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Critique de Patrijob


Le jeune Tucker,ayant combattu en Corée, rentre dans son Kentucky natal.
Méfiant, taiseux, c'est à pieds qu'il effectue la plus grande partie du trajet, traversant les Appalaches au milieu de cette nature sauvage qui lui a toujours servi de refuge.
Sur sa route, il rencontre Rhonda qu'il sauve des griffes d'un oncle incestueux et qu'il emmène avec lui.
Ensemble, ils vont vivre loin de tout, dans les collines et fonder un foyer.
Cinq enfants naîtront de leur union dont, hélas, trois avec un handicap.
L'administration tentant de les leur retirer, le taiseux Tucker se met en position d'attaque car sous le corps de l'âpre combattant bat le coeur d'un père tendre et d'un mari attentionné, soucieux de préserver l'unité familiale.
Ayant conclu un marché avec le trafiquant qui l'emploie, il se résoud à passer 6 années en prison en échange de la protection des siens et d'une grosse somme d'argent à sa libération.
Mais les choses ne tourneront pas nécessairement comme prévu...

Avec ce roman, Chris Offutt nous entraîne dans l'Amérique rurale, loin des grandes métropoles, au fin fond de ce Kentucky sauvage où les hommes, bien que vivant dans la précarité, sont accrochés à leur terre autant qu'à leur famille et se servent de leurs poings pour défendre leur bien.
Une vie aux aguets, toujours à l'affût du moindre danger.
Un récit dans lequel, en fin de compte, il n'y a ni gentils ni méchants, où les meurtres commis le sont par nécessité, par instinct de protection.
Il y a un contraste très fort entre la violence des situations et la tendresse, tellement touchante d'un père envers ses enfants.
Les quelques moments d'intimité de Tucker avec son fils hydrocéphale sont d'autant plus émouvants que l'on sait le caractère renfermé du personnage.

Dans la même veine que Ron Rash, Chris Offutt nous offre des romans à la fois rudes et lumineux, dans lesquels les hommes font corps avec la nature sauvage de leur environnement.
Une nature qui façonne leur caractère aussi finement qu'une lame acérée.
Le style lui-même est tranché, direct, sans fioriture mais il excelle, Dieu sait comment, à rendre l'atmosphère palpable, vibrante.
Malgré quelques maladresses de traduction qui rendent certaines phrases un peu bancales, la lecture est agréable.

La littérature américaine attise de plus en plus ma curiosité et les quelques livres lus jusqu'à présent m'ont conquises.
Je mets un léger bémol sur celui-ci car il n'est pas parvenu à me transporter autant que les précédents, Ron Rash ou Philipp Lewis, mais cela reste un très beau moment de lecture.

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