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Critique de Osmanthe


La narratrice se fait engager comme secrétaire et assistante d'un M. Deshimaru, unique technicien d'un curieux laboratoire qui crée des "spécimens". C'est une sorte d'activité de taxidermie, de naturalisation, non seulement d'objets, mais aussi de choses immatérielles, de souvenirs (une partition de musique, une cicatrice...), qui permet d'apaiser les clients.
La jeune femme avait quitté son emploi précédent, ouvrière dans une usine produisant des boissons, après y avoir laissé un morceau de son annulaire gauche à la suite d'un petit accident.
Le bâtiment de travail comporte des dizaines de petites salles qui servent à conserver les spécimens, le laboratoire proprement dit, auquel seul M. Deshimaru se donne le droit d'accéder, et une salle de bain. Très vite, une relation étrange va s'instaurer entre les deux personnages, la jeune femme, par ailleurs employée modèle, éprouvant une attirance indéfinissable pour cet homme, mais mêlée de curiosité non dénuée d'un certain malaise. Ce maître va lui offrir des escarpins collant à ses pieds à la perfection, lui demander de les garder en permanence même lorsqu'il prend l'habitude de la prendre nue dans la baignoire de la salle de bain. Ces escarpins sont bientôt le symptôme, et le symbole d'une forme d'emprise exercée par Deshimaru sur cette femme. Une voisine et un cireur de chaussures âgés viennent à demi-mots évoquer des faits passés étranges qui sonnent comme une prémonition du destin de la narratrice. Mais celle-ci est devenue comme prisonnière de son maître, d'ailleurs peut-être pas nécessairement contre son gré, travaillée qu'elle est par le désir qu'il fasse du souvenir de son bout d'annulaire manquant un spécimen...Jusqu'où ira-t-elle pour cela ?

Roman fortement teinté d'étrangeté, d'onirisme et de sensualité, explorant des thèmes comme la mémoire, le pouvoir de l'esprit, de l'emprise psychique sur l'autre, où on retrouve bien les codes de la société japonaise...C'est une très belle lecture que ce récit au format de longue nouvelle (90 pages). A lire d'une traite pour s'évader le temps d'une demie-journée vers un monde mystérieux où on se laissera porter.
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