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Critique de spleen


Voilà deux nouvelles plus dérangeantes que ce que j'ai déjà lu chez Yoko Ogawa mais son oeuvre est étendue et je n'en suis qu'au début de mon exploration:

Dans Une parfaite chambre de malade, l'histoire est racontée par une jeune femme qui accompagne son frère cadet pendant l' hospitalisation de celui-ci pour une leucémie dont il mourra rapidement.

Ce sont , d'une part les sentiments que la jeune femme développe pour ce jeune frère avec lequel elle n'avait pas eu de relations proches et qui se rapprochent d'un émoi amoureux, avec également sa façon de se protéger contre la progression du mal, en particulier les rites qui s'instituent autour du malade, comme la grappe de raisin qu'il lui faut trouver chaque jour , tel un talisman contre l'évolution de la maladie

D'autre part et je dirais surtout, le malaise que ressent la narratrice dans cette chambre aseptisée vis à vis de la nourriture et tout ce qui s'en approche: une vie "stérilisée "avec ce dégoût de ce qui peut venir souiller le corps, comme si la vie se résumait à une entité imperméable à l'extérieur.

Une façon peut-être de refuser la mort , une anorexie du deuil à venir...

Dans la deuxième nouvelle, La désintégration du papillon, c'est la relation avec la vieillesse et la démence .

Les reproches que la jeune femme se fait lorsqu'elle laisse la grand-mère qui l'a élevée dans un institut spécialisé entrainent peu à peu un déséquilibre de l'état psychologique de la narratrice virant rapidement au délire et au déni de la réalité comme si les deux femmes, la vieille et la jeune étaient reliées chacune à un bout d'un même cordon et que la mort qui s'approche et raccourcit le fil d'un coté , effilochait aussi le fil à l'autre extrémité ...

Deux nouvelles qui laissent une sensation de malaise...
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