AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


J'ai découvert Ogawa Ito avec son premier roman paru en France, le Restaurant de l'amour retrouvé. Je poursuis avec son dernier, La papeterie Tsubaki. Tsubaki pour le beau camelia qui pousse à côté de la boutique.

Nous sommes à Kamakura, qui fut un temps le siège de l'autorité japonaise jadis. La narratrice est une jeune femme de vingt-cinq ans, Hatoko (littéralement, petit pigeon), dite Poppo par ses proches. Élevée par sa grand-mère, l'Aînée, qui tenait la papeterie et le rôle d'écrivain public, elle a été formée dès ses six ans à la calligraphie. Un apprentissage rigoureux sous la sévère férule de l'Aînée. Jusqu'à la crise à l'adolescence où Hatoko se rebelle violemment et s'envole vers d'autres espaces.
Ce n'est qu'après la mort de sa grand-mère qu'elle remettra les pieds à Kamakura et reprendra la boutique et ses deux types d'activités.

Si la fourniture d'objets de papeterie passe inaperçue dans le roman, la calligraphie et l'écriture de lettres pour autrui tiennent une place primordiale. C'est d'ailleurs cet aspect qui m'a le plus enchantée. J'aime tout ce qui touche à l'écriture, aux papiers, aux stylos, encres et plumes. J'ai ainsi découvert beaucoup de choses sur les règles - tacites ou explicites - de l'art épistolaire japonais, sur les nuances apportées à l'encre selon qu'il s'agit d'une lettre de condoléances ou d'un billet amical. Pour le deuil, l'encre tirée du bâton est plus pâle, comme diluée par les larmes de tristesse. On reconnaît dans les diverses explications de Hatoko sur son rôle toute la palette de nuances nippones, de courtoisie et degrés de politesse, de sens et importance accordés à ce qui pourrait paraître des détails superflus mais qui, au contraire, forme l'essence même de la signification apportée au geste d'écrire. Il y a beaucoup de poésie dans ces descriptions et c'est un vrai plaisir de les découvrir une à une, porteuses d'émotions.

La papeterie Tsubaki est un roman qui cherche à apporter, comme son héroïne, a apporté un peu de bonheur dans le coeur des lecteurs. Si certains passages tombent parfois un peu trop dans la mièvrerie, à mon goût, je dois néanmoins dire que le but est globalement atteint. C'est une intrigue qui n'en a pas et se lit avec douceur et sérénité. L'inclusion dans les pages des textes rédigés en japonais est un vrai plus. Même si l'on ne lit pas cette langue, on peut en apprécier la délicate harmonie des kanji et des kana.

Poussez la porte de la petite papeterie et laissez vous accueillir par une tasse de thé vert et l'odeur chargée d'émotions du papier et des encres.
Commenter  J’apprécie          406



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}