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3,39

sur 136 notes
Je ne suis pas un fanatique des recueils de nouvelles, en revanche je suis un admirateur de la littérature de Mme Oates et, ici, ce livre m'a conforté dans cette admiration;
Neuf nouvelles d'environ trente pages chacune, toutes aussi intéressantes les unes que les autres avec une montée en puissance au fur et à mesure de l'avancée dans cette lecture comme si le classement se faisait en fonction de l'intensité de l'intrigue. Bien sûr la prose de cette autrice n'est pas faite à l'eau de rose, au contraire c'est du râpeux, de l'épais, du lourd, faux que ça pète et ça pète.
Des femmes, neuf femmes et quelques autres, par-ci, par-là, faire valoir des héroïnes, de celles qui font mouche mais toujours comme ça sans forcément de raison valable apparente mais un motif, un leitmotiv scotché là, au fond de l'inconscient qui pousse à l'impensable, à la suppression de celui ou de ceux qui gênent, tel l'ange de miséricorde en mission pour le bien de ceux qui souffrent car quand on est en soins palliatifs, un départ de plus ne se voit pas.
Parfois indicibles, illisibles, difficiles là ou les raisons de faire disparaitre l'autre, le gêneur, par un moyen rapide, arme ou par procuration, sont nécessaires, tel un rouleau compresseur, le nécessaire est fait.
J. C. Oates démontre, encore une fois, par cette oeuvre, la puissance de son écriture sans compassion pour le genre humain tel qu'elle le conçoit.
Un bon moment de lecture, certes un peu difficile quelquefois.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Des "femelles" ? de quelle espèce ? Humaine ! Assurément la plus redoutable, la plus perverse. Ce sont elles, dans ces récits, qui font les frais des défauts des hommes, de leur violence.

Neuf nouvelles d'une cinquantaine de pages qui mettent en scène des femmes, des mères, des adolescentes, des petites filles. Manipulées, malmenées, battues, trompées, prostituées... elles sont épuisées, au bout du rouleau, sombrent dans l'alcool, la dépression, ou tuent. Et leurs éventuels enfants, victimes indirectes, en subissent les dommages collatéraux.

Des textes très sombres, perturbants. le suspense et la tension vont crescendo, on n'ose imaginer le pire, et c'est pourtant vers le plus sordide que nous mène l'auteur. Seule la dernière nouvelle est plus optimiste - pour les lecteurs favorables à cette pratique... L'écriture est impeccable, presque trop, limite affectée et désuète façon Sagan. A tel point que je situais la plupart des récits dans le passé, jusqu'à ce que je croise de loin en loin un téléphone portable, ou autre élément du XXIe siècle.

De Joyce Carol Oates, j'ai lu "Sexy", "Viol, une histoire d'amour", "Délicieuses Pourritures"… Des ouvrages tout aussi noirs que ce recueil, dans lesquels l'homme est un loup pour la femme, et l'adulte souvent destructeur pour l'enfant...

Les cheveux de la femme sur la couverture évoquent les Gorgones, personnages mythologiques. Pline l'Ancien les décrivait comme "des sauvageonnes recouvertes de poils et à la tignasse hirsute", ce qui aurait donné naissance au mythe de la chevelure de serpents.
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C'est toujours avec bonheur mais non sans appréhension que j'ouvre un livre signé Joyce Carol Oates. Non pas l'appréhension d'être déçue. Mais l'élégante dame se révèle très souvent redoutable. Implacable dans ses histoires. Avec ses personnages. Et son lectorat.

Le recueil Les femelles ne vient pas contrecarrer mon opinion. Loin de là. Neuf nouvelles où les femmes occupent le devant de la scène. D'âge mûr, jeune épouse, petite fille, vieille fille... toutes cachent des secrets terribles sous un masque affable, courtois, enfantin. Toutes si innocentes, en apparence. Voire fragiles. C'est là tout le brio de Mme Oates : maintenir une ambiguïté certaine chez ses protagonistes féminins.

On retrouve dans Les femelles des thèmes que l'autrice a déjà traités dans d'autres romans et nouvelles : la condition des femmes, ça paraît évident avec un tel titre, les rapports hommes-femmes, qu'il s'agisse de pères, maris, amants, ..., le racisme toujours en filigrane dans la société américaine qu'elle présente, ...
Des thèmes qui n'ont rien de redondants tant Mme Oates s'évertue à les aborder sous différents angles.

Certaines nouvelles du recueil m'ont touchée plus que d'autres. "Poupée : une ballade du Mississippi" et "L'Ange de la Miséricorde" m'ont mise très mal à l'aise, pas pour les mêmes raisons. La première par son ambiance poisseuse et malsaine qur JCO trame autour de Poupée. La seconde par l'univers où le récit se déroule : un secteur hospitalier qui s'occupe des cancers, des maladies neuro-dégénératives et des atteintes cérébrales (AVC, accidents, etc). Les propos dudit Ange de la Miséricorde donnent à réfléchir, mais les déficiences et dégradations physiques et/ou mentales dépeintes, et qui n'ont rien de fictionnelles pour nombre de personnes, sont difficiles et amères à lire.

C'est donc une fois de plus assez secouée que je referme le recueil. Et toujours plus convaincue de l'immense talent de Mme Oates.
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Pas fan absolu des nouvelles, la couv. m'a quand même bien branché et mes dernières lecture de Joyce Carol Oates (m')ont achevé… de me convaincre.

Et je n'ai pas été déçu par ces "femelles" qui, par vengeance, sadisme, accident ou opportunité passent à l'acte. Mais, comme pour toutes les nouvelles, il faut se contenter d'une brève accroche, d'un court développement et d'une fin rapide. En l'occurrence, souvent brutale.

A conseiller aux amateurs de cruauté amorale et aux fans d'histoires courtes qui n'ont pas peur de s'endormir au coté d'une femme.
Lien : http://noid.ch/les-femelles/
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Voici un recueil de nouvelles assez... dérangeant! le titre donne à imaginer la femme dans ce qu'elle a de plus instinctif, doublé d'une connotation péjorative qui fait craindre le pire. Un brin de débauche, deux doigts de violence, quelques pincées de pulsion animale : tout y est, servi sur le plateau d'argent du style, froid et percutant à souhait. Directe, débridée, la plume de Oates donne à voir la noirceur féminine en ses tréfonds : des désirs de meurtre, des vengeances, beaucoup de sadisme dans des esprits gangrénés par la folie. Elle sait mêler l'intolérable à la banalité du quotidien, l'horreur à l'objectivité du point de vue. J'ai beaucoup aimé la manière dont les histoires basculent et nous laissent pantois avec nos notions du bien et du mal. de quel côté sommes-nous? Parfois on se surprend à se dire que s'il n'y avait pas en nous un bon gros surmoi capable de régir nos pulsions, nous serions de celles-là, de ces "femelles" emportées par un désir effréné de faire souffrir, voire de tuer. C'est une lecture qui vous remuera, c'est sûr, c'est bien pour ça que je vous la conseille vivement!
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Un livre de J.C.Oates est une aventure, un voyage en terre inconnue!
A chaque fois, je ne sais à quoi m'attendre, et m'y plonge avec un mélange d'appréhension et d'excitation...
La surprise est à nouveau au rendez vous, avec ces "femelles" de tout âge : haine, rancoeur, jalousie, obsession, hystérie, traumatisme de l'enfance, alcool, sexe et prostitution. le côté obscur de notre société se met en scène dans ces 9 nouvelles.
La petite musique du quotidien s'élève d'abord pianissimo et, l'air de rien, culmine en scènes macabres, avérées ou suggérés.
Fort et glaçant! Respirez un bon coup entre chaque!
Pas dans mon Top des livres de Oates mais s'il était besoin, la confirmation de la grande variété de styles de ses romans.
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Je ne suis pas adepte du tout du genre littéraire que sont les nouvelles. Pour un livre, comme pour faire la connaissance d'une personne, j'ai besoin de temps, que les choses soient posées et se mettent en place pour me sentir bien. Alors quand l'histoire s'achève à peine commencée, c'est pour moi toujours une source de frustration et de déception.
A mon sens, la nouvelle est au roman ce que l'histoire d'un soir est à l'amour : le frisson et l'intensité de l'une ne compenseront jamais la plénitude l'autre.
 
Alors quand il a fallu m'attaquer à un recueil de nouvelles pour les besoins d'un challenge de lecture, j'ai choisi, pour mettre toutes les chances de mon côté, une auteure qui me tentait et un sujet qui m'attirait : les femmes tueuses.
 
Joyce Carol Oates a un talent indéniable : elle vous pose une ambiance en quelques lignes avec un brio devant lequel je ne peux que m'incliner. Elle donne à ces femmes tueuses, poussées au crime par nécessité, vice ou faiblesse, une présence et un intensité remarquable.
Le malaise est palpable, c'est noir, c'est sordide, très glauque parfois. Et c'est extrêmement bien maîtrisé.
 
Ma nouvelle favorite est « Faim », je trouve que c'est la plus aboutie, celle qui était la plus prometteuse.
 
Mais définitivement, je ne suis pas conquise par le format de la nouvelle. le talent de Joyce Carol Oates, brillant et indiscutable, n'est pas parvenu à m'emporter et me faire oublier mon manque de goût pour ce genre. A voir si je tomberai un jour sur la perle rare qui me fera changer d'avis ?
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Difficile de suivre la production de Joyce Carol Oates, tant elle est prolixe…un, deux voire trois ouvrages par an…le rythme est épuisant. Mais quel bonheur de lire cette vraie littérature à l'heure où les romans de gare et autres biographies d'ex téléréaliteur , de footballeurs ou de comiques qui se prennent pour des philosophes, envahissent les rayonnages des libraires (enfin d'Amazone surtout…). Je ne veux bien sur faire preuve d'aucun mépris tant je déteste l'idée de classer la littérature en « bonne « ou « mauvaise » mais, diantre, il y a, comment dire … des limites ! Bref, pour autant avec Oates, on est carrément au large, et vraiment c'est plaisant... Une plume acerbe, pertinente qui s'acharne, me semble-t-il (mais je n'ai pas encore tout lu !) à dépeindre les femmes, les femmes et leur condition, les femmes face à leur dilemme, les femmes et leurs angoisses, les femmes dans leur faiblesse sombre et annihilant. Et puis, bien sûr…la femme face à l'écrasante suprématie du mâle. Je ne ressens pas pour autant ces histoires comme féministes (ouf !) mais j'aime profondément la façon qu'à l'auteur de se mettre en surplomb et de conter sans juger…froidement…subtilement…



Les femelles est un recueil qui présente des nouvelles assez égales. de brèves histoires au centre desquelles se trouve des femmes (on ne l'aurait jamais deviné avec le titre !) , jeunes ou vieilles, mais qui ont toutes en commun une plaie très ouverte et très suintante. L'autre trait commun qu'elles partagent est qu'elles sont ou deviennent à un moment donné (poussées ou pas par la nécessité) des meurtrières (parfois seulement au sens métaphorique). Dans « Madison au guignol », une femme riche, superficielle et égotique se retrouve à jamais coincée dans la collection privée d'une boutique de luxe. Dans « Faim » une épouse organise l'assassinat de son mari avec l'aide de son amant. Dans « Banshee », une petite-fille monte au sommet d'une tour vertigineuse, son petit frère dans les bras pour impressionner son égoïste de mère. Dans « Ange de colère », une jeune femme pousse un retardé mental a tué son amant…manipulatrices, perverses, profondément blessées, égoïstes, les femmes d'Oates vont tout droit en enfer mais dieu qu'on les plaint !

Lien : http://humeurs.centerblog.net/
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Ces nouvelles ont en commun des femmes qui en ont assez, et qui prennent les grands moyens pour qui s'en sortir, qui se venger, qui manipuler, qui fuir etc. etc. Les solutions sont radicales, calculées, planifiées et donnent froid dans le dos. L'horreur est suggérée plutôt que décrite car l'auteure tourne autour du pot, laisse le lecteur s'imaginer le pire, n'est jamais limpide mais ne laisse pas non plus place à l'échappatoire; elles commettent ces atrocités c'est certain. Qu'elles aient de bonnes raisons de le faire ou non, que ce soit moral ou pas, c'est au lecteur d'apprécier. Mais qu'elles soient femmes au foyer, prostituées juvéniles, vendeuses dans des boutiques pour friquée, maîtresses dévouées ou amantes passagères, ne les sous-estimez jamais. Madame Oates, avec son écriture si juste et nuancée, vous aura averti !
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J'aime les nouvelles. Et c'est avec ce recueil que j'ai décidé de faire la connaissance de Joyce Carol Oates.
Tout a bien commencé avec la nouvelle « Avec l'aide de dieu » mais je n'ai pas aimé les deux suivantes, dérangeantes, et j'ai failli abandonné le livre.
Il s'agit à chaque nouvelle de l'histoire d'une enfant ou d' une femme toujours liée à un décès. La lecture est agréable et j'ai aimé le style de Joyce Carol Oates bien que ce fut laborieux d'aller jusqu'à la fin du livre. La dernière nouvelle est très douloureuse mais c'est celle que j'ai préféré avec la première.
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