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Critique de traversay


Deux femmes dans deux époques et lieux différents. Des allers et retours entre la Finlande et l'Estonie. L'histoire de ce dernier pays, de la deuxième guerre mondiale à aujourd'hui, en passant par la longue période soviétique. Ah, oui, bien sûr, c'est Purge, de Sofi Oksanen, succès de l'automne 2010 en France. Evidemment, mais cette description correspond aussi, plutôt prou que peu, au nouveau livre de la romancière finlandaise. Si ce n'est que, en dépit de sa publication postérieure en France, il est tout bonnement le premier roman de l'auteure, datant de 2003 pour être précis. Les vaches de Staline est beaucoup plus brut que Purge, plus authentique d'une certaine façon, car moins "fabriqué", mais n'en a pas la virtuosité et se révèle même balourd dans sa narration, anarchique sur le plan temporel, répétitif au possible et souvent écrit (ou traduit) n'importe comment. le sujet aurait pu être intéressant s'il avait été véritablement traité, à savoir comment la personnalité de la mère, Katariina, estonienne mariée à un finlandais dans les années 70, en pleine crise identitaire dans son nouveau pays, rejaillit sur le comportement de sa fille, Anna, quelque trente ans plus tard. Celle-ci est "boulimarexique" et cela nous vaut des pages et des pages obsessionnelles sur le maintien d'un poids acceptable (45 kg) pour la jeune fille, son habitude de vomir, ses ingestions de médicaments, etc. Lassant, à la longue. Les passages les plus passionnants, par leur ambigüité même, parce que Oksanen balance entre nostalgie et répulsion, sont ceux qui évoquent l'Estonie des années soviétiques. Mais ils ne sont qu'une partie de ce roman puzzle, où l'on attend vainement que la mère et la fille dialoguent. Les vaches de Staline ressemble à un brouillon, souvent indigeste, de Purge. La question étant de savoir si la romancière est désormais capable de se renouveler, au-delà de son histoire et de son environnement personnels.
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