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Critique de oiseaulire


Nous accompagnons l'héroïne le long d'une recherche intérieure de nature spirituelle dans laquelle la liberté ne s'oppose plus à la prédestination, mais consiste à emprunter le chemin qui nous attend peut-être depuis notre naissance avec une conscience ouverte et une pleine attention. Pas de révélation qui foudroie, mais une richesse qui se révèle peu à peu si on accorde au monde une pleine présence : sous un quotidien d'apparence banale, mille détails se mettent à bruisser comme les feuilles d'un saule agitées par le vent. La jeune femme se perd d'ailleurs souvent dans une forêt habitée par des arbres très hauts aux troncs fins et lisses et finit cependant toujours par découvrir le LIEU qui accueillera sa parole, la fameuse "petite pièce hexagonale" dont les deux hôtes énigmatiques semblent l'attendre, doubles d'elle-même ou anges gardiens.

Ce roman a souvent été interprété comme une métaphore de la psychanalyse ; et il est possible en effet que la cure psychanalytique en ait inspiré le décor. Mais l'essentiel, selon ma lecture, ne se trouve pas là. D'abord parce qu'il n'y a guère d'intérêt à transposer ainsi une cure psychanalytique ; et surtout parce que ce roman est dépourvu de tout aspect "psychologisant".

On sent bien dès le début de l'histoire, que l'héroïne, affectée d'une douleur qu'elle croit psychosomatique, aimerait s'en débarrasser à bon compte avec une bonne vieille explication rationnelle et logique. Elle aimerait découvrir, par exemple, (c'est moi qui interprète, mais il me semble que c'est fortement suggéré...) que l'origine de cette douleur n'est autre que sa rupture avec l'homme de sa vie, occasionnée par une peur de l'abandon telle qu'elle aurait décidé d'en prendre l'initiative. Cette explication lui conviendrait parfaitement. Mais toujours se dérobent les réponses qui finiraient par tout élucider et mettre fin à son mal. Car enfin, le véritable danger de la vie, finit-elle sans doute par comprendre, c'est la vie elle-même. Et aucune cure psychanalytique n'en préserve.

Roman des profondeurs métaphysiques, donc. Un conte spinoziste.

C'est une lecture qui en vaut la peine.

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