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Critique de Sachenka


Ce sixième tome de la série de manga A Silent Voice se termine exactement là où se terminait le précédent, c'est-à-dire au balcon des Nishimiya. Shoko a essayé de se jeter en bas et Shoyo est intervenu à temps. Vraiment à temps ? Ils sont accrochés à la rambarde mais les forces du garçon l'abandonnent tranquillement. Est-ce que l'auteure sacrifierait ses protagonistes ? Ou l'un d'eux ? Après tout, les observateurs ont remarqué que, pour la première fois depuis le début de la série, Shoko apparaît seule sur la page couverture. le garçon brille par son absence…

Mais non, la mangaka Yoshitoki Oima ne ferait pas un coup pareil. Même si ses personnages ont vécu des moments difficiles, leurs aventures se terminent habituellement sur une note positive ou, du moins, par une lueur d'espoir. Ainsi, Shoko s'en tire pas trop mal et, si Shoyo tombe dans le coma, je n'anticipe rien d'autre que sa guérison.

Pauvre Shoko. Elle qui se sentait déjà au plus bas, qui songeait au suicide, voilà que le sort du garçon la culpabilisera davantage. Dès son plus jeune âge, elle n'a rencontré que des problèmes, sa surdité d'abord, l'intimidation à l'école, la difficulté à nouer des liens et des amitiés… Peut-elle connaître un peu de répit ! Toutefois, contrairement à ce que je croyais, dans ce sixième tome, elle est un peu moins présente, les autres personnages prennent de l'importance.

En effet, pendant que Shoyo est sur son lit d'hôpital, ses autres amis lui tiennent compagnie. C'est l'occasion pour chacun de laisser évacuer son trop plein de colère. C'est drôle, ça m'a fait remarquer quelque chose : Shoko, malgré son handicap, n'est pas la seule à éprouver de la difficulté à communiquer. Tous, ils sont rongés par un démon du passé qui les empêche de s'exprimer, de s'affirmer. Et ils ne sont pas aussi bons que Shoko pour encaisser.

Par exemple, Naoka et Miki ont leurs blâmes dans ce qui s'est passé en CM2, sinon des regrets ou des ressentiments qui n'ont pas été adressés. Elles ont accumulé et ça explose. Miyoko est complexée. Même Satoshi qui souhaite être comme tout le monde (quoique son histoire, des flashbacks de son enfance, me paraissait un peu collée, forcée pour que lui aussi ait son propre démon intérieur). Bref, tout le monde est énervé, crie, mais personne n'écoute.

C'est à se demander s'il n'est pas mieux être sourd. Dans la dernière partie, le focus retourne – enfin ! sur une Shoko désespérée, isolée, hantée par des souvenirs, en pleurs. J'étais triste pour elle. C'est fou comment on peut éprouver de l'empathie pour elle, comment on réussit à ressentir ses émotions. Tout ça grâce aux dessins. Bravo Yoshitoki Oima ! Mais n'ayez crainte, la jeune fille a déjà vu de près la mort, elle ne voudra pas réessayer de nouveau.

Et que dire de la finale ! Effet dramatique réussit! Je m'y attendais et, en même temps, pas vraiment. Dans tous les cas, elle est tout à fait appropriée, dans le ton. Et nécessaire. Vite, la suite !
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