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Critique de nathab19


Difficile de suivre la production de Joyce Carol Oates, tant elle est prolixe…un, deux voire trois ouvrages par an…le rythme est épuisant. Mais quel bonheur de lire cette vraie littérature à l'heure où les romans de gare et autres biographies d'ex téléréaliteur , de footballeurs ou de comiques qui se prennent pour des philosophes, envahissent les rayonnages des libraires (enfin d'Amazone surtout…). Je ne veux bien sur faire preuve d'aucun mépris tant je déteste l'idée de classer la littérature en « bonne « ou « mauvaise » mais, diantre, il y a, comment dire … des limites ! Bref, pour autant avec Oates, on est carrément au large, et vraiment c'est plaisant... Une plume acerbe, pertinente qui s'acharne, me semble-t-il (mais je n'ai pas encore tout lu !) à dépeindre les femmes, les femmes et leur condition, les femmes face à leur dilemme, les femmes et leurs angoisses, les femmes dans leur faiblesse sombre et annihilant. Et puis, bien sûr…la femme face à l'écrasante suprématie du mâle. Je ne ressens pas pour autant ces histoires comme féministes (ouf !) mais j'aime profondément la façon qu'à l'auteur de se mettre en surplomb et de conter sans juger…froidement…subtilement…



Les femelles est un recueil qui présente des nouvelles assez égales. de brèves histoires au centre desquelles se trouve des femmes (on ne l'aurait jamais deviné avec le titre !) , jeunes ou vieilles, mais qui ont toutes en commun une plaie très ouverte et très suintante. L'autre trait commun qu'elles partagent est qu'elles sont ou deviennent à un moment donné (poussées ou pas par la nécessité) des meurtrières (parfois seulement au sens métaphorique). Dans « Madison au guignol », une femme riche, superficielle et égotique se retrouve à jamais coincée dans la collection privée d'une boutique de luxe. Dans « Faim » une épouse organise l'assassinat de son mari avec l'aide de son amant. Dans « Banshee », une petite-fille monte au sommet d'une tour vertigineuse, son petit frère dans les bras pour impressionner son égoïste de mère. Dans « Ange de colère », une jeune femme pousse un retardé mental a tué son amant…manipulatrices, perverses, profondément blessées, égoïstes, les femmes d'Oates vont tout droit en enfer mais dieu qu'on les plaint !

Lien : http://humeurs.centerblog.net/
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