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Critique de ServaneP


Bonjour tout le monde,
Retour sur « Johnny Blues » que je viens de terminer péniblement.
En effet, je n'ai eu aucun plaisir à le lire même si le sujet est plutôt intéressant et l'écriture (ainsi que la traduction) bien maîtrisée.
Seulement, le style narratif ne m'a pas plu du tout.
Joyce Carol Oates aborde ici l'Amérique bourgeoise des années 60 aux années 90, tout en ne se privant pas d'en faire une dissection assez acerbe, mais elle le fait au travers de personnages qui témoignent les uns après les autres d'une situation exceptionnelle, arrivée dans leur petite ville protégée, et se perdent en conjectures et ragots, comportements que je déteste par-dessus tout.
Donc, dans cette ville peuplée de fils de et de Pom-Pom girls génétiquement et socialement programmés arrive une famille excentrique dans une voiture tape à l'oeil qui va bouleverser la tranquillité de la commune :La mère sublime et aux accoutrements assez peu discrets, le fils rebelle qui, tout jeune ,connaît déjà les ficelles de la débrouillardise, les deux autres enfants totalement écrasés par l'aura de ces personnages, mais dont le physique ingrat cache une intelligence hors norme, et le grand-père à moitié déjanté, aux allures de cow-boy sur le retour.
Et lorsque le fils aîné de cette famille, bad boy ténébreux qui fait tourner toutes les têtes, est accusé de meurtre, chacun y va de son pronostique et de sa vision fallacieuse de ladite famille.
A travers ces témoignages, force est de constater que le niveau social de certains leur octroie le droit d'être juge et parti et qu'il est extrêmement malvenu d'être différent. D'un côté se trouvent de jeunes gens dont l'avenir est tout tracé et qui, entre sororités et clubs sportifs, entretiennent jalousement l'entre-soi et perdent totalement les pédales à la moindre apparition de Johnny, l'enfant révolté. de l'autre, les parents subjugués par la beauté de sa mère, les hommes dont les hormones se mettent subitement à bouillir, leurs épouses oscillant entre jalousie et envie de connaître le secret de son succès.
Bien évidemment, la réalité de cette famille est bien moins romantique que l'idée majoritairement partagée par l'ensemble des habitants de willowsville, mais elle n'importe finalement pas car elle n'est qu'un prétexte à donner raison aux traditions véhiculées par ces petits bourgeois.
Trois quart du livre ne sont donc que les commentaires et ressentis de chaque membre de la communauté, tandis que le principal intéressé n'a que quelques chapitres pour tenter d'expliquer qui il est, d'où il vient et pourquoi il en est arrivé à ce fameux soir meurtrier, avant que l'on reparte, 30 ans plus tard, dans une réunion d'anciens élèves qui n'en finit pas…
Bref, je n'ai pas été emballée malgré mon engouement pour la littérature américaine, je suis totalement passée à côté de Joyce Carol Oates, dont je réessaierai peut-être un autre opus malgré tout.
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