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Critique de lecoindesmots


Dans cette fresque américaine de près de 800 pages, JCO nous livre un roman foisonnant et incroyablement complexe aux niveaux de lectures multiples. Écrit sous forme de travail de recherche par un historien de Princeton, le récit regorge de références multiples et de notes de bas de pages incroyablement fouillées et détaillées.

Nous sommes à Princeton, en 1905, et il se passe bien des choses étranges dans cette bourgade du New-Jersey. Il y a Annabelle Slade, enlevée au nez et à la barbe de ses invités et de son époux, le jour même de son mariage, par un certain Axson Mayte, qui pourrait bien être le diable en personne. Alors que le tout Princeton est terrassé par la nouvelle et que son frère, Josiah, part à se recherche, il apparaît que la disparition de sa soeur pourrait bien être le point culminant d'une série d'événements étranges et inexplicables. En parallèle, le lecteur suit Woodrow Wilson qui se bat bec et ongles pour garder sa place en tant que Président de Princeton, alors qu'un vent de révolte menace de le faire tomber de son piédestal. Pour finir, il y a également Upton Sinclair, jeune homme socialiste qui se prend à rêver de succès politique grâce à ses écrits engagés.

Au fil des pages, chacun des personnages évolue et se croise au gré des rencontres qui se font parfois écho entre elles. L'entreprise littéraire est titanesque et Joyce Carol Oates entremêle les codes des genres littéraires à la perfection. Ainsi, alors que le destin d'Annabelle a tous les attributs du roman gothique, les vies de Woodrow et d'Upton surfent, quant à elles, avec les codes du roman historique et social. JCO se joue de tout et de tout le monde et profite de son entreprise pour critiquer une société universitaire se croyant supérieure à tous, le racisme environnant, mais aussi la misogynie qui régnaient - et règnent encore - dans l'Amérique du XXe siècle.

C'est un roman immense, d'une grande intelligence… comme seule Joyce Carol Oates sait les écrire.
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