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Citations sur La petite pièce hexagonale (45)

Plus on est à l'étroit, plus on entend nettement sa propre voix, et l'on doit certainement avoir l'impression de se révéler dans la vérité de son cœur. C'est ce qu'il y a d'agréable dans le monologue.
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Quand je suis sortie de là, c'était le soir. On ne s'est même pas dit au revoir. On n'a pas non plus agité la main. Je me suis contentée de refermer doucement la porte en contreplaqué. Le soleil couchant était magnifique. La douleur dans mon dos était toujours présente. Sourde, parfois aigüe, elle ne s'interrompait pas. On aurait dit qu'un nouvel être vivant invisible à l'oeil nu venait d'élire domicile dans mon dos.
Oui, exactement comme la douleur de maintenant. Cet être vivant a les membres enroulés tout autour des os de mon dos, il y colle son torse et ses joues, y souffle son haleine douloureuse. Tant de fois, tant de fois, tant de fois...
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Les jours où j'allais à la petite pièce à raconter, je passais toujours un moment avec Yuzuru et Midori avant de repartir. Ils me faisaient toujours bon accueil. La plupart des gens qui sortaient de cette petite pièce ne semblaient pas vouloir prononcer un mot de plus et partaient aussitôt, l'air grave, mais je ne prenais pas les choses avec autant de sérieux. Par ailleurs, c'était plus facile pour moi de passer un moment avec eux, afin de me réhabituer plus facilement à l'atmosphère extérieure, après celle de la petite pièce.
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Au lieu d'éprouver un vide au coeur d'avoir sorti tous ces mots, je me sentais lourde d'avoir aspiré le calme de la petite pièce à raconter où mes mots s'étaient dissous.
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Je sentais bien que ma colonne vertébrale s'étirait. Les fibres musculaires se déchiraient, les ligaments se contractaient, les disques intervertébraux ressortaient, la moelle coulait et finalement mon squelette se désintégrait en mille morceaux. Les os, comme les perles d'un collier cassé, s'éparpillaient sur le sol. Leur bruit sec, la sensation d'éclatement se distinguaient nettement. Le pire, c'est que ce n'était pas désagréable.C'était même presque extatique. Je trouvais amusante l'idée de pouvoir ramasser les os de ma colonne vertébrale en miettes, vérifier qu'ils étaient chauds, sentir leur odeur, les regarder en transparence à travers la lumière.
Encore un peu. Quand la poulie aurait progressé de quelques centimètres, tout ce qui arrimait mon corps se détacherait.
Encore un peu. Un tout petit peu. Je serrais fort les paupières en attendant cet instant là.
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— J’irai vous voir. Même si vous allez dans une autre ville, j’irai vous voir tous les deux. Dites, vous voulez bien ?
— Quand j’étais enfant, chaque fois que je changeais d’école, mes camarades me disaient la même chose. J’irai te voir. Je te jure que j’irai te voir. Mais en réalité, pas un seul ne le faisait.
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De temps en temps dans le métro ou dans la salle d’attente à l’hôpital, il m’arrive d'apercevoir quelqu’un qui monologue sans arrêt, l’air tout à fait sérieux. En général, les gens n’aiment pas ça et le mettent à l’écart. Si bien qu’autour de lui, il se forme un espace qui n’est pas naturel. Si on enfermait cette personne avec son espace à l'intérieur de la petite pièce à raconter, je suis sûre qu’elle serait très contente. Plus on est à l’étroit, plus on entend nettement sa propre voix, et l’on doit certainement avoir l’impression de se révéler dans la vérité de son cœur. C’est ce qu’il y a d’agréable dans le monologue.
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Je ne suis pas en train de dire que je veux devenir quelqu'un de bien ou que l'on doit devenir quelqu'un de bien. Je ressens seulement que c'est la volonté d'effecteur soi-même la descente au fond de son cœur qui est importante.

Page 93.
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Dans la mesure où nous n’avons aucune idée de ce qui va se passer l’instant d’après, nous devons toujours construire notre vie en ne comptant que sur nous-mêmes pour choisir ou décider. La destinée a beau être quelque chose d’immuable, c’est stupide de renoncer à tout. Pour tout le monde, le point final de la destinée est la mort, mais il n’y a sans doute pas beaucoup de gens pour qui c’est une raison de perdre toute énergie vitale dès le départ.
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Le hasard et le destinée sont-ils des mots contradictoires ? C'est un problème auquel je réfléchis beaucoup ces derniers temps. On entend souvent parler d'histoires où une simple coïncidence a provoqué un grand changement dans une destinée. (Yoko Ogawa - extrait de la page 64)
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