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Critique de cecilestmartin


Un livre débuté puis abandonné au bout de quelques pages, il y a un an environ. Trop sombre, trop violent, impossible de poursuivre. Puis, un peu en retard sur mes Challenges, le livre correspondant à des intitulés, je profite de quelques jours de répit pour m'y replonger. Et là, c'est avec un véritable plaisir-émotion que je découvre l'histoire incroyable de cette femme soudanaise, qui ne se souvient pas de son nom de baptême, tant les épisodes vécus durant l'enfance sont traumatiques.
Un récit au présent de l'indicatif, qui nous tient en extériorité suffisamment pour ne pas être submergé sans cesse par la douleur du corps, de l'âme ; une narration qui s'apparente au ton du documentaire et pourtant Véronique Olmi réussit à instiller de l'émotion à chaque page, nul besoin d'en rajouter dans le style : l'histoire, les faits se suffisent à eux-mêmes.
Je ne reviens pas sur l'histoire que beaucoup connaissent : les horreurs liées à l'esclavage ; la négation de l'Autre ; le corps de l'être humain tel une marchandise tâté, évalué, maltraité ; la marche forcée ; la faim ; la soif ; les coups… et Bakhita qui lutte pour ne pas perdre son humanité, qui s'accroche aux souvenirs de sa mère et de ses soeurs, qui ne cesse d'espérer les retrouver, dont l'amitié de Binah soutient le voyage et la souffrance, elle combat pour survivre.
Les 200 premières pages ne sont que violences successives, on se prend à désespérer de l'humanité. Les maîtres se succèdent, aucun n'a de compassion – on est au XIXème siècle. Puis, enfin, la jeune fille va croiser le chemin d'un consul italien, il sera le premier à instaurer une relation respectueuse, à ne pas abuser de son corps. Il ramènera Bakhita avec lui en Italie. Et là, c'est une nouvelle étape dans sa vie, étape placée sous le signe de la religion. C'est une église catholique plutôt accueillante, bienveillante et généreuse que rencontre Bakhita – même si elle finit par servir leurs desseins missionnaires. Les religieuses l'écouteront, la soigneront, prendront soin d'elle, elle retrouvera une forme de relations filiales qui comblera le vide affectif absolu.
De forts moments d'émotion, on ne sort pas tout à fait indemne de ce livre et on reste un peu sidéré de la force incroyable de cette femme, de l'humanité qui l'habite, sans faille, de sa capacité à espérer et à se battre pour les autres – mais aussi pour elle-même.
A lire sans hésiter !

Challenge Plumes féminines
Challenge ABC – 2018/2019
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