les Delt-Sig [Delta Sigma Phi, fraternité de l'université de Syracuse] étaient réputés pour leurs beuveries déchaînées. (...)
Les soirs de week-end, on entendait la musique brailler depuis la maison Delt-Sig - Metallica, Black Sabbath.
Il y régnait une odeur de bière rance, de pisse rance et de croûtes de pizza rances. Les tapis, les rideaux et le papier peint en étaient imprégnés.

"L'Exécution"
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Elle avait très peu d'intérêt vis-à-vis d'elle-même, se considérant comme un vestige futile d'une époque révolue, inutile, sans valeur.

"Mauvais oeil"
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"Le masque déforme le visage.....le masque révèle l'âme ..."
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Les policiers l’étudiaient en silence. Dans leur regard, il ne lisait aucune sympathie, constat qu’il trouvait choquant, déroutant.
Il n’était pas prêt pour la révélation ahurissante qui allait suivre.
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C'est impossible que ce soit arrivé ! Mes deux parents... disparus.
Errant dans la maison familiale comme si elle les cherchait. Et en même temps terrifiée à l'idée de jeter un coup d'oeil dans une pièce pour les y découvrir.
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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