AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de FleurDuBien


Chaque année, mon écrivaine américaine préférée sort en librairie deux à trois livres.
C'est une tâcheronne Oates.
Elle ne fait pas dans le détail.
Il me semble que c'est l'écrivain la plus prolifique du monde entier ! (Oui, ça va faire enfantin mais tant pis).
Je l'aime mon Oates, même si je n'ai pas aimé tous ses romans, et ses recueils de nouvelles (Je ne suis pas fan des nouvelles, que ce soit d'elle ou bien d'autres. Par exemple, autant j'adore les romans de Murakami, autant je n'ai jamais vraiment apprécié ses nouvelles).
Ici, point de nouvelles, mais un roman très original, extrêmement bien écrit, mais glauque à souhait.
Je ne raconterai pas l'intrigue ni le résumé, j'ai horreur de ça, un résumé c'est nul, ça ne donne pas envie de lire le livre. C'est mon ressenti personnel en tout cas.
Le côté extraordinaire de ce livre, c'est d'être très psychanalytique. Un peu à la Hichcock.
Où comment un drame atroce, survenu sans témoins, et surtout pas devant la petite fille, drame arrivé de manière incroyable sans véracité ni connaissance de cette petite fille, est DANS la vie et dans la tête de cette petite puce qui n'a rien demandé, et qui, à l'âge adulte, fait des cauchemars horribles, peuplés de squelettes, de crânes (crâne-maman et crâne-papa), d'odeurs nauséabondes, de douleurs au poignet, impression d'avoir des menottes, et d'irritations à certaines parties du corps.
Cette petite fille devenue une femme, se marie, et depuis cela, au lieu de la rassurer, l'angoisse au plus haut point et la rend fébrile, impressions extrêmement bien décrites et écrites par mon Oates adorée.
Tous ces symptômes ont un sens bien sûr, qu'on ne peut comprendre et aborder que dans les toutes dernières pages du livre.
Et oui, braves gens, merci Freud et surtout Dolto, il y a des actes dont un enfant ne connaît rien n'a jamais entendu parler, jamais, et qui ressent malgré tout, le sens caché de cet acte, ou de ces actes, en développant des symptômes quasi-délirants, des cauchemars très étranges, récurrents, invalidants.
Et dans ce livre, on y est.
Incroyable lecture, addictive, passionnée et passionnante, qui a le mérite de remettre les pendules à l'heure.
Oui les enfants sont des éponges, on l'oublie si souvent.
Pauvre petite fille perdue, pauvre jeune femme perdue, Abbie, qui, heureusement pour elle, rencontre un mari très amoureux et protecteur.
Elle s'en sortira, en tout cas bien mieux que sa propre mère.
Je pourrai écrire encore et encore sur ce livre, mais je ne veux pas tout dévoiler.
Lire Oates, c'est comme lire sur un personnage de notre famille, un familier, bien étrange mais peut être assez fou finalement. Elle n'a pas son pareil pour cette ambiance délétère, moribonde et sensuelle malgré tout.
Lire Oates, c'est surtout se regarder soi-même, sans filtre, sans coton. C'est presque douloureux mais si bon.
Ma chère, très chère Oates.....
Merci pour ce nouveau chef-d'oeuvre.


Commenter  J’apprécie          2213



Ont apprécié cette critique (20)voir plus




{* *}