Tout d'abord merci à Babelio et
Presses de la Cité pour l'envoi de ce livre!
Dans la soirée du Vendredi 18 Décembre 2009, un couple trouve en se balladant le cadavre d'une femme, ancienne toxicomane, dans un cabanon de pêcheurs.
David Arnarson, inspecteur, est d'emblée convaincu qu'il s'agit d'un meurtre, et compte bien mettre tout en oeuvre pour élucider cette enquête.
Mises sur écoute, travail en équipe, recherches officielles et officieuses se succèdent, tout comme les suspects, de la famille de la victime aux grands pontes de la finance islandaise.
Il s'agit visiblement du premier polar de
Jon Ottar Olafsson, dont le portrait en quatrième de couverture est prometteur. le roman colle, en effet, de près aux expériences professionnelles de cet auteur, entre enquêtes de police et fraude bancaire.
L'intrigue:
Si le point de départ, la découverte du corps de Soley, est simple et énoncée d'emblée; l'intrigue présente de nombreux rebondissements, tant dans le nombre de suspects, de pistes poursuivies que dans les protagonistes présents.
Il semble indispensable pour le lecteur d'être prêt à se laisser aller et à suivre l'inspecteur sans chercher à comprendre ses choix et son raisonnement, à se faire une idée de la piste engagée par exemple.
Les éléments qui fleurissent dans l'intrigue (trafic de stupéfiants, enquêtes financières, relations, ...) sont donc nombreux mais trouvent une fin peu creusée.
Les protagonistes:
L'entourage de l'inspecteur est constitué de ses collègues et de sa femme, personnages qui semblent peu étudiés dans ce livre.
Quelques faits viennent alimenter l'imagination du lecteur, mais ils sont rares.
Paradoxalement, ces quelques éléments peuvent être des points dramatiques de la vie de l'inspecteur, mais ne sont pas plus investis, et arrivent souvent comme des "cheveux sur la soupe".
Quant à David Arnarson en tant qu'inspecteur, il laisse un peu perplexe: mélange de vieux loup de la police et de jeune recrue qui est en contrat temporaire et doit faire ses preuves. Parfois très respectueux du protocole et empli de valeurs, il peut également se montrer prêt à n'importe quoi pour obtenir une percée dans son enquête.
Il en va de même pour la victime, pour laquelle l'inspecteur se bat tant. Peu d'éléments sont abordés sur son histoire ou sa vie.
En conclusion, un roman en demi-teinte: une intrigue de départ intéressante et un style d'écriture qui mérite d'être découvert.
Un personnage principal qui laisse surpris et dont on attend la suite pour mieux le connaître...
Cependant, beaucoup de thèmes, de protagonistes, d'enquêtes qui se mêlent... Ce qui aurait peut-être été plus passionnant sur plusieurs romans, plutôt qu'un seul.
L'auteur semble avoir craint de ne pas accrocher son lecteur et a apporté un maximum d'éléments, allant jusqu'à impliquer directement l'inspecteur, ce qui n'était pas forcément nécessaire et a finalement épaissi l'ouvrage.
La particularité islandaise se retrouve dans la vision réaliste et quelque peu "pessimiste" de la société islandaise, mais l'habituel travail autour de la psychologie des personnages (ô grand maître
Indridason!) n'est pas encore au rendez-vous.
Attendons donc le second roman pour profiter de ce style d'écriture agréable à lire, et observer l'évolution. La pudeur et le poids des éléments non abordés seront peut être plus prenants.
Et n'oublions pas que le premier Mankell ou le premier
Indridason n'étaient pas les plus travaillés...