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Critique de Simoneenroute


Oh làlà mais quelle vague de coup de coeur février ;-)
Dans qqs jours on se réunit au bar pour parler d'un livre scandinave. Je résiste pas à m'en mettre un tout frais dans le coeur, la libraire me propose donc Miss Islande.
Prix Médicis forcément ça m'encourage. Parce que dès le début, les nombreuses ponctuations de références littéraires, poètes, mots islandais ou danois m'ont donné le sentiment un peu agacé de ne pas être assez cultivée. Mais en fait très vite ça fait partie du voyage et ça n'en est que plus beau. A tel point que je m'accroche à mon insu à lire chaque mot de ces syllabes imprononçables.
Ce récit est d'une douceur exquise. Des amis pour toujours qu'on a envie d'avoir près de soi, même s'il s'en vont à des milliers de kilomètres s'affranchir, tenter d'éclore, ou s'ils piétinent malgré eux dans leur entrave un peu plus qu'ils ne le voudraient.
Econome en oralité, Hekla a une sincère justesse dans l'amitié profonde qu'elle partage avec Isey et DJ Johnsson. Ils se le rendent bien, c'est comme une fraterie, mais en encore plus doux. Elle ne parle pas beaucoup mais elle est au centre de correspondances sublimes. Les phrases nous cueillent, "je m'endors tôt le soir, à peu près à la même heure que les pissenlits" P196 et dire que ce n'est ni la romancière ni le poéte qui écrivent ces mots... Il y a bien des talents dans ces personnages, des surprenantes et touchantes éclosions tout au long du roman.
L'écriture à tout moment peut ainsi nous prendre au dépourvu, une subtilité qui tombe ouvertement alors qu'elle était là depuis le début mais sans savoir si l'auteure était conscient ou non de sa naïveté. C'est vraiment très beau, très gracieux.
L'Islande est toujours présente, avec sa vie âpre, ses volcans et nuits interminables, son industrie de la pêche et ses indécrotables penchants homophobes et patriarcaux qu'on trouve partout. L'Islande est toujours dans le roman, même quand elle se trouve à distance et comparée aux frontières traversées. L'Islande est encore là, quand c'est le roman qui retourne volontairement au pays. Un talent pour circuler dans un cercle de consécration, se faire voir, alors que ces mots là ont justement pris leur envol. Ils n'appartiennent à personne tant ils s'affranchissent de tout. Et la grâce finit de nous cueillir ;-)
Tout y est pour m'entrainer vers Rosa candida, et pour porter Miss Islande bien haut à la papote des lecteurs de mars!
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