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Citations sur Une parfaite chambre de malade, suivi de 'La Désagrégatio.. (42)

Du courant d'air qui sort du métro, tiède et tourbillonnant, monte une vague odeur d'huile de vidange. Le flux et le reflux des jambes dans les escaliers est ininterrompu. Aucune de ces jambes ne progresse en ligne droite. Elles font toutes des méandres pour se faufiler en s'évitant les unes les autres. Personne ne me voit. Personne n'entre en moi. Alors que j'abrite une mer aussi subtile, douce et fraîche. Pour eux, je ne suis qu'une ligne qui ondule.
Je veux rester ainsi pour toujours. Je voudrais devenir un simple contour. Je voudrais jeter tout ce qui se trouve en moi.

(La Désagrégation du papillon).
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J'aimais beaucoup cette chambre de malade. Dedans, je me sentais aussi rassurée qu'un bébé plongé dans son premier bain. L'intérieur de mon corps devenait pur et transparent jusqu'à sa moindre anfractuosité.
Si j'aimais tellement cette chambre de malade, c'est parce que la vie n'y avait pas sa place. Il n'y avait pas de restes de repas, pas de traces de gras, pas de rideaux gorgés de poussière. Et bien entendu pas de concombre pourri, ni d'orange moisie.

(Une parfaite chambre de malade).
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Cela ressemblait à une histoire d'amour qui commence.C'était tiède et doux comme lorsqu'on tient un bébé tout nu dans ses bras. Je suis toujours ainsi quand je commence à aimer quelqu'un. Tout chez cette personne , ses paroles, ses gestes et son corps, me met en joie. Les aspects désagréables de ma personnalité se désintègrent sans bruit. Je sens que je deviens toute propre à l'intérieur. Et je me mets à désirer ardemment cette personne à tel point que c'en est douloureux.
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C'est çà qui fait peur. Quelqu'un qui a la même vie que toi et qui, un beau jour, commence à s'en éloigner. Peu à peu, il ne reste plus qu'un corps en face de toi.
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Quand je pense à mon frère, mon cœur saigne comme une grenade éclatée.
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« Je n’avais jamais eu jusqu’ici l’occasion d’apprécier une propreté aussi paisible.
Si j’aimais tellement cette chambre de malade, c’est parce que la vie n’y avait pas sa place.
Mais à côté de l’attachement que j’éprouvais pour cette chambre,la maladie était en train d’envahir lourdement l’intérieur du corps de mon frère. …La liste des aliments qu’il pouvait encore assimiler se réduisait vite.
J’ai perdu l’appétit en même temps que lui ».
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Si je réfléchissais à ce que mon mari évoquait pour moi, cela concernait toujours le thème de l'absence. Son absence et sa relation avec moi, la signification de son absence, le moment où son absence finirait. J'analysais son absence sous tous ses aspects. C'est dire à quel point mon mari était fondamentalement absent.
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- Combien de temps lui reste-t-il à vivre ?
Pour moi, c'était la question la plus importante et rien d'autre ne me venait à l'esprit.
- Disons entre treize et seize mois.
- Treize...
Il m'a fallu un peu de temps pour digérer ce chiffre. Parce que, jusqu'alors, je n'avais jamais vraiment réfléchi à ce que cela signifiait. Que pouvait-on faire en treize mois ? Cela permettait à un bébé d'apprendre à se tenir debout et marcher. A un redoublant de devenir étudiant, à des amoureux de se marier. J'ai essayé de mesurer ce chiffre à toutes sortes d'échelles. Mais quand j'ai voulu imaginer ce que pouvaient représenter treize mois pour mon frère, je n'ai pas réussi car je me suis sentie aussi mal que si mon coeur était devenu un fruit trop mûr à la chair éclatée.
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J'avais l'impression que plus il vomissait, plus la blancheur de sa peau devenait diaphane. Toute odeur disparaissait progressivement de son corps. Il était en train de s'intégrer à la pureté de sa chambre.
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La vie est idiote, tu sais. Sale et puérile.
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